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Yannick Bru : « Beaucoup d’incertitudes sur les équipes qui vont dominer »

Par Pablo Ordas
  • L'ancien entraîneur de Bayonne Yannick Bru livre son analyse sur la nouvelle saison de Pro D2. L'ancien entraîneur de Bayonne Yannick Bru livre son analyse sur la nouvelle saison de Pro D2.
    L'ancien entraîneur de Bayonne Yannick Bru livre son analyse sur la nouvelle saison de Pro D2. Steve Haag / Icon Sport - Steve Haag / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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En quatre saisons à Bayonne, il a connu deux années en Pro D2 et deux montées. Il porte un regard avisé sur le championnat, qui démarre cette semaine.
 

Comment imaginez-vous ce championnat de Pro D2 ?
Je le vois comme un championnat super-excitant, parce qu’il y a de belles forces en présence. Je pense qu’il y a beaucoup d’incertitude sur les équipes qui vont dominer. C’est ce qui le rend passionnant, séduisant et hyper intéressant ! Ce Pro D2 est un bras de fer qui dure longtemps. Il faut garder de l’énergie, aussi, pour la fin de saison.

Depuis l’après Covid, les équipes gagnent de plus en plus de matchs à l’extérieur. Y a-t-il eu un changement au niveau de l’approche mentale de ces déplacements ?
Déjà, il y a une hausse constante du niveau de l’arbitrage en D2, avec beaucoup de jeunes arbitres qui sont très professionnels. Il y a des échanges permanents et objectifs avec les staffs. Bravo à eux. C’est un point important qu’on ait rompu avec cette logique de l’arbitrage maison. L’introduction de l’arbitrage vidéo change beaucoup de choses. Ça ne fera jamais l’unanimité, mais je trouve qu’il y a plus de justice. C’était un vrai problème il y a quatre ans, sur ma première année en D2, où on pouvait sortir de certains matchs très frustrés à cause d’essais accordés ou non accordés. Tout ça a introduit plus d’incertitudes et la fin du traditionnel « maison-extérieur ».

Avec Bayonne, vous avez connu deux ans de Pro D2 et deux montées (2019, 2022). Quelle est la clé d’une saison réussie ?
Vu la longueur de la D2, c’est du travail et de la constance sur le plan mental. Il faut aussi de la chance, on ne peut pas tout maîtriser. Il y a quatre ans, nous avions déjoué les pronostics et nous avions eu beaucoup de réussite sur la fin de saison. La saison passée, nous étions plus dans l’étiquette du favori et je pense que nous avons bien géré notre saison pour arriver en forme aux moments cruciaux. Le dénominateur commun de ces deux années se situe au niveau de la constance qu’il faut avoir dans l’état d’esprit et dans les ressources mentales de l’équipe. Pour digérer la longueur de ce championnat, il faut avoir des fondations vraiment solides.

Selon vous, quelles seront les équipes à suivre ?
Il y a quelques formations qui performent depuis plusieurs années et qui seront légitimement des candidates à la remontée. Mais ce qui est aussi intéressant, en D2, c’est qu’à l’image de ce qu’a fait Mont-de-Marsan l’année dernière, il y a des équipes qui sont un peu dans le dur depuis une ou deux saisons et on sent qu’elles ont un esprit de revanche important.

À qui pensez-vous ?
À des clubs comme Agen ou Vannes, dont on ne parle pas beaucoup. Ils se sont donné les moyens de rebondir. Je vois, en eux, de très gros outsiders. Avec les ambitieux de la saison dernière comme Carcassonne ou Nevers, ça fait d’autres prétendants au gâteau final.

Quels seront, selon vous, les autres candidats au top 6 ?
Mont-de-Marsan, qui a fait une saison remarquable, va vouloir continuer sur la dynamique. Il y a des équipes qui construisent tranquillement depuis plusieurs années. Je pense à Aix-en-Provence ou Montauban. Elles ont du moyen, du talent, de très bons staffs. Enfin, il y a les habitués du Pro D2 qui performent chaque année : Colomiers, Aurillac et ce ne sera pas simple d’aller chez eux. Ils joueront leur rôle de trouble-fête.

Quid de Biarritz ?
Le BO descend de l’étage supérieur et a gardé une grosse partie de son ossature, c’est important. Ce sera un candidat légitime et, pour moi, il sera parmi les prétendants. Je suis bien placé pour savoir qu’il faut, aussi, mesurer psychologiquement l’impact de la descente. Quand on est habitué à perdre et qu’on est dans une logique de pression négative, ce n’est pas facile de basculer dans la peau d’un favori et d’enfiler, du jour au lendemain, le costume de l’équipe qui doit tout gagner.

Dans notre sondage des entraîneurs de Pro D2, Oyonnax a été désigné comme favori à la remontée. Est-ce logique, selon vous ?
Oui, il y a une forme de logique, car Oyonnax construit sereinement, patiemment, en ajoutant des forces année après année. Dans le championnat régulier, ils ont fait, l’an passé, une saison en tout point remarquable puisqu’ils avaient la meilleure attaque et défense. Je trouve qu’ils se sont renforcés intelligemment. Dire qu’ils sont favoris, c’est peut-être manquer de respect aux autres, mais ils font figure de prétendants logiques à la remontée en Top 14. Cependant, je pense qu’ils auront fort à faire avec toutes les équipes citées avant.

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