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Formation, nouvelles règles et erreurs de casting : les raisons du déclin all black

  • Nouvelle-Zélande : les raisons d’un déclin
    Nouvelle-Zélande : les raisons d’un déclin Sportsfile / Icon Sport
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Au-delà de la Covid-19 qui a isolé plus que jamais le pays, le rugby néo-zélandais doit son actuel affaiblissement à plusieurs autres facteurs.

Un creux générationnel

La première et plus évidente des explications au déclin des Blacks réside tout bonnement dans le fait que, malgré son immense réservoir, la Nouvelle-Zélande n’a plus remporté de titre mondial chez les moins de 20 ans depuis l’édition 2017 en Géorgie (génération des Dalton Papali’i, Caleb Clarke, Will Jordan). La pandémie n’a en outre pas aidé, privant les espoirs néo-zélandais de confrontations internationales depuis trois ans (la Nouvelle-Zélande ne faisant même pas partie des Summer Series disputées cet été). De quoi générer un trou qui se répercute fatalement sur l’équipe nationale.

Des nouvelles règles mal assimilées

Traditionnellement au cœur du réacteur lors des traditionnelles évolutions apportées au règlement, le lobby néo-zélandais ne pèse plus de la même manière depuis 2015. Or, force est de constater que les aménagements concernant la sécurité des joueurs ne fait pas vraiment le jeu des Blacks, dont le fort contigent de joueurs îliens (Maoris, Fidjiens, Samoans, Tonguiens) peine à se réguler concernant la hauteur des plaquages et les déblayages. La preuve ? Alors qu’ils n’avaient connu que deux expulsions en 114 ans d’histoire (Cyril Brownlie en 1925 et Colin Meads en 1967), les All Blacks ont subi pas moins de quatre cartons rouges depuis 2017, dont le dernier (Angus Ta’avao) leur a probablement coûté la série de tests face à l’Irlande, comme celui de Sonny Bill Williams en 2017 les avait très certainement privé de la victoire face aux Lions.

L’émergence du XIII

Corollaire de cette frustration liée aux règles du XV ? De plus en plus de supporters et surtout de jeunes joueurs se réorientent vers le rugby à XIII, beaucoup plus permissif au sujet des collisions. Même l’ancien arrière all black Israel Dagg s’en est récemment fait l’écho : "Si vous voulez voir du jeu, vous allez regarder du XIII en ce moment, qui a une idée claire de la façon dont le jeu doit-être joué. Le jeu du XV, en ce moment, c’est juste des règles et de l’arbitrage. C’est déroutant et tellement peu fluide..." Discours qui trouve au pays du long nuage blanc un immense écho...

Un Super Rugby pas si "super"

Originellement disputé entre Sud-Africains, Australiens et Néo-Zélandais, le Super Rugby a considérablement perdu de son attrait depuis la pandémie de Covid-19 et le retrait des Sud-Africains. Car s’il avait un temps cherché à s’ouvrir aux Japonais et aux Argentins, le Super Rugby s’est depuis replié sur lui-même, se résumant à une compétition entre Océaniens, auxquels se sont greffées les peu compétitives "provinces" des Drua (Fidji) et des Moana Pasifika (sélection de joueurs samoans, tonguiens et fidjiens) respectivement avant-dernière et dernière cette saison. De quoi forcément abaisser le niveau des Néo-Zélandais...

Foster, l’erreur de casting ?

Adjoint historique de Steve Hansen pendant sept ans, Ian Foster fut nommé en 2019 au poste de sélectionneur après l’échec en demi-finale contre l’Angleterre. Une continuité mal perçue par nombre d’observateurs, qui prônaient au contraire la rupture avec l’ère Henry-Hansen et la nomination du coach à succès des Crusaders, Scott Robertson. Mauvais choix ? Il faut le croire, tant le jeu des Blacks sombre à petit feu dans la médiocrité, prisonnier de vieilles recettes et d’une certaine méthode incarnées par le capitaine Sam Cane. De quoi en déduire que Foster pourrait connaître, en cas d’échec dans le Rugby Championship, le même sort que Wayne Smith, débarqué à mi-mandat en 2001 ? Difficile de ne pas l’imaginer...

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