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Test match - Thibaud Flament, tout sauf une histoire belge

  • Contre le Japon la semaine dernière, Thibaud Flament a terminé la rencontre avec dix-huit plaquages à son actif.
    Contre le Japon la semaine dernière, Thibaud Flament a terminé la rencontre avec dix-huit plaquages à son actif. Icon Sport - Icon Sport
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Impressionnant lors du premier test de la tournée à Toyota City, le casqué Thibaud Flament n’est probablement pas le mieux identifié des internationaux tricolores. Mais alors, quelle santé !

Fabien Galthié n’est pas Raymond Domenech et n’a, sauf erreur de notre part, jamais consulté les astres pour coucher quinze noms sur une feuille de match. Malgré tout, le sélectionneur national a un attrait évident pour l’irrationnel, l’impalpable et le non-dit. Lors d’une récente interview, il déclarait par exemple dans nos colonnes être très attaché au chiffre 42, « la base du projet tricolore », pour des raisons qu’il nous demandait alors de trouver nous-mêmes. Alors ? On a un peu cherché, c’est vrai. Et selon certains mathématiciens, une poignée de chercheurs, quelques allumés et autant d’écrivains, le chiffre 42 serait en fait la réponse à l’origine du monde, la clé du questionnement universel et, en quelque sorte, le commencement de toute chose. Ne nous demandez pas d’expliquer pourquoi, cela nous conduirait dans des calculs dont nous sommes évidemment incapables de mener à bien et après tout, la mystique « Gathiesque » n’est pas l’objet central de ces quelques paragraphes.

Dix-huit plaquages lors du premier test !

Pourtant, si Thibaud Flament est aujourd’hui un incontournable du groupe France, ce n’est pas seulement parce qu’il est un très bon rugbyman. C’est aussi parce que les rebonds de sa vie, « son destin » comme le répète si souvent le patron des Bleus, ont interpellé le sélectionneur et font de lui « un atypique », un « ovni » comme le XV de France en recèle désormais quelques-uns. « Comme le disait son père, souriait un jour Fabien Galthié au sujet du Toulousain, Thibaud a toujours été habité par cette flamme, ce désir de devenir un jour international. Enfant, il s’endormait tous les soirs avec le maillot du XV de France accroché à côté de son lit. Ce maillot, c’était la dernière chose qu’il apercevait avant de fermer les yeux… »

Cette résolution originelle n’a finalement jamais quitté Thibaud Flament et, au gré de ses pérégrinations, au fil d’une vie qui le vit naître en Belgique, jouer demi d’ouverture dans le club de Waterloo, poursuivre en Angleterre, rebondir en Argentine avant de se révéler chez les Wasps et d’exploser au Stade toulousain, le jeune homme aux 8 sélections s’est non seulement bâti un sérieux curriculum vitae mais s’est surtout doté d’une richesse intellectuelle assez rare dans le sport professionnel. Le manager castrais Pierre-Henri Broncan, qui le premier parla de l’incroyable potentiel du joueur à Ugo Mola puis à Fabien Galthié, expliquait récemment dans nos colonnes : « Thibaud n’a pas suivi la route balisée des centres de formation, des équipes de France de jeunes et son parcours de vie le rend différent, sur un terrain de rugby. Parfois, il tente ainsi des choses que l’on ne voit jamais chez d’autres garçons, plus formatés, plus robotisés par le cursus classique. Et puis, son passé de demi d’ouverture le pousse parfois à tenter des gestes incroyables, des trucs qui surprennent ses adversaires mais prennent aussi parfois de cours ses propres coéquipiers… »

Sûr sous les renvois, très bon en touche, capable d’évoluer aussi bien en deuxième ligne qu’au poste de flanker, Thibaud Flament (25ans) est également un défenseur intraitable et, lors du premier test remporté par les Français à Toyota (42-23), celui qu’aurait un temps souhaité récupérer Eddie Jones en équipe nationale d’Angleterre a donc réalisé dix-huit plaquages, plus qu’aucun autre joueur sur la pelouse. Plus athlétique que dissuasif, plus longiligne qu’impressionnant et casqué comme ceux supportant plutôt bien l’anonymat, Thibaud Flament, surnommé « le Belge » par certains de ses coéquipiers, ne sera évidemment jamais le plus glamour, le plus identifiable des internationaux français. Mais quel joueur, une fois !

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