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Tournée d'été : les Bleus dans la moiteur de Tokyo

Par Jérôme Prévôt (avec R.V.)
  • Près de Disneyland dans la banlieue de Tokyo, les Bleus se sont accoutumés à la touffeur de ce début d’été japonais.
    Près de Disneyland dans la banlieue de Tokyo, les Bleus se sont accoutumés à la touffeur de ce début d’été japonais. Photo FFR - Julien Poupart - Photo FFR - Julien Poupart
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Les Français sont arrivés au Japon, accuellis par une moiteur etouffante. Pour la fédération japonaise, cette tournée a une valeur historique. Elle symbolise l’entrée du japon dans le concert des grandes nations.

L’équipe de France est arrivée jeudi au Japon et a élu domicile dans son hôtel du quartier de Minato City à Tokyo. Les premières séances se sont déroulées avec l’ambition de s’adapter aux conditions climatiques marquées par la chaleur et l’humidité. Vendredi, les Bleus ont pris la direction de leur terrain d’entraînement (un trajet de trente minutes en bus). Fabien Galthié a dirigé en personne une séance d’exercices offensifs (Laurent Labit était absent pour cause de test positif au Covid).

Au Japon, tous les fans de rugby se rappellent comme d’une madeleine de Proust de la tournée d’une équipe française en 1984. Elle avait joué deux matchs à Osaka et à Tokyo. Ils s’étaient soldés par deux déroutes pour les Brave Blossoms des légendaires Yuji Matsuo et Seiji Hirao. Il faut dire que, sous la commande de Pierre Berbizier, Philippe Sella, Serge Blanco, Patrick Estève "the French Shinkansen" ou Philippe Dintrans, ils avaient marqué les esprits. Philippe Sella est encore de nos jours l’objet d’une vénération chez les fans de rugby japonais de plus de 50 ans. Mais cette tournée n’avait pas été comptabilisée comme officielle, le Japon ne faisant pas encore partie du Board, même si quelques années plus tôt ils avaient mis en danger la France à Bordeaux en 1973 (30-18) ou le pays de Galles en 1983 à Cardiff (29-24).

La JRFU a accepté toutes les demandes

Officiellement, on parle donc en 2022 de la première tournée des tricolores dans l’archipel. Voilà pourquoi le Japon a décidé de mettre les grands moyens pour cet accueil.

Déplacement en avion spécial de la Japan Airlines, acceptation de toutes les conditions demandées par la FFR y compris la présence de quarante-deux joueurs et de près de 35 membres du staff ; logement dans un des hôtels les plus luxueux du Japon, le Conrad Hotel à Tokyo, ; entraînement sur les installations de Urayasu (dans la banlieue de Tokyo, près de Disneyland) de NTT Commnication Shining Archs, partenaire du Lou Rugby.

Premier match au Stade Olympique

Les deux tests se tiendront dans deux stades emblématiques, celui de Toyota à Aichi (45 000 places), propriété du géant industriel Toyota Motor, un des principaux sponsors du rugby japonais, et surtout l’ultra moderne Stade olympique de Tokyo (68 000 places) construit à grands frais (plus d’un milliard d’euros) pour les jeux Olympiques de 2020. Le 9 juillet, il accueillera donc son premier match international de rugby.

Cette tournée a été conçue en novembre 2019 lors d’un dîner à Tokyo entre Bernard Laporte et le Vice-Président de la JRFU Katsuyuki Kiyomiya.

Ce dernier est héritier spirituel de l’ancien Premier ministre Yoshiro Mori, celui qui avait obtenu de son ami Bernard Lapasset l’organisation de la Coupe du monde 2019. Elle symbolise l’entrée définitive du Japon dans le cercle fermé des grands pays du rugby. Bref, on vit un moment historique, du moins du côté japonais.

L’équipe de France arrive dans un Japon rugbystique en pleine mutation avec la création en janvier 2022 de la Japan Rugby League One, le premier championnat professionnel de rugby du pays qui veut devenir le plus important championnat de rugby au monde, au moins en budgets. Après Beauden Barrett, c’est désormais au tour de Pieter Steph Du Toit, Malcolm Marx, Faf De Klerk, Marika Koroibete, Samu Kerevi, Damian McKenzie ou Rory Arnold de venir jouer au Japon.

Après un voyage un peu perturbé par les tests Covid qui ont bloqué Laurent Labit, Shaun Edwards, Max Spring et Aymeric Luc en Europe, tout le monde est désormais à pied d’œuvre pour s’habituer à la chaleur étouffante (et inhabituelle) de cette fin de mois de juin. Samedi, Tokyo était sous 35 degrés et 80 % d’humidité, un temps à ne pas mettre un joueur de rugby dehors.

On retrouve un groupe de 42 joueurs qui peut s’appuyer sur l’énorme victoire des Barbarians «français contre l’Angleterre, une performance qui a impressionné le Japon et lui a permis de digérer la déception de ne pas pouvoir voir les Dupont, Ntamack, Alldritt, Baille, Marchand, déjà stars au Japon. Les fans japonais découvrent donc de nouveaux noms comme Lucu, Jalibert Couilloud, etc.

Une personne aura un sentiment spécial à cette occasion, Shin Hasagewa. L’entraîneur des avants japonais était venu se former en 2011, 2012 puis 2015 auprès des plus grands spécialistes français de la mêlée (Yannick Bru, Daniel Sanchez, William Servat, Didier Casadei, etc). pour faire de la mêlée japonaise une des meilleures du monde.

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