L'édito du lundi - La part des hommes

  • L'édito du lundi - La part des hommes
    L'édito du lundi - La part des hommes Icon Sport - Icon Sport
Publié le
Partager :

L'édito du lundi par Emmanuel Massicard :

Montpellier est donc enfin sacré, paré du plus beau des atours : champion de France au sommet de l’élite du rugby français. Ceci après avoir tant lutté ces dernières années pour trouver un modèle qui lui permette de ne plus jeter par les fenêtres l’argent de Mohed Altrad ; et de ne plus « brûler » les hommes – joueurs et staff confondus – au gré des turpitudes.

Un Bouclier et, vous allez très vite pouvoir le constater, le regard du rugby français va pouvoir changer sur le MHR, comme il avait évolué à propos du RC Toulon après le Bouclier remporté par le tandem Boudjellal-Laporte. Un dirigeant d’alors nous avait confié, en pleine remise du trophée : « Mourad a acquis sa légitimité, il fait désormais partie de la famille. » Altrad le champion de France devrait bénéficier de la jurisprudence, pour peu qu’il veuille y tenir sa place.

Montpellier est champion avec une forme de logique et de vieilles recettes remises au goût du jour, pour offrir à Guilhem Guirado et Fulgence Ouedraogo de partir en beauté. Pour permettre à Philippe Saint-André d’enfin gagner et ainsi redorer son blason, lui qui reste marqué par le naufrage des Bleus en 2015 à Cardiff (notre petit Knysna).

Le champion a toujours raison. Dans un Top 14 toujours plus concurrentiel, Castrais, Bordelais, Toulousains ou même Rochelais auraient tous pu mériter le sacre cette saison. Tous auraient fait de beaux champions. L’histoire montpelliéraine n’est pas plus vertueuse.

Simplement, les planètes étaient mieux alignées jusqu’au bout et, cette fois, il n’a rien manqué aux Héraultais. Ni l’importance du récit qui a mobilisé tout un groupe, ni le charisme des hommes qui l’ont porté. Pour la première fois de son histoire en élite, cette équipe a raconté une histoire. Elle y a gagné un titre, mais aussi un nouveau capital de sympathie.

C’est ici toute la différence entre le MHR d’hier et celui d’aujourd’hui, car aucun n’a souffert d’un manque de moyens, de noms parfois ronflants ou de talents. Accessoirement, c’est au moment où les CV les plus prestigieux étaient partis, absents ou relégués sur le banc de touche que Montpellier est devenu plus humain et plus brillant.

Alors, les clés de cette belle affaire ? Elles sont celles de Mohed Altrad, qui a su trouver les bonnes personnes et saisi le besoin de leur accorder le crédit du temps, de la liberté et de la confiance. Ce qui change tout.

Elles appartiennent à « PSA » et à son staff qui ont veillé à réécrire l’histoire du bien vivre ensemble pour mieux jouer ; ils ont, aussi, su faire fructifier le travail de fond entrepris quelques mois plus tôt par Xavier Garbajosa.

Elles doivent tant à Guilhem Guirado et Fulgence Ouedraogo ou encore Benoît Paillaugue qui, avant de partir, ont fait germer l’esprit d’un collectif à qui rien ne pouvait arriver, sinon le meilleur. C’est la part des hommes, qui terminent ainsi en beauté.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?