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Top 14 - Benoît Paillaugue a gagné son pari

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    Benoît Paillaugue a gagné son pari Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Foudroyé par une grave blessure à un genou dès la première journée, l’emblématique numéro 9 a relevé son pari fou : être remis pour la fin de saison du MHR, qu’il quittera pour Toulon.

Benoît Paillaugue ne pouvait pas imaginer pire début de saison. Conscient qu’il arrivait dans l’ultime année de son contrat alors qu’il avait déjà 33 ans, l’emblématique demi de mêlée avait réalisé une très belle pré-saison. Cobus Reinach était encore avec les Springboks bref, une voie royale s’ouvrait devant le Ciste pour que ce dernier s’illustre et montre, s’il fallait encore le prouver, qu’il était toujours aussi performant. Ce n’était pas un hasard si ce dernier était titulaire pour le compte de la première journée, et ce déplacement à Toulon.

Sauf que tout s’effondra à la 70e minute du match, moment où les ligaments croisés du demi de mêlée lâchèrent. Et le verdict du chirurgien n’augurait rien de bon : « Dès que je me suis blessé, ma première question a été de demander la durée de mon indisponibilité. Cette blessure était plus grave que la première à l’autre genou en 2018, car le ligament postérieur était rompu également. Le chirurgien m’a d’abord dit entre neuf et dix mois. C’était donc foutu. »

Sauf que quand on est un compétiteur de la trempe de Paillaugue, on ne fait rien comme les autres : « J’ai répondu : « Non, je reviendrai pour les phases finales. ». Dès lors, le demi de mêlée s’est lancé dans une interminable course contre la montre, aux allures de marathon. Son manager, Philippe Saint-André, savait qu’il était capable de relever un tel défi : « Je connais Benoit, c’est un compétiteur hors pair, un des leaders de cette équipe. Il reviendra renforcé de cette épreuve et il sera de retour pour la fin de saison », avait-il déclaré.

N’allez pour autant pas croire que ce fut facile : « Sur le coup, cela a été aussi difficile à accepter qu’en 2018. Mais ensuite, ce fut plus délicat à gérer parce que j’étais en fin de contrat. J’ai pas mal cogité, beaucoup pensé… »

Fort heureusement, Paillaugue connaissait ce long chemin : « La rééducation a été dix fois plus facile qu’en 2018, pour deux raisons : d’abord parce que je savais où j’allais, mais aussi parce que j’avais l’objectif de rejouer pour la fin de saison. En 2018, je m’étais blessé en mars. Quand j’avais des moments compliqués, je me raccrochais à ça. Je me disais : « Lâche pas, car il peut y avoir une belle fin. » Cela m’a motivé. »

« J’avais dit à Arthur qu’il ne me rattraperait jamais ! »

La « belle fin » était d’autant plus probable à mesure que le MHR empilait les victoires : « Les résultats du club ont été un moteur dans ma rééducation, mais aussi dans ma préparation physique : je voulais revenir à un bon niveau, pour être prêt tout de suite. »

Enfin, le demi de mêlée a aussi trouvé un compagnon d’infortune en la personne d’Arthur Vincent, victime d’une rupture des ligaments croisés du genou le 2 octobre 2021, lors d’un match contre la Rochelle : « Moi, je savais ce que c’était donc j’ai pu l’aider. C’était sa première blessure grave. Il a cogité aussi mais a travaillé fort. On s’est suivi tout au long de la rééducation. J’avais un mois et demi d’avance, sur lui, donc on ne s’est pas tiré la bourre. De toute façon je lui avais dit d’entrée qu’il ne me rattraperait jamais, malgré sa jeunesse et mes 34 ans ! (rires) En revanche, on s’est entraidé. On a passé beaucoup de temps ensemble. C’est aussi une belle victoire pour lui que de se retrouver ici aujourd’hui. »

Selon toute vraisemblance, Benoît Paillaugue devrait donc débuter cette demi-finale, et Arthur Vincent prendre place sur le banc. Les deux hommes ont gagné leur pari : « Aujourd’hui, je suis heureux. Heureux pour l’équipe d’abord, car on sait que c’est très difficile d’être dans le dernier carré. On s’est payé en finissant deuxièmes. Après, sur le plan personnel, c’était un pari. Je me suis blessé dès la première journée du championnat et ma présence aujourd’hui est un exploit. C’est un pari gagné. On ne pensait pas que j’allais rejouer avant la fin de saison. Si vous m’aviez dit ça le jour de ma blessure à Toulon, je ne vous aurais pas cru. Je prends ça avec beaucoup d’appétit et de bonheur. »

Un bonheur qui est toutefois incomplet car en bon compétiteur, Paillaugue veut un titre : « Bien sûr, je suis content d’être là. La demi-finale c’est sympa, mais on ne s’en souvient pas. Et puis l’autre truc, c’est que je pars dans quelques semaines. Après treize ans passés dans ce club, j’aimerais partir de la meilleure des façons. Donc la demie c’est bien, mais ça ne suffit pas. »

Et n’allez pas lui parler de son possible dernier match avec le MHR : « Je mets ça de côté car je n’ai pas envie de m’arrêter en demie. J’espère que mon dernier match sera le 24 juin. Si je commence à me dire que c’est le dernier, je vais cogiter et je n’ai pas envie de le faire. » Histoire de ne rien regretter.

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