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Top 14 - La Rochelle : il ne cesse de se bonifier, le Pierre Bourgarit nouveau est arrivé

Par Romain ASSELIN
  • Selon son entraîneur, Pierre Bourgarit est plus mûr que jamais.
    Selon son entraîneur, Pierre Bourgarit est plus mûr que jamais. Icon Sport
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Comme le vin, le Gersois de La Rochelle ne cesse de se bonifier après un début de carrière aussi fulgurant qu’en dent de scie. De quoi bientôt renverser la hiérarchie au poste de talonneur en Bleu ? Le voilà désormais bien armé selon son mentor Grégory Patat.

Ce mardi encore, il partageait un café avec Grégory Alldritt dans son futur ex-chez soi, à La Rochelle. Prochain manager de Bayonne, fraîchement promu en Top 14, Grégory Patat en fait régulièrement de même avec son autre Gersois de cœur, Pierre Bourgarit, dont le duel à distance avec le duo toulousain Marchand-Mauvaka – qui le devance en équipe de France – sera particulièrement suivi ce samedi. Un « Bourga » que Patat, pour le connaître mieux que quiconque, juge plus mûr que jamais. En voici les clés.

1. Une confiance et une constance au sommet

« Sa forme du moment ? Bourga rayonne ! Quand tu vois sa finale (de Champions Cup) face au Leinster…Il a gagné en maturité avec la confiance qu’on lui a donné, il exprime le plein potentiel de son talent. C’est un garçon qui marche à la confiance, à l’affect. J’insiste là-dessus. Il a pris une grande dimension dans le groupe. Il a de nouvelles responsabilités, il a été capitaine cette saison, ça se retranscrit naturellement sur son jeu. On sent un joueur facile et heureux. Aujourd’hui, il est capable de maintenir un niveau tous les week-ends. Il dégage une sérénité, même quand il est remplaçant. Par le passé, le mettre sur le banc pouvait causer des dégâts. Pierre mérite ce statut, il a mis en place les choses qu’il fallait. »

2. Un socle solidifié

« Quand il est arrivé à La Rochelle à 20 ans, Bourga est très vite monté. Je me rappelle que Jason Eaton l’avait comparé à Dan Cole dès ses débuts en pro. Il faisait le buzz avec ses fulgurances. Déjà, je lui disais souvent « Attention, il faut que tu travailles plus ».

Il était dans les temps de passage de son âge mais sans le socle. Il ne faut pas oublier qu’il est passé directement de la Nationale 2 – il s’entraînait deux fois par semaine à Auch – à la Champions Cup. Il avait les codes d’un professionnel, mais avait occulté ceux d’un joueur du centre de formation qui doit faire attention à son alimentation, son sommeil, se rajouter des séances supplémentaires.

L’essai qu’il a failli marquer contre les Blacks (à l’été 2018, pour sa première sélection, N.D.L.R) aurait peut-être été la pire des choses possibles car il aurait continué de surfer sur un socle encore fragile en matière de construction du joueur. D’ailleurs, il en quand même payé les frais, plus tard. Quand il n’était pas pris en équipe de France et n’était plus titulaire avec La Rochelle, il ne comprenait pas. Les coups d’arrêt l’ont affecté. Il a fallu une remise en question. Ça n’a pas été facile, mais il l’a fait. Aujourd’hui, en termes de compréhension du jeu, de skills, de technique, il est au-dessus de la norme. »

3. Une image soignée

« Bourga a souvent été très décrié par rapport à son body language. Vous savez, les chaussettes en bas, le ventre en avant et cambré (rires). Or, l’image qu’il donne ne reflète pas du tout le garçon qu’il est. Sous ses airs de nonchalance, ça porte à confusion, il donnait l’impression de ne pas être bien, physiquement. Il en a pâti. Il a aussi fallu casser cette image de bougon et son rapport à l’arbitre. Après le premier match contre Toulouse, cette saison, je lui ai dit : « Bourga, tu n’as pas le droit de donner une image comme ça de toi ! » Matthieu Raynal m’a appelé au même moment pour me dire : « Greg, dis à Bourga qu’il arrête ». Il soufflait, levait les bras, hochait la tête. Il n’a pas supporté de louper les phases finales de Top 14 sur blessure, la saison dernière, et il l’exprimait par la colère. Il est en train de régler ça, il a gagné en sagesse. On l’a encore vu dimanche, à Lyon. »

4. Les Bleus, une approche différente

« L’équipe de France, pour lui, c’est le Graal. Mais il n’en fait plus une finalité. Avant, il se mettait pas mal de pression, il voulait absolument y revenir et ses motivations n’étaient pas louables. Bourga a horreur de l’injustice. Quand on ne lui explique pas les choses ou quand il ne comprend pas, il peut vraiment être désagréable et dans la provocation. Mais une fois qu’il a compris, il reconnait aujourd’hui que Mauvaka et Marchand sont au-dessus. Il le conçoit, il sait qu’il a du boulot. Il a une forme de maturité, de sagesse là-dessus. Samedi, il ne sera pas là pour leur faire le combat à eux mais pour performer avec l’équipe. Ensuite, arrivera ce qui arrivera.

Par le passé, il aurait été plus dans un affrontement direct avec ses concurrents, il en aurait fait une affaire personnelle. Il a mis cet orgueil de côté. Pierre sait que La Rochelle est une équipe dominante du rugby français et que, à un moment donné, s’il performe avec l’équipe, il sera récompensé, quoi qu’il arrive. »

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