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Mont-de-Marsan-Bayonne : deux trajectoires pour un même vœu

Par Edmond Lataillade
  • Uzair CASSIEM (Aviron Bayonnais) et Wame NAITUVI (Stade Montois)
    Uzair CASSIEM (Aviron Bayonnais) et Wame NAITUVI (Stade Montois) Icon Sport - Icon Sport
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Le premier contre le deuxième, la logique du classement s’estompera toutefois lors de cette finale. Suspendus au résultat, les dirigeants ont préparé minutieusement la saison prochaine.

La montée, Bayonne en avait fait un objectif dès le début de la saison et même dès la fin de la précédente. Mont-de-Marsan ne l’avait pas forcément prévue, même si dans sa tête, il s’agissait d’aller le plus loin possible. Et les deux clubs veulent saisir leur chance dès dimanche. Le barrage d’accession n’étant pas encore une option envisagée.

Les Landais, premiers au classement, ont toujours fait la course en tête, sans qu’il n’ait jamais été possible de les déloger. Une surprise ? Pas vraiment pour les intéressés malgré une saison précédente où ils s’étaient embourbés à l’autre extrémité du classement.

"Quand on démarre une saison, on a toujours de l’ambition, confirme Jean-Robert Cazeaux. Et on voulait déjouer les pronostics qui ne nous donnaient même pas dans les qualifiés." Et ce parcours remarquable n’a pas été celui de la chance, mais celui d’une addition de paramètres bien étudiés. "Le travail d’abord et prioritairement, continue le président du Stade montois rugby. La réorganisation du sportif avec le choix des hommes. En s’appuyant sur notre identité et les valeurs auxquelles je crois beaucoup : la formation, la relation forte avec le monde amateur landais et le bien vivre. La réussite du projet tient à cela. C’est peut-être futile pour certains, c’est, pour nous, essentiel." Et cette finale, les Montois la veulent. Car le Top 14 ne leur fait pas peur. Malgré leur dernière expérience malheureuse en 2012-2013, lorsqu’ils étaient redescendus en suivant. "Qu’est-ce qui poserait problème ? questionne Jean-Robert Cazeaux. Les choses ont beaucoup changé. Le côté sportif sera compliqué mais on n’a pas grand-chose à craindre d’aller jouer en Top 14. Nos infrastructures nous permettent d’accueillir 10 000 personnes dans des conditions confortables. On a les outils pour travailler mais on n’a pas le même budget que les autres." Sur le plan sportif, rien n’est encore dévoilé mais les Montois travaillent sur le renforcement de l’équipe. Si le travail pour le Pro D2 est bouclé, celui du Top 14 est donc à l’étude avec des renforts dont les noms et les postes ne sont pas encore vraiment définis. Dans une certaine enveloppe bien sûr. Le budget montera à 11 millions si la montée est au rendez-vous contre 8 pour le Pro D2. "Laissons le rêve aux petits comme nous d’y aller !" plaide Jean-Robert Cazeaux.

Tayeb : "J’ai été très surpris par le niveau de la division"

Cent kilomètres plus au sud, l’approche et les données sont différentes. Bayonne a l’ambition de rejoindre le Top 14 mais pour s’y installer. L’équipe du président Philippe Tayeb, arrivée aux commandes en avril 2018, œuvre dans ce sens. Aussi, ce passage en Pro D2 cette saison ne se veut qu’éphémère. À ce stade, sportivement, l’Aviron est dans les clous. Malgré quelques accrocs dans le parcours. "J’ai été très surpris par le niveau de la division, explique Philippe Tayeb, la qualité des équipes et le niveau du jeu. C’est devenu un très beau championnat, mais dur. Honnêtement, je suis satisfait du déroulement et du travail. C’est le sport, la compétition qui veulent qui aient des moments plus durs que d’autres. Je tiens à féliciter le staff et les joueurs pour le travail qu’ils ont fourni et surtout pour le caractère qu’ils ont montré dans les moments difficiles."

Sans s’avancer sur l’issue de la finale et éventuellement sur celle du barrage, le président tire déjà un bilan du chemin parcouru. "La saison sera réussie sportivement, financièrement et structurellement. Aujourd’hui, elle est très belle. Oui, il y a le sportif, oui, l’équilibre financier est là, et même mieux. Et on a avancé sur tous nos projets. Cette année n’a été jalonnée que de réussites. Même si l’on ne remonte pas, on aura réussi tout ce que l’on a entamé, à savoir un nouveau stade et AB Campus (NDLR : centre d’entraînement et de formation). Tout sera livré d’août à octobre."

Quant aux hypothèses, Top 14 ou Pro D2, tout a été pensé. Dans le cas d’une montée, huit joueurs sont attendus, à des postes ciblés, piliers, talonneur, troisième ligne, deux dans les lignes arrière. Le recrutement Pro D2 étant terminé. Le budget, lui, sera évidemment fluctuant selon la division. "La masse salariale en cas de montée sera de 8,5 millions, confirme Philippe Tayeb, avec un budget de 21,5 millions."

Nadal : "Quoiqu’il arrive, je serai champion de France !"

C’est sur le terrain, dimanche, que la décision sera forcée pour les Montois comme pour les Bayonnais. Chacun se renvoyant le rôle de favori. Alors pour les départager pourquoi ne pas interroger un homme au cœur des deux systèmes : Patrick Nadal, le joueur emblématique et président aux quatre montées du Stade montois, et du dernier titre des Jaune et Noir en 2002, en Elite 2. Il est installé aujourd’hui à Bayonne, patron de l’Hôtel des Basses-Pyrénées, carrefour rugbystique de Bayonne… et du Sud-Ouest. "Tout se mélange, dit-il. On m’a accueilli royalement à Bayonne. Moi, Montois depuis les cadets. Mont-de-Marsan a le plus beau jeu, la sensibilité que j’aime. Stéphane Prosper y est pour beaucoup. Bayonne peut battre n’importe quelle équipe même celles de Top 14… mais perdre contre les plus modestes. Quoiqu’il arrive, je serai champion de France !"

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