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Une montée Made in Essonne pour Massy !

Par Guillaume CYPRIEN
  • Une montée Made in Essonne pour Massy !
    Une montée Made in Essonne pour Massy ! DDM - EMILIE CAYRE
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La montée en Pro D2 s'est construite sur un recentrage. Le club de l'Essonne ne s'est jamais présenté aussi aguerri devant le monde professionnel.

Benoît Denoyelle s’était claqué la cuisse, foudroyé en pleine course, dans l’aventure de la première montée en Pro D2, à la fin d’une échappée de talonneur achevée en criant devant l’en-but Lillois. Dans cette demi-finale de 2012 si dramatique, quand le capitaine Florent Maleville y perdit un peu de son charme, le centre remplaçant Jean-Baptiste Dimartino avait donné vingt minutes de lui-même avant la décision forcée par la charge énorme de Molitika.

C’est dans les livres d’histoire quelque part au fond d‘un classeur dans la maison du rugby. Tous les deux ont réalisé une boucle dans le temps, un truc quantique, réservé aux fidèles les plus compétents. Vingt années après leur première levée en tant que joueurs et accompagnés d’un autre ancien coéquipier (Julien Maréchal) venu sur le tard, Dimartino et Denoyelle composent un trio d’entraîneurs enracinés dans un succès très profond.

Ici, c’est le terroir, sans vache, sans coq, sans fumier. Pour que cette équipe urbaine au béton armé, dans l’insistance de son club, lui obtienne la quatrième montée de son histoire, derrière les Ortolan, Jacomme, Preira et autre Dit Robaglia, qui sont venus des jeunes catégories soutenir l’effort de guerre, il faut qu’il en pousse encore tant d’autres davantage.

On entend toujours là-bas parler d’un jeune qui casse la baraque, et de fil en aiguille, pour la première fois, il y en a suffisamment qui sont montés ensemble réaliser le rêve auxerrois d’une équipe à moitié sortie du quartier. Il n’y a pas de Guy Roux en Essonne, mais par cette permanence à se maintenir pieds nus dans la vague au milieu des surfeurs, un lien de parenté vient d’être tissé en Ile-de-France.

Au palmarès des insistants, cette quatrième montée assoit aussi les Massicois à côté des Violets de Bourg-en-Bresse, et puisque ces derniers viennent de subir leur quatrième relégation, c’est la solidité de cet assemblage de petites choses très locales qui maintenant interroge. « Tous les concurrents du Pro D2 ont évolué, et je ne peux pas vous dire où nous en sommes par rapport à eux. Mais nous n’avons jamais été aussi prêts à les affronter, répond le président François Guionnet. C’est la montée la plus solide que nous ayons jamais obtenue. »

Un stade enfin aux normes

Derrière cette jeune équipe qui vient de s’affirmer dans un moment difficile, pour la soutenir depuis ses débuts, le club a franchi bien des barrières dans le domaine structurel. Depuis la dernière apparition chez les professionnels, tout a été rapatrié sur le stade Ladoumègue. Le stade a augmenté sa capacité. La réfection de son éclairage à 1 800 lux a fini d’achever sa rénovation. Enfin une salle de musculation a été ouverte dans une version moderne.

Le club imagine encore des projets, évoque la couverture de la tribune en pierre, la création d’un espace loge, ou la possibilité d’une structure d’hébergement pour son centre de formation. Mais pour la première fois, toutes les lumières fonctionnent au Stade Ladoumègue au moment de monter en Pro D2, et si rien n‘est vraiment parfait, tout est totalement aux normes. La mairie en remettra les clefs bientôt aux dirigeants, et ça aussi c’est une première, pour leur autoriser une parfaite autonomie d’utilisation.

Dans sa généralité, cet élan de croissance, dans cette dimension locale, forcerait les engouements. François Guionnet a organisé une ouverture de capital qui sera close le 29 juin. Il n’en dit rien, si ce n’est que déjà, elle représente une réussite. Son équipe a constitué un budget prévisionnel de six millions d’euros. Et donc pour la première fois, encore, ce budget francilien ne devrait pas être le plus faible de la division.

Les dirigeants le reposent sur huit cent mille euros de fonds propre amassés patiemment qui leur donnent une aisance. Ils ne dévoileront leur recrutement officiellement que demain. Même si Pascal Papé l’a annoncé dans son effectif berjallien, il se murmure en Essonne que le troisième ligne Abongile Nonkontwana fera partie des huit recrues attendues. Avec le gros de ceux qui ont fait cette montée, qui resteront, et composeront les trois-quarts de leur groupe, leur jeune équipe en apprentissage tentera de faire vivre l’idéal d’un écosystème suffisamment performant au soleil aride des joutes professionnelles.

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