L'édito : l’esprit et la règle

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L'édito du Lundi par Emmanuel Massicard... Nous aurions aimé vous parler ici de la belle série toulonnaise, du retour au premier plan de Jalibert, du réveil de l’UBB, du sursaut toulousain, de la confirmation rochelaise, des barrages de ProD2 si disputés ou de ce monde amateur qui vibre tant à l’heure de ses différentes phases finales. Oui, pour de bon, nous aurions préféré vous parler rugby au moment où la saison devient plus belle que jamais, décisive et passionnée.
Au final, désolé, nous vous parlerons « chiffons » et règlements, même si l’affaire du week-end a fait « pschitt » ce dimanche soir quand les dirigeants de Brive ont décidé de retirer leur plainte, et de ne pas remettre en question la victoire du Stade toulousain après avoir joué quinze secondes en sureffectif… On vous passe les détails de l’histoire, le pourquoi du comment, le nom des coupables et les conséquences plausibles ; vous lirez tout ça ailleurs dans ce journal.

Permettez-nous quand même d’avoir ressenti une fichue gêne en apprenant que le CABCL - au discours si vertueux par ailleurs - avait dans l’idée d’attaquer sur tapis vert la nette victoire de son adversaire. Ceci au terme d’un match que les Corréziens auraient pu perdre encore plus largement et qu’ils avaient très peu de chances de voir leur démarche aboutir, si l’on se réfère aux règlements.

Ne soyons pas dupes, l’affaire doit beaucoup au contexte sportif et à la nervosité ambiante face à la menace de relégation des Blanc et Noir. Chaque point vaut de l’or, alors pourquoi ne pas tout tenter, sur tous les fronts. Elle doit encore davantage au contexte « politique », avec l’opposition des hommes et des courants de pensée au cœur de la gouvernance de la Ligue nationale de rugby. Sur ce terrain, il n’y a jamais rien de gratuit. Cela ressemble trait pour trait à une tempête dans un verre d’eau, un combat d’arrière-garde et une lutte d’ego.

Cette gêne, rassurez-vous, aurait été la même si les rôles avaient été inversés. Ou si d’autres clubs s’étaient engagés sur des terrains aussi tortueux alors que le rugby français progresse - enfin - dans un climat apaisé, loin des affaires et des divisions.
N’allez pas croire que sur l’autel de cette tranquillité nous serions prêts à fermer les yeux face aux manquements des uns ou aux fautes des autres. Mais, quand même, cette erreur de coaching et d’arbitrage n’a en rien changé le cours de la rencontre ! Et s’il fallait qu’elle soit jugée en commission de discipline et des règlements, le Top 14 changerait clairement d’ère en prenant un tour procédurier qui ne ferait pas sa gloire. Et encore moins notre bonheur.
Heureusement, les Brivistes ont changé d’avis. L’honneur est sauf, autant que l’esprit de ce jeu. Où il s’est évité une guéguerre de bas étage, le rugby français a gagné une de ces histoires qui forgent sa légende. Rendez-vous dans quelques années, pour en rire de bon cœur et se délecter de l’anecdote.

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