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Champions Cup - Toulouse : Bouilhou et Lacombe étudient le « packaméléon »

  • Le Stade toulousain s’appuie sur un paquet d’avants capable d’étouffer ses adversaires sur 80 minutes.
    Le Stade toulousain s’appuie sur un paquet d’avants capable d’étouffer ses adversaires sur 80 minutes. PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le Stade toulousain s’appuie sur un paquet d’avants capable d’étouffer ses adversaires sur 80 minutes.

Dans les années 70, Clermont terrorisait la France du rugby, fort de son monstre à seize pattes. Le Stade toulousain écœure aujourd’hui ses adversaires avec son pack caméléon, avec quatorze avants sur la feuille de match (ce qui fait beaucoup de pattes) pour maintenir le même niveau d’intensité et de fraîcheur pendant 80 minutes, et même pendant vingt minutes supplémentaires comme ce fut le cas le week-end dernier à Dublin face au Munster.

Pour cela, les entraîneurs Jean Bouilhou et Virgile Lacombe multiplient les combinaisons et les associations de joueurs, laissant par exemple Anthony Jelonch sur le banc face au Munster pour faire de la place à Thilbault Flament en troisième ligne au coup d’envoi. « On a actuellement seize ou dix-sept joueurs disponibles quasiment de même niveau, explique l’ancien troisième ligne. Il faut transformer cette prise de tête en une opportunité pour maintenir le même rythme tout au long du match. Même si l’adversaire met une grosse intensité comme le Musnter, le fait d’avoir des joueurs en nombre nous permet de maintenir l’adversité tout au long du match. »

Le Stade toulousain se plaît à avoir six avants en réserve depuis maintenant plusieurs saisons. « Pour avoir beaucoup de puissance sur la fin de match, poursuit Jean Bouilhou. C’est important en Top 14, mais c’est encore plus vrai en Coupe d’Europe car, souvent, les équipes européennes proposent beaucoup de rythme mais elles sont un petit peu moins puissantes. On l’a vu en quart de finale. Le Munster a baissé de régime lors de la sortie de Peter O’Mahony alors que nous avons continué d’être performants dans l’intensité. »

Il faut néanmoins savoir bien équilibrer les forces de son paquet d’avants car la conquête aérienne est capitale dans les matchs de Coupe d’Europe, surtout face à des équipes irlandaises très bien structurées dans ce secteur qu’elles privilégient, notamment le Leinster qui marque beaucoup après touche. La polyvalence du deuxième ligne international Thibault Flament devient alors un atout non négligeable. « Notre pack caméléon vient certainement de là. Thibault Flament peut jouer 7 avec un style complètement différent d’Anthony Jelonch ou Rynhardt Elstadt. Ça nous permet de moduler avec nos profils en fonction de la confrontation proposée par l’adversaire. Est-ce une équipe mobile ou alors puissante comme La Rochelle ? S’appuie-t-elle sur beaucoup de hauteur comme Toulon contre qui nous avons malheureusement perdu beaucoup de ballons en touche ? Ce sont les questions que l’on se pose et nous avons la chance d’avoir tous les profils de joueurs pour y répondre. »

Rotations rapides

À tel point que le Stade toulousain peut se payer le luxe de moduler sans perte de performance même lors des phases finales, où généralement les adversaires vont s’appuyer sur une équipe type. Il est d’ailleurs bien difficile de savoir qui est le titulaire à certains postes au Stade toulousain.

C’est notamment le cas en numéro huit et ce n’est pas un problème pour Bouilhou : « L’année dernière, on a gagné la Coupe d’Europe et le championnat avec deux colonnes vertébrales différentes. Je crois que c’est l’ADN du club. On le voit bien avec les trois-quarts où Thomas Ramos peut jouer dix, Romain Ntamack douze. Notre polyvalence devant est identique avec Flament qui peut jouer 7, ou François Cros en 8. ça enrichit la palette de jeu des uns et des autres. Honnêtement, le huit moderne est maintenant sur le premier rideau et, mis à part les sorties de mêlées, ça ressemble beaucoup au travail du troisième ligne aile. »

L’alternance en deuxième et troisième ligne a néanmoins des conséquences sur la première ligne de Virgile Lacombe : « On réfléchit à un équilibre d’équipe. En fonction des joueurs présents pour la touche, du second ligne présent à droite, on décide de notre première ligne. Les choix sont difficiles car il y a très peu d’écart en termes de niveau entre chaque joueur. L’avantage d’avoir des joueurs proches en niveau nous permet de faire des rotations rapides. En première ligne, après 50-55 minutes, avec tout le travail lactique en phase de conquête, les joueurs sont souvent en état de fatigue importante. Nos trois joueurs supplémentaires de même niveau apportent alors la même qualité en mêlée, sur ballons portés et de déplacement. »

À l’image de la mêlée stadiste qui a mis au supplice celle du Munster en fin de rencontre, remportant notamment une pénalité capitale dans ses vingt-deux mètres, bien aidée par les entrées en jeu des internationaux Cyril Baille et Peato Mauvaka. « Le choix de mettre Cyril ou Rodrigue d’entrée n’a pas trop de sens mis à part le numéro sur le maillot car on sait très bien que tous les deux joueront au minimum 35 minutes, explique l’ancien talonneur, Rodrigue a joué tous les matchs avec nous depuis le début de la saison. Il a fait partie de nos leaders pendant la période des 6 Nations. Je crois qu’il a un rôle important dans le vestiaire. Même si ça ne se voit pas forcément sur le terrain en match, c’est une réalité de notre quotidien. »

Le plus important est d’éviter une perte de puissance au fil des minutes, ce qui est la clé en Coupe d’Europe pour Jean Bouilhou : « Ça a bien marché l’an passé contre le Munster, contre La Rochelle en finale, contre l’Ulster cette saison puisque nous arrachons la qualification en toute fin de match, ça a encore marché le week-end dernier, donc on espère que cette stratégie sera encore gagnante. »

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