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XV de France - Comment le XV de France a fait sa révolution du leadership

  • les Bleus peuvent compter sur des joueurs capables d’assumer leurs responsabilités. Un gage de succès.
    les Bleus peuvent compter sur des joueurs capables d’assumer leurs responsabilités. Un gage de succès. Icon Sport - Icon Sport
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Après avoir déploré pendant dix ans un manque de leaders criant parmi les cadres du XV de France (ce qui a incité la Fédération à intégrer le leadership à ses processus de formation), les Bleus peuvent compter sur des joueurs capables d’assumer leurs responsabilités. Un gage de succès.

N’y voyez surtout pas une vue de l’esprit, car de tout temps, à travers toutes les époques, ce constat s’est vérifié: les équipes de France les plus performantes ont toujours été composées en bonne partie de joueurs exerçant la fonction de capitaine au sein de leur club. On peut remonter à 1977 et évoquer les Paparemborde, Imbernon, Rives, Skrela, Bastiat, Romeu ou Bertranne; l’âge d’or des années 80 avec les Dubroca, Dintrans, Champ, Erbani, Rodriguez, Berbizier, Sella, Blanco; la génération95 forte des Gonzalez, Roumat, Benazzi, Cécillon, Deylaud, Saint-André ; le début des années 2000 avec les Ibanez, Galthié, Pelous et autres Jauzion; ou même les « sales gosses » de 2011 composés des Servat, Mas, Papé, Nallet, Harinordoquy, Bonnaire, Dusautoir, Parra ou Rougerie…

On en passe, bien sûr, et des meilleurs. Mais on a rempli assez de pages dans ce journal pour déplorer le manque de leaders entre les deux derniers cycles de Coupes du monde (étroitement lié à l’afflux massif de joueurs étrangers en Top 14, auxquels beaucoup avaient confié les galons en club) pour ne pas se réjouir de voir émerger, au sein de ce nouveau XV de France, des leaders dans toutes les lignes. Parmi le groupe des 25 qui a affronté l’Angleterre, on dénombrait ainsi pas moins de 15 joueurs (Marchand, Mauvaka, Barlot, Atonio, Woki, Willemse, Taofifenua, Cros, Jelonch, Alldritt, Cretin, Dupont, Lucu, Couilloud, Fickou) qui avaient déjà étrenné des galons dans leur carrière ; soit les deux tiers du groupe. Et l’on n’oublie pas, évidemment, des absents de marque comme Charles Ollivon ou Arthur Vincent. Tout sauf anodin dans les performances des Bleus? On le jurerait bien, oui…

Des joueurs plus autonomes, capables de prendre des décisions sur le terrain

Pourquoi? Tout simplement le capitanat implique de ne plus se soucier seulement de sa propre performance de joueur mais de celle de toute l’équipe. Un état d’esprit particulier, qui se veut exemplaire, et incite inconsciemment les capitaines sélectionnés en tant que simples soldats à se soucier encore plus du rendement de l’équipe que de leur seule prestation. Du tout bon, forcément, pour l’efficacité collective du XV de France, pour lequel on a tant déploré ces dernières années que les joueurs venaient d’abord défendre leurs propres intérêts plutôt que celui de l’équipe, ainsi que de nombreux psychodrames en ont attesté. Le fruit d’un management intelligent de la part du staff (qui a su, de par sa communication et ses actes, mettre en avant le travail des finisseurs ainsi que des joueurs hors groupe) mais pas seulement.

En effet, de par leurs fonctions de capitaines de club, les joueurs présents sur le terrain étaient naturellement de nature à dominer le chaos du rugby international, plutôt que de le subir. De quoi permettre aux Bleus d’enfin faire tourner les fins de match stressantes à leur avantage, après les avoir subies pendant dix ans? On en est pour tout dire intimement persuadé, tout comme le manager du Stade toulousain Ugo Mola. « Au-delà d’être des joueurs naturellement tournés vers les autres et la performance collective, les joueurs qui ont l’habitude d’exercer les fonctions de capitaine en club sont habitués à prendre des responsabilités et des décisions sur le terrain. Ils savent aussi comment se comporter par rapport aux arbitres et, dans les rencontres de haut niveau, cette expérience individuelle, c’est souvent ce qui fait la différence. Ce sont des joueurs autonomes, qui savent ce qu’ils ont à faire et n’ont pas besoin d’être « drivés » par un supérieur. »

L’autre aspect frappant de cette génération étant qu’au-delà d’aligner des joueurs avec des prédispositions en termes de leadership, le staff tricolore sait en tirer profit avec intelligence, en déléguant des sous-tâches qui se complètent. Et l’on ne parle pas seulement ici du « groupe de leaders » dessiné par Galthié et ses assesseurs, mais bien des leaders techniques… On a ainsi beaucoup parlé du rôle de Gaël Fickou comme capitaine de défense, mais on pourrait tout aussi bien évoquer Julien Marchand (très influent dans le secteur de la mêlée de par son rôle de talonneur), tandis que Woki et Cretin se partagent les responsabilités des annonces en touche, et que Cros et Flament travaillent plus spécifiquement sur la défense. Et l’on n’oublie pas bien sûr Romain Ntamack (évidemment leader de jeu de par son rôle de demi d’ouverture), ou de Melvyn Jaminet dont la fonction de buteur numéro un est tout sauf anodine.

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