L'édito : garçons, la suite

Par Rugbyrama
  • L'édito du lundi par Emmanuel Massicard.
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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard.

C’est un week-end digne du Tournoi. Le vrai. Celui que nous aimons et qui nous fait vibrer depuis tant d’années, même sans « Boks » pour ranimer la flamme. Avec la furia d’un Irlande-Galles joué à toute vitesse, au gré d’une débauche d’engagements en mode tête basse et casques lourds ; avec l’incandescence, la férocité et le suspens de cet Écosse-Angleterre qui bascula samedi dans le camp des « Scots » face à l’hyper puissance anglaise ; avec ce cher France-Italie, qui nous laisse sur une drôle de faim malgré le confort du score en trompe-l’œil. Bonus et bouche cousue. Comme toujours. Non : comme trop souvent dans l’Histoire.

Sauf que cette fois, messieurs dames, nous n’avons pas eu véritablement à trembler malgré les conditions climatiques, malgré l’opposition italienne en nets progrès, malgré le manque de repères et de liant entre des Bleus ramenés sur terre par ce foutu Covid, ses matchs reportés, ses absences et autres retards à l’allumage. Il n’a rien manqué pour que cette ouverture tricolore soit révélatrice de son époque. Un « clasico », avec toute son absence de splendeur. Un peu à la manière de ce match face à la Géorgie, en novembre : poussif, comme pour mieux préserver le feu d’artifice qui devait suivre.

Ne nous y trompons pas : en d’autres temps, face à de telles conditions climatiques dignes des bourrasques détrempées de Dublin, Londres ou Édimbourg, l’issue aurait pu être plus « compliquée » comme le veut la chanson empruntée à celui qui, au moment de passer à confesse, refuse de traduire ses faiblesses.

La vérité ? Les Bleus, que nous avions tous hissés au pinacle après leur magnifique succès de novembre face aux All Blacks, ne sont pas encore champions du monde en 2023. Ni même déjà vainqueurs du Grand chelem, ou les seuls grandissimes favoris en vue de la victoire dans ce Tournoi si important, à dix-huit mois du Mondial. Un scoop ? Pas vraiment. Une aubaine ? Évidemment.

Sur la base des recettes ancestrales, ce succès en mode « diesel » doit réveiller les ardeurs et les consciences. Autant qu’il va rééquilibrer l’ordre des choses avant d’affronter l’Irlande, pour ce qui ressemble déjà à une demi-finale entre gens du Vieux Continent. Un rendez-vous capital, pour qui veut gagner son trophée. Et sa légitimité.

La vérité, encore ? Cette équipe de France porte assez de promesses et de talents pour que nous soyons exigeants avec elle, certains qu’elle peut largement mieux faire. Au prix d’un rééquilibrage sur l’échelle de la force - au détriment de la mobilité et de la vitesse - elle aura son mot à dire, samedi prochain, face aux Verts. Ce sera ici le véritable révélateur pour ce XV de France qui doit assumer sa propre ambition et nos plus grandes espérances.

Allez, la messe est dite. Passons très vite aux choses sérieuses. L’antipasti digéré, place désormais au plat de résistance pour un rendez-vous qui va nous éclairer sur le véritable niveau de la bande à Dupont. Garçons, la suite…

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