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Nationale - Blagnac est tombé au champ d’horreur

Par Philippe Alary
  • Dans le bourbier d’Ernest-Argelès, les Blagnacais ont baissé pavillon face au leader essonnien. Photo La Dépêche du Midi - Laurent Dard
    Dans le bourbier d’Ernest-Argelès, les Blagnacais ont baissé pavillon face au leader essonnien. Photo La Dépêche du Midi - Laurent Dard La Dépêche du Midi - Laurent Dard
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Depuis belle lurette déjà, l’état calamiteux du terrain dit « d’honneur » alimente les conversations au sein du mundillo « caouec ».

Montchanin (comment ne pas avoir une pensée émue pour le regretté Roland Soula, au sujet duquel les mauvaises langues disaient qu’il était un fervent partisan de l’arrosage de la pelouse, les jours de matchs, du vieux stade Lucien-Parriat, histoire de niveler les valeurs ?), Lombez-Samatan, et, à un degré moindre, Graulhet… Tous ces clubs, restés à jamais mythiques dans les mémoires des quinquagénaires « bien tassés » et de leurs aînés, ont bâti leur légende dans un cadre bien précis, celui d’un terrain propice à la guerre de tranchées, à plus forte raison l’hiver, quand le déluge ne favorisait pas les desseins des artistes en charge de l’animation offensive des grosses cylindrées. Et, plus encore, que le fameux coup dit « de l’arrêté municipal de complaisance » n’était pas encore entré dans les mœurs. Soit un folklore susceptible de prêter, avec le recul, à sourire.
Mais samedi, s’il était un technicien qui n’avait pas envie d’entonner « Ouh la gadoue, la gadoue », c’est bien Éric Escribano. Le mentor des avants du Blagnac Rugby, à chaud, a appelé la municipalité « à prendre ses responsabilités », vive déception oblige : « Je ne mets pas la défaite sur le compte des conditions de jeu, je veux simplement dire que les joueurs s’épuisent dans ce bourbier indigne de la compétition. Comment parler, après ça, de plaisir qu’il y a pour le public à venir au stade Ernest-Argelès ? » Faut-il croire que l’époque où les dirigeants blagnacais faisaient, sans jeu de mots, la pluie et le beau temps auprès des élus de la municipalité, est révolue ? Que l’image du « dortoir de riches » qui colla longtemps à la peau de la banlieue ouest de Toulouse, est devenue complètement obsolète si l’on considère que le coût de la réfection de la pelouse est loin d’être quantité négligeable ?

Un bain de boue


Benoît Trey, le président connu pour sa pondération, y allait d’une analyse empreinte comme toujours de sagesse : « Nos rapports avec la mairie sont excellents, elle nous accompagne dans nos projets, parmi lesquels l’agrandissement de l’espace réceptif, la terrasse de la brasserie… Mais pour l’heure, la remise en état n’est pas prévue au budget. » Au départ, outre la proximité de « mère Garonne », une fuite, dans l’en-but situé du côté opposé à la piscine (ça ne s’invente pas !) liée à la présence d’une nappe phréatique. Autant dire que dès que le mauvais temps s’invite, le bain de boue est compris dans le service qu’Ugo Seunes, compare, non sans humour, « à une corvée ».
Et comme l’encadrement au sens large ne tient, ni à délocaliser les rencontres de ses très populaires féminines, ni à recruter des « golgoths », sud-africains ou géorgiens, aptes à pratiquer un jeu lent en passes courtes dans le petit périmètre, Blagnac est donc condamné à souffrir mille morts. Drôle de paradoxe tout de même que de constater qu’il est le seul club de Nationale à ne pas bénéficier de l’avantage inhérent au fait d’évoluer à domicile.

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