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Fracture entre les présidents de club et la Ligue, « Boxon Day » à la LNR

  • Les relations sont actuellement électriques entre la Ligue et les présidents du Top 14.
    Les relations sont actuellement électriques entre la Ligue et les présidents du Top 14. Icon Sport - Icon Sport
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Le report des matchs de la semaine dernière a précipité une fracture entre les présidents de club et l’institution de la LNR, dans une crise amplifiée par les dernières annonces du gouvernement et l’instauration d’un nouveau protocole sanitaire. Chronique d’une semaine houleuse.

Puisqu’il faut parfois utiliser les mots justes, alors on peut bien évoquer celui de fiasco. On parle ici, évidemment, de ce Boxing Day à quatre matchs sur sept reportés, qui a forcément suscité cette semaine la colère des clubs ainsi que du diffuseur, et valu à la LNR de connaître quelques jours houleux.

Pourquoi ? Parce qu’à l’évidence, depuis la semaine de Coupe d’Europe qui avait vu les clubs français sauter avec empressement sur un décret du gouvernement, on avait bien compris que les équipes du Top 14 souhaitaient de manière inavouable sauver coûte que coûte leur Boxing Day et les recettes qui allaient avec, quitte à ce que la compétition européenne serve de victime collatérale.

On peut donc facilement imaginer quelle fut leur stupeur au moment de voir certains matchs reportés au tout dernier moment, alors que les protocoles jusqu’alors en vigueur annonçaient très clairement que tant qu’une équipe était susceptible de fournir une équipe avec un effectif minimal négatif au Covid-19 (19 joueurs, dont cinq première de ligne), la rencontre pouvait se tenir…

La colère de Lacroix et du Stade toulousain

Le pire, en réalité ? Il est que selon les statuts du protocole médical de la LNR, celui-ci peut bien être amené à évoluer dans des circonstances exceptionnelles, à condition que ces modifications soient adoptées par le Bureau de la LNR.

Or, face à l’évolution inquiétante du variant Omicron le week-end dernier, ledit Bureau n’a jamais été réuni, notamment en raison des absences de Serge Simon et Julien Telecki. Ce qui a décidé le Président Bouscatel et le Directeur Général Emmanuel Eschalier de diligenter en urgence pendant les fêtes une commission des compétitions, en compagnie d’infectiologues. Laquelle est arrivée aux conclusions que l’on sait, à la grande fureur des clubs… Le plus virulent d’entre eux demeurant bien évidemment le Stade toulousain qui, non content de ne pas avoir pu recevoir les Wasps dans un Ernest-Wallon bondé voilà deux semaines, a dû faire une croix sur un Clasico à 33 000 personnes au Stadium.

De quoi inciter Didier Lacroix à se montrer véhément lors de la réunion des présidents qui s’est tenue mardi soir, menaçant même la LNR de l’attaquer en justice pour le préjudice financier subi. « Je suis vice-président de la LNR, membre du bureau, du comité directeur et personne ne m’appelle, au point que j’en apprends presque par communiqué de presse à 10 h 15 le matin que mon match du soir est reporté ! » Un courroux auquel se sont joints 90 % des présidents de club, pour une des réunions « les plus houleuses à laquelle j’ai jamais assisté » ainsi que nous le confièrent plusieurs sources.

Les présidents avaient refusé le nouveau protocole

Il faut dire à ce titre que cette colère ne pouvait qu’être amplifiée par l’annonce la veille du rétablissement des jauges à 5 000 personnes (sans hospitalités…) dans les stades par le Premier ministre Jean Castex, à partir du 3 janvier. Un nouveau casse-tête financier à gérer pour les clubs qui, s’ils se sont laissés entendre dire qu’ils pourraient bénéficier d’une nouvelle aide, n’ont toujours pas touché la deuxième partie de la première promise par le gouvernement. Alors, ajoutez à tout cela une dernière crise concernant la gestion des joueurs non-vaccinés (lire encadré) et l’évolution du protocole médical, et vous comprendrez un peu mieux l’état de tension chez nos dirigeants...

Présenté par Max Lafargue dès mardi soir aux présidents (lire ci-dessous), ce nouveau protocole a suscité une levée de boucliers et un refus catégorique de la part des présidents, dont les dirigeants de la Ligue se sont contentés de prendre acte sans pour autant le modifier in fine. Alors, si l’on ne saurait parler de hache de guerre au regard de l’urgence de la situation sanitaire du moment, cela y ressemble tout de même un peu…


Quid des non-vaccinés ?

S’il est un sujet d’urgence auquel il va falloir s’atteler depuis les annonces du gouvernement, c’est bien celui des joueurs non-vaccinés pour lequel l’UPCR (Union des présidents de club) va traiter directement avec le ministère des Sports. À ce titre, la position de Roxana Maracineanu serait de loger les rugbymen à la même enseigne que le reste de la population, en rendant donc le passe vaccinal obligatoire pour jouer. Seul hic, le refus de se faire vacciner ne peut pas être motif à un licenciement pour les clubs, lesquels sont donc en attente d’un arrêté du gouvernement qui devrait tomber prochainement, qui pourrait leur permettre de ne pas payer les non-vaccinés tout en les obligeant à rester chez eux.

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