L'édito : la guerre des doublons !

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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... En d’autres temps, j’aurais aimé vous parler « cuisine », manière de réécrire la carte du rugby français en suivant les spécialités régionales qui ont défilé sur les tables pendant les fêtes de Noël : foie gras, saint-jacques, brie truffé et autres délices sucrés.

Ensemble, nous aurions pu prolonger le voyage, par les vignobles où « poussent » quelques rugbymen et amis de référence : Sancerre, Morgon, Collioure, Margaux, Meursault, Corbières, Côte Rôtie ou Terrasse du Larzac. Pour terminer, grands princes, par trinquer à la santé des cinq Bleus qui ont trouvé une place dans notre XV Mondial 2021, nous aurions visité le terroir de champagne…
Sans déraper sur les bulles, nous aurions ensuite profité d’un joli dimanche de rugby pour récupérer en douceur. Avec le « Clasico » en tête d’affiche, avant de jouer les prolongations au gré des ultimes joutes de la 13ejournée de Top 14 programmées ce lundi.

Il n’en sera rien. La cinquième vague de covid (ou sixième, on ne sait plus vraiment) a plaqué à la gorge la programmation de la LNR. Avec quatre matchs reportés sur sept, la fête prend des allures de gueule de bois. Pas terrible mais tellement prévisible au regard de la flambée des tests et donc des cas positifs. Avec ses obligations sanitaires, la Coupe d’Europe a en effet fait sortir nos clubs de leur « bulle » où régnait le principe du « pour jouer heureux, vivons non testés. » Et c’est le Top 14 qui trinque.

La suite, mesdames et messieurs ? Une énième réunion mardi, pour gérer la crise et adopter les principes qui devront présider à la bonne tenue du championnat. Et très vite le casse-tête de la programmation, pour gérer les reports actés ou à venir.
On le sait, le rugby français vit au-dessus de ses moyens en termes de calendrier avec un championnat, une Coupe d’Europe et des matchs internationaux qui s’entremêlent et se confondent. De sorte qu’il n’y a plus de date libre, sauf à « tuer » une compétition (la Coupe d’Europe ?) ou à jouer les « cumulards » en programmant certaines affiches sur les dates de l’équipe de France.
Comptez avec nous, il reste trois week-ends de libre pendant le Tournoi. Certains vous diront donc qu’il n’y a pas le feu au Top 14 tant que le public continuera d’être autorisé dans les stades. Vrai. Mais prêtez encore l’oreille et vous entendrez aussi les gros fournisseurs d’internationaux dénoncer l’iniquité du système et la stupidité de ces doublons les contraignant d’évoluer sans leurs meilleurs joueurs ; plus encore quand Fabien Galthié convoque large (42 joueurs à chaque rassemblement des Bleus) et déshabille les clubs.

Le débat du calendrier et des doublons ne doit pas faire oublier la réalité, avec la pandémie qui désorganise tout autour de nous : le rugby pro français peut bien se plaindre de ses emplois du temps surchargés, il prendrait des risques à réduire son élite. Car supprimer des matchs reviendrait à faire fondre la part des recettes qui leur sont liées, en commençant par les droits télévisuels et les partenariats. Des mannes aujourd’hui vitales. Rien d’anodin à la lecture des bilans comptables des membres du Top 14 qui sont confrontés à une double ambition : réguler les salaires tout en restant ambitieux et compétitifs.

Si nous ne sommes plus à un paradoxe près, ce n’est pas la peine d’en rajouter en faisant rejaillir une nouvelle guerre des doublons !

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