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L'édito : se souvenir des belles choses

  • Les Bleus célébrant avec leur public après la victoire face aux Blacks
    Les Bleus célébrant avec leur public après la victoire face aux Blacks Icon Sport - Icon Sport
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L'édito du vendredi par Léo Faure... L’euphorie du samedi soir a ruisselé jusqu’au dimanche et même un peu plus loin, en ce début de semaine, une fois considérée l’ampleur de l’exploit. Battre les All Blacks n’est jamais anodin ni banal, quand bien même cette équipe des antipodes achevait ici trois mois d’épuisement sur les routes et les terrains.

Les Bleus ont donc rempli cette tâche qui écrit toujours une ligne d’histoire avec ce talent rare, offensif, ardent de ceux qui n’ont pas seulement fait chavirer la Nouvelle-Zélande : ils lui ont passé quarante points. On ne se lasse pas de l’écrire.

Pourtant, le temps fait son affaire et, en milieu de semaine, quelques débats se sont ouverts à la froideur du recul : soudain, dans les conversations, le XV de France n’avait plus initié la plus folle des relances pour changer l’histoire de son match, à l’heure de jeu. Les Bleus auraient galvaudé l’essai de l’année par quelques choix plus ou moins contestables.

On parlait subitement moins de la course de repli de Ntamack, de sa tête haute et son regard déjà au loin au moment de choisir l’ivresse de la contre-attaque ; on conversait moins de son raffut, de sa course redressée, de sa passe aveugle. On omettait brusquement de vanter les soutiens rectilignes de Jaminet et Dupont qui, pour être à l’heure de l’histoire, avaient forcément cru dès l’initial à la folie de cette relance, avant de gérer parfaitement leur deux contre un.

Le temps porte dans sa fuite ce drame de lisser l’enthousiasme et faire abonder les doutes. De cette action, on a subitement retenu l’intervention décélérante de Villière ou la gourmandise supposée de Cameron Woki, quand Damian Penaud semblait si libre sur l’extérieur.

Cette réflexion, donc : gardons en tête ce qui est beau. Et le beau, dans toute cette histoire, c’est que le XV de France a fait vibrer son stade et ses supporters. Que les Bleus poursuivent leur chemin de rédemption, après une décennie à toucher la honte du bout de tous leurs doigts.

Bien sûr, il faudra désormais gagner des titres. Ce sera demain. Demain, c’est loin. En attendant, les Bleus sont déjà de retour dans les hautes sphères du rugby mondial. Alors, pour quelques instants, arrêtons-nous sur ce verre plein au trois-quarts plein. Et savourons.

"J’ai marqué un but mais Banks l’a arrêté" avait clamé le souverain Pelé, à la Coupe du monde de football 1970 après une tête imparable que le gardien anglais avait pourtant parée. Au Stade de France samedi soir, les Bleus ont bel et bien marqué le plus bel essai de l’année. Seulement, voilà, les All Blacks ont su l’empêcher. Fin du débat.

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