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Olivier Magne : « Il faut garder l'association Jalibert-Ntamack »

  • Olivier Magne (ancien troisième ligne du XV de France).
    Olivier Magne (ancien troisième ligne du XV de France). Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Olivier Magne (ancien troisième ligne du XV de France) porte un jugement positif sur ce France-Argentine. Entre la révélation de Flament et l’association  des deux ouvreurs, il attend sans inquiétude le rendez-vous des All Blacks. 

Quels enseignements tirez-vous de ce match France-Argentine ?

J’ai vu de nouveaux joueurs qui ont donné satisfaction. J’ai vu un banc qui nous a aidés à gagner, car je ne suis pas sûr que nous aurions gagné ce genre de rencontre voici trois ou quatre ans. Sur l’aspect engagement physique et mental, l’équipe a répondu présent. Il faut comprendre que ces Pumas-là étaient parfois à la limite. Ils ont voulu nous pendre sur l’affrontement et j’ai été agréablement surpris par la réponse des Français. J’ai vu tous les tests de samedi après-midi et il n’y avait pas le même niveau d’engagement que pour France-Argentine.

Peut-on rivaliser avec les All Blacks, pour le dernier match de la tournée ?  

Oui, on le peut. Mais j’ai toujours pensé que cette tournée ne devait pas être prise comme un aboutissement. Elle doit nous donner des convictions et quelques certitudes sur la possibilité de gagner le prochain Tournoi. Le match des All Blacks, tout le monde se focalise dessus, mais le gagner ou le perdre n’aura pas tant d’importance. Ce qui va compter, c’est le fait de construire une équipe à travers un rugby de très haut niveau. Il faut se dire : comment répondre au jeu de l’hémisphère sud ? Moi, j’ai vu des avants français de plus en plus dynamiques, tout en assumant leur poste en termes de conquête. La prochaine Coupe du Monde se jouera sur les joueurs qui assumeront le plus de tâches, avec le plus de capacité de déplacement, de vitesse. Je pense que nous prenons ce chemin.

Faites-vous allusion à Thibaut Flament ?

J’aime l’idée d’avoir un deuxième ligne qui joue comme un troisième ligne. Les deux postes se confondent de plus en plus, avec des profils comme Retallick, Whitelock, Lawes, Itoje. On ne peut plus se passer d’un deuxième ligne avec cet abattage, mais aussi une telle technique. Son essai est intéressant car on a vu que les Argentins ne s’attendaient pas à ce qu’un deuxième ligne prenne cette direction de course, avec ce timing-là et avec cette possibilité de se relever très vite, pour finir avec un crochet. Fabien Galthié a bien senti qu’il nous fallait des joueurs de cette teneur-là.

L’association Ntamack-Jalibert doit-elle être conservée ?

À mon sens, il faut la garder. Romain doit encore trouver des repères au poste de 12, mais ça va venir. J’ai trouvé les médias trop durs avec ce duo qui n’a peut-être pas trop fonctionné hier, d’accord. Mais de toute façon, les meilleurs doivent jouer. J’ai remarqué que la charnière Dupont-Jalibert a en revanche très bien marché et c’est ce qui est important. Je crois que Romain va vite trouver la bonne mesure dans cette association. J’estime vraiment qu’il faut garder ce duo, peut-être contre la Géorgie…

Beaucoup ont loué l’impact physique de Jonathan Danty, lors de son entrée en jeu...

Ca répondait à la situation du moment. L’intensité avait baissé, il y avait plus de fatigue. Ce match s’est gagné à 23, avec des gens qui avaient plus de puissance pour attaquer la ligne d’avantage ou pour défendre fort, quand l’usure physique se faisait sentir. Mais on peut aussi se demander si Jonathan Danty a les qualités du rugby de haut niveau quand le match va vraiment s’emballer. Est-ce que, dans ce cas-là, Romain ne sera pas plus précieux ? Dans un groupe, c’est bien d’avoir des profils différents.

Avez-vous trouvé Matthieu Jalibert à la hauteur de sa réputation, de vitesse notamment ?

Oui, à travers sa capacité à prendre des intervalles, ses décisions très rapides et sa volonté de faire vivre le ballon. Regarder ce qu’il fait sur l’essai de Peato Mauvaka : c’est remarquable ! Les deux hommes ne jouent pas dans le même club mais ils parlent le même rugby. Peato (Mauvaka) lit très bien la direction que prend Matthieu (Jalibert). Il sait que Matthieu va relever le ballon pour lui.

Doit-on faire tourner l’équipe face à la Géorgie ? Les Bleus n’auront ensuite que six jours avant de retrouver les Néo-Zélandais…

C’est une question difficile. Je pense que les joueurs auront envie de retrouver la même équipe pour parfaire leurs automatismes, surtout les mouvements offensifs avant de se mesurer aux All Blacks. Si ça ne tenait qu’à moi, je remettrais la même équipe ou quasiment, pour valider tout ce qui a été fait.

Les points forts des All Blacks sont-ils toujours les mêmes, leur vitesse et leurs déplacements ?

Ils vont vite, se déplacent bien mais surtout, ils sont quinze à pouvoir répondre aux situations par la bonne solution. Dans ce rugby de mouvement, ils sont quinze à soutenir le porteur de balle dans son action. Ils savent comprendre ce que va faire l’autre et lui apporter la réponse la plus directe possible. C’est cela qui leur donne de la vitesse et provoque l’incertitude chez l’adversaire.

Faut-il chercher à tenir le bras de fer de leur rythme ?

Je pense. Ils ne sont pas habitués à affronter des adversaires capables de répondre aux choix avec autant de pertinence qu’eux. Ils sont rarement confrontés à des séquences où ça joue de partout, avec de l’incertitude. Quand on commence à jouer ce rugby-là, on leur pose énormément de problèmes et ils s’inquiètent. Et je pense que cette équipe de France est prête à jouer de cette façon. En plus, c’est grisant de prendre les All Blacks à leur propre jeu. Ça, c’est intéressant. Si vous jouez un rugby restrictif face à eux, vous ne pouvez espérer gagner qu’une fois de temps en temps. Pour les battre régulièrement, il faut s’ancrer dans cette idée : les prendre à leur propre jeu.

Vous êtes hors-jeu !

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