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Azéma arrive, Collazo s'en va : toutes les coulisses de la semaine mouvementée dans le Var

Par Par Léo Faure et Pierrick Ilic-Ruffinatti
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Reçu mercredi à Toulon par Bernard Lemaître, le technicien catalan a été présenté à la presse, vendredi matin, comme le nouvel homme fort de l’effectif varois.

Franck Azéma était à Toulon, ce mercredi. Ce n’était plus le temps des discussions mais celui de la signature : le Catalan sera bien le nouvel entraîneur du RCT et celui que Bernard Lemaitre a présenté en conférence de presse, ce vendredi. Il était celui dont le nom avait déjà émergé sur la Rade, début octobre, comme nous vous le relations dans ces colonnes. Il était aussi celui qui était annoncé dès mardi soir, deux heures à peine après l’officialisation du départ de Patrice Collazo. Un délai trop court pour que l’affaire n’ait été préparée et que les contacts n’aient débuté en amont.

Huit mois après avoir annoncé aux dirigeants clermontois qu’il souhaitait quitter le club, malgré deux ans de contrat encore à honorer (2023) et cinq mois après avoir compris que ses contacts avancés avec Mohed Altrad, président du MHR, aboutiraient dans une impasse, le technicien catalan a donc rebondi dans le Var. Fin du feuilleton ? Pas si simple.

Clermont-Azéma, la guerre des versions

Le litige qui l’oppose à Clermont, son ancien employeur, est toujours d’actualité. À ce sujet, une conciliation auprès de la LNR a été menée il y a dix jours, pour trouver une issue qui contenterait tout le monde. Sans aboutir. En l’état, les versions des deux camps continuent de s’opposer.

Du côté de l’entraîneur et de ses conseils, on avance qu’Azéma a reçu ses documents de rupture de contrat (certificat de travail et attestation Pôle emploi) et que, de facto, il n’est plus lié à l’ASMCA. Ce qui le laisse libre de s’engager où il veut, dès qu’il le souhaite.

Du côté du club auvergnat, on rétorque qu’un document de non-concurrence existe, qui obligerait un club de Top 14 à s’acquitter d’indemnités s’il souhaite s’offrir les services d’Azéma.

Chaudes retrouvailles en vue à Michelin

Situation de blocage, donc. Ce qui n'a pas empêché Azéma de s’engager avec le RCT. Du côté de l’ASM, qui déplore le manque de courtoisie de n’avoir été contacté ni par la Ligue, ni par le RCT à ce sujet, on prépare la riposte : le club auvergnat réfléchit sérieusement à porter l’affaire devant le conseil de prud’hommes ou toute autorité compétente pour faire valoir ce qu’il considère être son bon droit.

Azéma n’en aurait donc pas encore fini avec l’ASM. Il retrouvera toutefois les terrains dès lundi, sur le complexe du RCT Campus. Juste à temps pour préparer le prochain match de sa nouvelle équipe. Un déplacement… à Clermont.

Patrice Collazo, l’inévitable fracture

Mardi, soit moins de deux jours après le lourd revers à La Rochelle, le club toulonnais a annoncé le départ de Patrice Collazo. Retour sur une fin d’aventure devenue inévitable, entre le Seynois et le RCT.

Et d’un communiqué laconique, le RCT officialisait, mardi peu après 15 h 30, le départ de Patrice Collazo. Une décision d’un "commun accord" entre le manager et le club toulonnais. Expression d’usage, comme souvent dans les ruptures anticipées ? Il semblerait pourtant que ce soit bel et bien une décision prise à l’unisson entre le club et le manager arrivé en 2018, qui n’est jamais parvenu à goûter aux phases finales avec le RCT et pointait actuellement à la 13e place du Top14.

Collazo a pu parler aux joueurs

En effet, alors que Bernard Lemaitre avait confié début octobre qu’il réaliserait un bilan "lucide" avec son manager après la 8e journée, cette dernière a donné lieu à une réunion mardi entre les deux hommes. Patrice Collazo, que certains disaient épuisé depuis plusieurs mois, a alors écouté les mots de son président qui - s’il aurait préféré pouvoir continuer la collaboration avec celui dont il a souvent pris la défense publiquement - a expliqué ne plus avoir d’autre option que la séparation. Pas de colère, ni de désaccord dans le huis clos du bureau présidentiel : les deux hommes, qui partagent un respect réciproque, ont simplement fait le constat d’un début de saison très loin des attentes du club varois. Après avoir pris acte de la décision de son président, le manager a alors pu parler à ses joueurs, à qui il aurait "souhaité le meilleur pour la suite", avant de quitter pour la dernière fois le RCT Campus, mardi en fin d’après-midi.

Deux déplacements à Castres, deux fractures

Pourtant, si ce sont évidemment les derniers résultats qui ont fini de sceller le départ de Patrice Collazo, ce dernier semble également être le résultat d’une fracture entre le Seynois et une partie de son vestiaire. Depuis le mois de juin et le traumatisme de la défaite à Castres (le RCT, alors 6e, essuyait un 46-24 qui le sortait des phases finales), le groupe s’était scindé en deux : les anti et les pro-Collazo. Si les joueurs ont essayé de tout mettre à plat à l’intersaison, la fracture ne s’est jamais complètement refermée. C’est finalement après le double revers du RCT à Perpignan puis Castres que cette dernière s’est complètement rouverte.

En suivant, le groupe s’est réuni et s’est "dit les choses" dès le lendemain du revers à Pierre-Fabre, mais n’a pas trouvé de terrain d’entente. Certains joueurs, et notamment des cadres, ont alors exprimé leur inquiétude aux dirigeants, et de nouvelles réunions ont suivi. Le président a alors pris la parole devant la presse pour soutenir publiquement son manager et exprimer sa déception de découvrir un groupe désuni. Bernard Lemaitre s’est même dit prêt à se séparer de certains joueurs, si ces derniers ne voulaient plus entrer dans le projet du club.

Le point de non-retour semblait toutefois déjà atteint. Les trois matchs qui ont suivi (courte victoire contre Brive, défaite à domicile contre le Racing et lourd revers à La Rochelle) auront fini d’écrire l’histoire entre le manager varois et une partie de son groupe, auprès duquel son message ne semblait plus passer.

Cela servira-t-il d’électrochoc et permettra-t-il au RCT de s’éloigner de la zone rouge ? Une partie du vestiaire se disait soulagée que le feuilleton Patrice Collazo - qui faisait régner une atmosphère pesante entre les joueurs, le staff, les dirigeants et même les supporters depuis plusieurs semaines - soit officiellement terminé. Sans manager depuis mardi, c’est donc James Coughlan, arrivé en qualité d’entraîneur de la défense à l’intersaison, qui continuera d'assurer l’intérim jusqu’à l'arrivée de Franck Azéma.

La venue de Frédéric Michalak en tant que consultant est-elle toujours d’actualité ?

Azéma : « Oui, je ne vois pas pourquoi ça changerait. Plus il y a de compétences et mieux c’est. Des compétences, on sait qu’il en a. Il a aussi la chance d’avoir de nombreuses expériences en tant que joueur, en tant qu’entraîneur, mais aussi en tant que consultant, que ce soit dans le XIII ou dans le XV. Ce sera bénéfique pour l’équipe. »

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