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Top 14 - Tanga (Racing 92) : « Sur les réseaux, j’étais Yoan Nyanga »

Par Marc DUZAN
  • Yoan Tanga-Mangene a marqué des points depuis le début de la saison, sous les couleurs du Racing 92.
    Yoan Tanga-Mangene a marqué des points depuis le début de la saison, sous les couleurs du Racing 92. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Yoan Tanga-Mangene (troisième ligne du Racing 92) - Très bon depuis le début de la saison, il s’est depuis peu installé au Racing comme le digne héritier de Yannick Nyanga. À sa rencontre…

Il est, comme l’«enfant star» Kylian Mbappe, un môme de Bondy, en Seine-Saint-Denis. Il court, tout comme le petit prince du PSG, derrière une coupe d’Europe qui semble fuir son actuel employeur de façon insolente, immuable et obstinée. Entre Yoan Tanga-Mangene et le petit prince du Parc, les comparaisons s’arrêtent pourtant là. Malgré un talent certain, le numéro 8 du Racing 92 n’a en effet pas encore eu l’honneur de défendre le maillot tricolore et, à 24 ans, s’échine à d’abord devenir intouchable en club. Antonie Claassen parti sous d’autres cieux, Fabien Sanconnie lourdement blessé, Jordan Joseph en quête d’un second souffle, Yoan Tanga-Mangene est aujourd’hui le numéro 8 le plus utilisé par Laurent Travers et, meilleur Racingman du dernier match face à Lyon, il le fut aussi à l’occasion du derby francilien, en ouverture du championnat.

Fort au contact, bon dans le déplacement et à l’aise en touche, l’ancien cadre du SUA, arraché il y a deux saisons au club agenais pour la jolie somme de 150 000 €, est surtout excellent dans le combat au sol. Est-il encore loin de Sekou Macalou, Grégory Alldritt, Anthony Jelonch ou Selevasio Tolofua, les hommes se partageant actuellement le temps de jeu en équipe de France ? Difficile à dire. Mais de week-end en week-end, le Racingman semble un peu plus combler le large fossé qui le séparait encore de ses concurrents, il y a à peine un an…

«Au foot, je cassais trop les attaquants…»

Si Yoan Tanga-Mangene est aujourd’hui un familier du petit monde du Top 14, on connaît pourtant peu l’homme se dissimulant derrière Boris Palu, Bernard Le Roux et Baptiste Pesenti, les jours de match. En préambule, il raconte : «Je ne suis pas issu d’une famille rugby. Mon père était catcheur professionnel en Afrique. Même si le catch, c’est du faux, papa fut un vrai combattant : il a fait de la boxe et de la lutte. Le goût du combat, je le tiens de lui.» Au crépuscule de sa carrière de catcheur, Monsieur Tanga entra dans les ordres. «Il est désormais pasteur, poursuit Yoan. Nous sommes chrétiens évangéliques. La foi prend toute la place dans ma vie. Ça m’aide aussi à relativiser : à côté de la puissance du seigneur, tout est finalement très léger.» Mais les débuts au rugby, alors ? «Au départ, ce sport ne m’emballait pas du tout.» Pourquoi ? «Je ne voulais rien savoir : moi, je voulais devenir footballeur et marcher dans les pas de mon idole Juninho (footballeur brésilien passé par Lyon, N.D.L.R.). J’étais pas mal sur le terrain, même si je cassais trop les attaquants adverses. J’ai malgré tout intégré le club de rugby de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) et, pour moi, le déclic a eu lieu au soir de finale de la Coupe du monde 2011. J’ai pleuré devant ma télé, ce jour-là.»

Passé les premiers émois à Tremblay-en-France, Yoan Tanga-Mangene souhaita alors goûter à l’échelon supérieur. "Un jour où j’étais seul chez moi, j’ai tapé sur Google : «détection rugby». Le premier lieu à apparaître dans la liste fut celui de Castres. Je ne savais pas où c’était mais je me suis inscrit. Tout a débuté ainsi.» Une paire d’années plus tard, au jour où Christophe Urios, alors chef du CO, lui signifia ne pas être intéressé par son profil, Mauricio Reggiardo, dont le fils avait joué avec Yoan Tanga en espoirs, le recruta à Agen. «Je ne vous cache pas que les premiers temps, dans le Sud, ce fut plutôt chaud. Moi qui viens du 93, je ne comprenais pas leurs expressions. Pour dire «je vais mettre mon sac dans le coffre», ils disaient : «je vais mettre ma poche dans la malle». C’était étrange, quoi". Il se marre, marque une pause et poursuit : «Au rugby, mon modèle s’est toujours appelé Yannick Nyanga. Sur les réseaux sociaux, mon pseudo était d’ailleurs «Yoan Nyanga». J’ai tout de suite accroché avec Yannick, qui vient du Congo, comme moi. Si j’ai choisi le Racing, c’est aussi parce qu’il était là…»

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