L'édito : qualité Gers

Par Léo Faure
  • Antoine Dupont et Anthony Jelonch sont les porte-drapeaux du Gers dans le monde du rugby.
    Antoine Dupont et Anthony Jelonch sont les porte-drapeaux du Gers dans le monde du rugby. Icon Sport
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Lundi soir, à l’occasion de la Nuit du rugby organisée par la LNR, Toulouse a donc préempté le palmarès dans les mêmes proportions qu’il avait écrasé les débats, la saison dernière : deux titres, huit défaites seulement en 34 matchs officiels et la plupart posées sur des week-ends de vrais/faux doublons. Et, donc, quatre titres raflés dans les catégories majeures.

Toulouse, le grand gagnant ? Il n’est pas seul, en tout cas. Pointé sur la place du Capitole, un trait direct de très exactement 69,39 km vers l’ouest – on n’a pas mesuré, c’est Google qui le dit – nous pose place de la libération, devant la mairie d’Auch. L’autre grand gagnant.

Le FC Auch, dans le programme officiel distribué à l’entrée de l’Olympia, ne voyait jamais son nom couché sur le papier de cette Nuit du rugby. Il était pourtant dans toutes les bouches quand, un peu avant 20 h 30, la catégorie du meilleur international français de la saison fut avancée.

À l’écran, trois fenêtres et trois visages : Antoine Dupont, donc, qui sans grande surprise rafla la mise. Mais aussi Grégory Alldritt et Anthony Jelonch. Le FC Auch et plus largement le Gers, alors, avaient déjà gagné.

Sur scène, le demi de mêlée star des Bleus ne parla pas d’autre chose. « Dès l’annonce des nommés j’étais déjà ravi, puisqu’avec Grégory et Anthony on jouait déjà ensemble en cadets à Auch. » Sacré club, sacré terroir et sacrée génération, quand on pense que Matthis Lebel, également récompensé, a fait ses armes à Lombez et que Pierre Bourgarit, désormais régulier des rassemblements des Bleus, figure également dans la même tranche d’âge et la même tranche de territoire.

Le Gers manque clairement de pétrole, n’accueille pas le moindre kilomètre d’autoroute et ne compte aucune multinationale implantée sur son territoire, pour doper son économie. Mais il ne manque pas d’idées, dès lors qu’il s’agit de rugby.

La première assertion, celle du pétrolifère, a valu à son club phare, le FCAG, de multiples convocations par la DNACG - le gendarme des finances -. Jusqu’à sa relégation administrative pure et simple. Depuis, le verdoyant département ne compte plus de club en élite et même plus dans le giron professionnel. C’est pourtant ici que se trouve la plus belle incarnation de ce que doit porter le XV de France : si les Bleus sont la vitrine du rugby français, celui de tous les territoires, ils en sont surtout l’émanation.

Ça tombe bien, c’est week-end de derby. Au milieu des Clermont-Racing, Biarritz-Toulouse, Perpignan-Pau ou Montpellier-La Rochelle, sachez qu’il y aura surtout ce délicieux Lombez-Samatan face à Auch. Ce sera dimanche, 15 heures au stade Paul-Vignaux de Lombez. « 2 300 places environ », selon les dires du club. Avant cela, sur la même pelouse, les Espoirs Fédéraux s’en seront donné à cœur joie. Et Midol sera là, pour vous faire vivre ces moments en long format, dans son édition de lundi. Parce qu’ici bat le cœur du rugby français et que le véritable événement du week-end, à bien y regarder de près, se trouve sûrement là. Lové dans le Gers, loin des strass et paillettes.

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