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Morgan Parra : « Toujours autant d’envie »

Par Clément LABONNE
  • Le Clermontois veut continuer à avoir « la grinta » et gagner tous les week-ends.
    Le Clermontois veut continuer à avoir « la grinta » et gagner tous les week-ends. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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À l’aube de sa treizième saison sous le maillot clermontois, Morgan Parra revient sur les échecs de la saison passée et compte remettre l’ASM sur le devant de la scène.

Que retenez-vous de cette longue saison qui s’est achevée il y a deux mois maintenant ?

Du très bon et du moins bon. Ça a été une saison longue et difficile notamment sur le plan physique, et il ne faut pas oublier que nous avons eu plein d’événements extra-sportifs avec le décès d’Éric de Cromières, un début de saison compliqué, mais aussi une défaite directe en quart de finale contre le Racing, l’annonce du départ de Franck Azéma, pas mal de mouvements au sein du club bref ! Au final, on s’en est sorti avec des moments difficiles, je suis fier du groupe car on est allé chercher une place dans les six et un ticket pour la Coupe d’Europe ce qui était vital pour nous.

Comment se remet-on d’une telle saison sur le plan émotionnel ?

J’ai toujours essayé de voir les choses positives, d’apporter le maximum sans me prendre la tête, mais le plus important restait l’équipe. On est passé par des moments très durs, on a réalisé de très mauvais matchs. On est arrivé à croire en quelque chose en phase finale donc c’était une saison riche malgré la désillusion !

Quel a été votre programme durant ce mois de vacances j’imagine essentiel après une saison de treize mois ?

Le plus important pour moi c’était de profiter de ma famille, tout simplement. Je voulais relâcher en faisant totalement autre chose, on a un calendrier très resserré donc c’était essentiel que je profite de mes proches et de mes amis.

L’arrivée officielle de Jono Gibbes vous a-t-elle soulagé du poids médiatique lié au départ de Franck Azéma ?

Pas plus que cela à vrai dire. Quand Franck a démissionné, les joueurs l’ont accepté et ont vite compris. Après nous sommes tous humains, certains avaient des liens plus forts que d’autres avec Franck donc je pense que ça a pu être difficile pour plusieurs joueurs. Ensuite, ce qu’on voulait c’était un entraîneur compétent, qui pouvait nous apporter beaucoup. On a un groupe jeune avec beaucoup de choses à apprendre il fallait quelqu’un de solide et Jono, par tout ce qu’il a fait chez nous puis en Ulster et La Rochelle, est un grand entraîneur. Maintenant les joueurs ont vite basculé, les affaires liées au départ de Franck ne nous regardent pas, on est concentré sur la nouvelle saison.

Les Clermontois et leur nouveau manager, Jono Gibbes, se sont présentés ce mardi à Besse pour le véritable lancement de leur saison.https://t.co/Gmcst8z096

— Midi Olympique (@midi_olympique) July 30, 2021

Qu’est-ce que vous attendez justement de Jono Gibbes ?

D’abord un « gros » manager. Qu’on retrouve le haut de tableau et qu’on soit à nouveau compétitif sur les deux tableaux. Nous devrons être présents et rivaliser avec les meilleurs du championnat, c’est le plus important. Il faut retrouver un état d’esprit et que l’ASM soit à nouveau identifiée à son rang.

Une vraie équipe de l’ASM c’est quoi justement ?

Déjà c’est une équipe qui joue qui un beau rugby, on a été une équipe qui faisait plaisir à voir jouer et aujourd’hui on a envie de régaler le public. Les gens attendent que de revenir au stade et ils veulent retrouver une équipe qui gagne à la maison. Par le passé on était très dur à prendre et je ne sais pas ce qui a fait qu’on a eu autant de défaites à la maison mais maintenant c’est passé. Là le but premier c’est de retrouver du caractère dans cette équipe.

Vous allez entamer votre 13e saison à Clermont, comment sentez-vous le groupe à trois semaines de la reprise ?

Je le sens bien, c’est sûr qu’aujourd’hui il y a un nouvel élan, un nouveau staff, ça donne une nouvelle façon de travailler et c’est bien pour tout le monde. On apprend différemment mais je ne cracherai jamais sur le passé et sur les victoires que l’on a pu avoir grâce à l’ancien staff. Aujourd’hui le groupe est impatient, tout le monde veut travailler. Alors la préparation physique c’est bien mais ce qui nous anime c’est le début du championnat et rentrer le plus vite possible sur le terrain.

Vous avez été déchargé du rôle de capitaine la saison passée, est-ce que ça vous a soulagé ?

Avec l’arrivée de Sébastien Bézy, j’avais parlé avec Franck Azéma au début de saison pour laisser le capitanat pour plusieurs raisons. D’abord je ne voulais pas qu’on me dise : « Je joue car je suis capitaine, je suis indispensable, etc ». Et ensuite, je me suis dit que c’était l’occasion de laisser des leaders émerger. Je ne représente pas le futur du club et je trouvais important que des jeunes joueurs prennent le relais et qu’il n’y ait pas un ou deux joueurs qui assument leurs responsabilités. Mais voilà le but était vraiment de faire émerger des jeunes.

Quels leaders voyez-vous justement émerger cette saison ?

Chez les avants comme chez les trois-quarts il y a beaucoup de joueurs que je vois percer. L’ASM est un grand club et ce sont ces jeunes-là qui doivent prendre ma place, assurer la relève, et passer derrière des joueurs plus expérimentés.

Morgan Parra veut une équipe de tueurs pour bien figurer en Top 14.
Morgan Parra veut une équipe de tueurs pour bien figurer en Top 14. Icon Sport - Icon Sport

Est-ce que vous n’êtes pas un peu le "papa" de ce groupe finalement ?

Non je ne me vois pas comme ça. Comme je l’ai dit, je suis encore compétitif et je ne suis pas un donneur de leçons, ça n’a jamais été mon tempérament. Je ne suis pas là pour ordonner aux plus jeunes quoi faire à l’entraînement. Je suis encore là pour prendre du plaisir et me régaler, je pense toujours avoir quelque chose à apporter. Mais je suis là pour les mecs si certains ont besoin d’aide sur des phases particulières bien sûr…

Quelles erreurs commises l’année passée vous et vos coéquipiers devront-ils éviter cette saison ?

Gagner à domicile est l’un de nos objectifs. Mais de manière plus globale, il nous faudra être compétitif tous les week-ends, on doit retrouver les bases. En défense et en conquête, on a été en dents de scie toute la saison, quand un secteur allait, l’autre avait des défaillances et vice versa. Cette saison il faut qu’on tourne à des gros standards, nous devons être performants à chaque match. On a trop de secteurs où on est passé à côté. Et dans ce Top 14 incroyable et impitoyable, il faudra être tueurs. L’année dernière, il y a un paquet de matchs que nous ne devons pas perdre et qui, au final, ont pesé sur notre classement. Et je tiens à rappeler que les joueurs avaient évidemment leur part de responsabilité, ce n’était pas uniquement le staff.

Êtes-vous préparé à retrouver le bruit du Michelin ?

On n’est pas encore préparé mais en tout cas on le veut. On est pressé de retrouver notre public, on sait aujourd’hui l’importance qu’ont les supporters dans le rugby moderne. Et avec le stade qu’on a, il y a tous les atouts pour qu’il soit plein, qu’il y ait une ambiance de folie. C’est vraiment une fierté, quand notre stade est bondé c’est magnifique.

Quels sont vos objectifs personnels pour la saison qui arrive ?

Tout simplement prendre du plaisir, rentrer dans les six et aller au bout d’une compétition. Parce que les phases finales c’est beau mais il faut être champion. Mais tout le monde veut gagner évidemment et ce sera à nous d’être performant toute la saison. Plus personnellement… je ne suis pas fini ! Pour moi la base c’est d’une, d’avoir ce plaisir de jouer, au-delà du métier c’est une passion. Et ensuite c’est physique. Est-ce que je serai toujours capable de prendre les charges d’entraînement la semaine et celles du match les week-ends ? À partir de là, je pourrai continuer, j’ai envie de continuer et d’avoir la grinta pour gagner tous les week-ends.

Il y a un an vous avez émis le souhait de partir de Clermont, comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Je ne me suis jamais exprimé là-dessus, et ce qui est interne reste en interne, maintenant je suis complètement passé à autre chose. Aujourd’hui je suis pleinement investi à Clermont comme vous le voyez dans mes réponses (rires) et tout ce qui s’est passé la saison dernière est derrière moi.

Entraînez-vous toujours au CUC Aubière ?

Non, j’ai arrêté il y a deux ans car cela me prenait beaucoup de temps. Mais je me suis régalé et c’est toujours quelque chose que j’ai aimé faire, j’ai d’ailleurs passé les premiers diplômes d’entraîneur et j’ai donné quelques coups de main à Riom (club de Fédérale 3, N.D.L.R.) et cette année s’il faut passer aider un club ce sera sans souci.

De quoi déjà penser à une reconversion ?

Non, non je ne pense pas à la reconversion parce que je me régale encore à jouer. Maintenant, ça a toujours été dans ma tête je ne suis pas du tout dans l’optique de partir sur l’entraînement tout de suite.

L'ancien international prend plaisir à voir performer l'équipe de France actuelle.
L'ancien international prend plaisir à voir performer l'équipe de France actuelle. Icon Sport - Dave Winter / Icon Sport

Avez-vous suivi la tournée des Bleus en Australie ?

Oui j’ai un peu suivi, personne ne les voyait faire un résultat en Australie et on a montré que la formation française et le rugby français en général avaient de gros atouts et un gros réservoir pour préparer la Coupe du monde. On a de grands talents et encore plus aujourd’hui avec cette tournée, on voit que l’équipe de France a tout pour s’inscrire sur le haut du tableau et pour gagner surtout ! On a fait plusieurs finales, demies mais on n’a jamais pu ramener la Coupe du monde en France et j’y crois fermement aujourd’hui.

Vous avez définitivement tourné la page de l’équipe de France

Il faut rêver c’est important (rires) ! Mais non je suis lucide, il y a de très bons jeunes, une grosse génération qui travaille bien. Je suis le premier supporter des Bleus et je suis l’équipe de France et j’espère comme je l’ai dit qu’ils ramèneront ce titre, c’est tout ce que je peux leur souhaiter !

Est-ce que vous avez des regrets aujourd’hui vis-à-vis de votre parcours ?

Non, non, ça devait être comme ça, c’est mon histoire… Ça s’est arrêté comme ça, je n’ai aucun regret, j’ai toujours tout donné pour l’équipe je n’ai jamais triché donc non aucun regret.

Avez-vous le sentiment que vous et votre génération avez essuyé les plâtres pour la génération actuelle ?

Peut-être… Je pense qu’on s’est rendu compte de certaines choses qui n’allaient pas dans le système, mais comme je l’ai dit je ne regrette rien de ce qu’il m’est arrivé. Je n’ai aucune rancune, je suis content de voir l’équipe de France tourner car il le faut et aujourd’hui j’espère sincèrement qu’ils ramèneront quelque chose de cette prochaine Coupe du monde !

Gardez-vous toujours un œil sur Bourgoin ?

Ouais bien sûr je suis toujours en contact avec les gens du club ! Je suis passé à un gros tournoi de l’école de rugby de Bourgoin, et des choses ont changé positivement. Ils ont envie de revenir en Pro D2 au moins dans un premier temps. Ils ont fait revenir Pascal Papé pour faire bouger les choses, ils essaient de retrouver une âme avec des joueurs qui sont déjà passés par le club. Sébastien Tillous-Borde arrive aussi avec son expérience, des gens mettent les moyens sur le CSBJ donc pour toutes ces raisons je suis rassuré en voyant le futur du club et j’espère que des bonnes choses !

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