Dans leur bulle

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    Dans leur bulle France Rugby
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L'édito du vendredi par Léo Faure...  Alerte rouge, dimanche soir. Un coup de fil : " vous êtes au courant, il y a du Covid chez les Bleus ?" Un air de déjà-vu, il y a quatre mois. La bulle qui se perce, pour peu qu’elle ait jamais existée. Un cas positif, puis deux, puis quinze. Un Tournoi si bien commencé et qui part en vrille.

Il y avait eu les Bleus avant le Covid, deux victoires probantes dont une sur la pelouse de l’Aviva stadium de Dublin. Puis les Bleus post-Covid, défaits en Angleterre, vainqueurs à l’arrachée du pays de Galles à Paris puis franchement dominés par l’Ecosse, toujours à Paris.

Bis repetita, pour cette tournée en Australie ? Heureusement, il n’en fut rien. Lundi matin, retour aux nouvelles : deux éléments du groupe France, vaccinés, ont effectivement été suspectés dans le week-end d’être infectés à la sale bête. Les tests, prodigués quelques heures plus tôt, étaient d'abord revenus positifs. Échaudés, les Bleus avaient cette fois pris les mesures d’isolement adéquates. Les deuxièmes tests PCR se révélaient finalement négatifs. Fin du psychodrame. Retour à l’entraînement, au complet.

C’est qu’il y a un test à préparer. Ou plutôt trois, compactés en dix jours seulement. Le premier se jouera le 7 juillet, mercredi prochain, si tout va bien. Il se disputera à Brisbane, peut-être, si le confinement imposé à la capitale du Queensland ne s’étire pas dans les mêmes largeurs que celui de Sydney, où devait initialement se dérouler ce premier test.

Cette tournée en Australie, c’est le royaume de l’imprévisible. Les Bleus le subissent et font contre mauvaise fortune bon cœur. À date, impossible de savoir s’ils joueront bien les trois tests, s’il y aura effectivement du public dans les stades et si la phalange de novices envoyée au front répondra bel et bien favorablement aux exigences du rugby international. On jugera sur pièce avec, dans un coin de la tête, ce souvenir qui réchauffe le cœur : à Twickenham il y a huit mois, en finale de l’éphémère Coupe d’automne des nations, c’est une équipe de France bricolée et inexpérimentée qui avait mis au supplice l’Angleterre, pour ce qui reste encore un sommet émotionnel de l’ère Galthié. Comme quoi…

Question planification, cette tournée est une impasse. Question adaptation, en revanche, c’est une aubaine. Ce n’est pas la moindre des choses. Le dernier sacre toulousain, autant que l’échec rochelais, montrent à quel point la flexibilité est une valeur cardinale en rugby.

Pour cette finale, le stade en noir (et rouge) avait modifié ses plans, fait débuter Kolbe à l’arrière pour le faire défendre au centre, titularisé Ramos en 10 pour le faire jouer partiellement derrière. Le stade en blanc (et jaune) avait, lui, campé sur les certitudes de ses points forts. Battus dans le combat d’avants, là où ils pensaient justement faire régner la loi et l’ordre, les Rochelais s’étaient trouvés dépourvus de plan B. Fâcheux.

Ce XV de France incertain, dépourvu de la grande majorité de ses joueurs cadres au moment d’aller pour la première fois défier une nation du Sud, trouvera ici de quoi s’inspirer. Si rien n’est jamais moins certain que l’avenir, il trouvera dans toutes les instabilités du contexte des raisons d’espérer. Parce que leur page est blanche, ces Bleus auront le loisir d’écrire l’histoire de cette tournée à leur image. Tout en adaptation. Qu’ils le vivent comme une chance.

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Les commentaires (1)
Acromio Il y a 2 années Le 02/07/2021 à 08:44

Sympa et bien senti cet article. En revanche je ne crois pas que le coach en chef des bleus soit assez visionnaire et stratège pour s’inspirer et savoir appliquer un copier coller tactique … je le verrai bien dans le foot moi FG. JG