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Ntamack : « J’ai appelé ma mère plusieurs fois pour la rassurer »

  • Romain Ntamack fonce à toute allure pour inscrire le premier essai du match et lancer idéalement les siens.
    Romain Ntamack fonce à toute allure pour inscrire le premier essai du match et lancer idéalement les siens. Midi Olympique. - Patrick Derewiany.
Publié le Mis à jour
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Exclusivité Midi Olympique - Ouvreur de Toulouse Victime d’un choc terrible juste avant l’heure de jeu, sur un plaquage de Seuteni qui a valu un carton rouge au Bordelais, l’international français est resté plusieurs minutes au sol. Dimanche en début d’après-midi, au lendemain de ce K.O. dont les images furent glaçantes, il a accepté de se livrer dans nos colonnes. 

Prenons d’abord de vos nouvelles. Au lendemain de ce terrible choc, comment vous sentez-vous ?
 

Ça va, j’ai repris tous mes esprits. J’ai revu les vidéos de l’action et du choc. Ce n’était pas très joli à regarder… Mais l’essentiel, c’est que j’aille mieux.

Comment avez-vous réagi en regardant l’image avec un peu de recul ?
 

La première chose, c’est que j’ai pensé à mes parents et mes proches. En voyant les ralentis, je comprends qu’ils aient pu être choqués. J’ai quand même essayé de les rassurer rapidement, comme je le pouvais, pour leur montrer que je me sentais bien malgré l’impact.

On a vous a vu au téléphone sur le terrain après la rencontre…
 

Oui, c’était surtout avec ma mère. J’ai dû l’appeler plusieurs fois après le coup de sifflet final et lui parler au téléphone pour la rassurer. Elle s’inquiétait beaucoup. Elle s’inquiète déjà en temps normal, avant chaque match. Donc là, elle a dû avoir le sang qui montait au cerveau ! Elle avait besoin de m’entendre, mes grands-parents aussi. Ils étaient contents. J’ai essayé de revenir sur le terrain à la fin pour montrer que j’allais bien, que j’avais retrouvé mes esprits.

Était-ce la raison de votre retour au milieu de vos coéquipiers pour célébrer la victoire ?
 

Oui, c’était surtout pour rassurer tout le monde : mes partenaires, les supporters, la famille. Je me sentais capable de retourner sur le terrain, donc j’ai considéré que c’était le mieux à faire.

Avez-vous pu pleinement partager la joie collective ?
 

J’étais très heureux car le match a été tendu mais la joie était assez modérée. Pour moi et pour toute l’équipe d’ailleurs. On n’a encore rien gagné en championnat. Notre objectif n’est pas de se contenter d’une demi-finale remportée.

Vous avez dit à chaud au micro de Canal + que vous n’aviez pas vraiment de souvenir du plaquage de Seuteni. Est-ce toujours le cas ?
 

Je me souviens de tout ce qu’il s’est passé avant le match et jusqu’à cette action. Mais, quand je prends ce coup… (Il coupe) À partir de ce moment, je pense que je mets trois ou quatre minutes à reprendre mes esprits, à pouvoir me souvenir du reste. Durant ce temps-là, je suis un peu dans le brouillard et je n’ai pas trop de souvenirs de ça. Quand j’ai revu les images et mesuré la violence du choc, j’ai compris pourquoi je ne me souvenais pas de grand-chose. C’est comme ça, c’est un fait de jeu. Il ne nous a heureusement pas porté préjudice et on a pu remporter le match derrière.

Avez-vous été soumis à un protocole commotion ensuite ?
 

Là, le K.O. était bien sûr avéré, donc je n’ai pas passé le protocole tout de suite. On m’a d’abord recousu la pommette qui était ouverte, puis j’ai passé un protocole environ une heure plus tard pour voir l’évolution. Il a été plutôt satisfaisant, donc c’était rassurant.

Quand votre prochain examen est-il programmé ?
 

Je le passe mardi matin pour confirmer ce test plutôt satisfaisant. On verra ce qu’il en est. Je pense que ce sera bon mais il faudra voir la durée de la commotion. À mon avis, sachant que la finale est vendredi et qu’on a joué le samedi soir, ça risque d’être compromis pour moi. Je ne suis pas trop dans l’état d’esprit de me projeter. Je vais faire le maximum mais je n’y crois pas trop. Ça fait partie de la vie d’un sportif. Si je ne joue pas, je serai avec mes coéquipiers pour les soutenir toute la semaine et à Paris vendredi. Je ne suis pas le seul dans cette situation.

Dans cette demi-finale, vous êtes passé par toutes les émotions car vous avez inscrit le premier essai au bout d’une action un peu confuse…
 

On a joué avec la règle. Le ballon a été contré par un Bordelais et il n’y avait plus de ligne de hors-jeu. On a vu nos adversaires un peu attentistes sur l’action et on en a profité. « Sele » (Tolofua, N.D.L.R.) m’a fait la passe et je n’avais plus qu’à courir pour aller marquer. Notre réactivité a été décisive.

Vous avez raté les vingt dernières minutes mais Toulouse a été sous pression jusqu’au bout…
 

On ne s’attendit pas à un match facile. C’est la quatrième fois qu’on affrontait l’UBB et ça n’a jamais été simple. Nos adversaires avaient de nombreuses sources de motivation et ça reste une demi-finale de Top 14. On a fait une très bonne première mi-temps, même si on a pris un essai un peu contre le cours du jeu. On était bien en place mais l’essai encaissé en début de deuxième période a fait mal à la tête. L’équipe ne s’est pas démobilisée.

Sentez-vous le groupe émoussé physiquement ?
 

Oui, on sent que ça commence à être dur. L’effectif est touché par plusieurs grosses blessures, donc la marge de manœuvre est réduite sur certains postes. On ne se plaint pas, on ne se cache pas derrière ça. Tout le monde est dans le même bateau, et on va s’avancer vers cette finale avec nos forces du moment. Elle se gagnera sur le mental, plus que sur la fraîcheur physique.

Comment avez-vous basculé derrière l’euphorie du titre européen pour repartir à l’assaut de ce Brennus ?
 

En Coupe d’Europe, on a eu que de grosses échéances. On a baigné dedans. En Top 14, on a aussi fini la phase régulière par deux grosses confrontations, contre Clermont et Bordeaux-Bègles, avant d’enchaîner sur une demie contre cette même équipe. Cela prouve que notre équipe est de grande qualité, qu’elle peut battre n’importe qui. Pour cela, il faut savoir constamment se remettre en question. Ce club est exceptionnel, ce groupe aussi. Mais être champion d’Europe et délaisser le championnat n’est pas dans notre mentalité. Le Stade toulousain n’est pas fait pour jouer des demi-finales mais pour gagner des titres. On en a l’opportunité vendredi, contre une grande équipe.

Pour montrer que le doublé est possible ?
 

Ce serait fantastique d’y parvenir à notre époque, presque inédit, même si on a essayé de ne pas y penser avant ces phases finales. Si on a cette chance vendredi, on marquerait une grande page de l’histoire du club.

Vous êtes hors-jeu !

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