La finale en stats : La Rochelle a manqué de tranchant

Par Dorian VIDAL
  • Champions Cup - Levani Botia (Stade rochelais)
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Publié le Mis à jour
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Le Stade rochelais s’est incliné ce samedi lors d’une finale où il aura fait plus que tenir tête à l’adversaire toulousain. Mais malgré une prestation convaincante dans l’intensité, les Maritimes ne sont que trop rarement parvenus à déchirer la défense des Rouge et Noir. 

100% de ballons conservés en conquête

Dans une rencontre qui fut âpre, disputée, hachée parfois, aucune des deux équipes n’a totalement maîtrisé son sujet. En revanche, on n’enlèvera pas aux deux formations leur insolente réussite sur leurs possessions en conquête. Restées solides dans les bases du jeu que sont la touche et la mêlée lorsqu’elles avaient la balle, les formations rochelaises et toulousaines ont chacune réalisée un incroyable 100% dans ces deux secteurs de jeu. 

Les hommes de Jono Gibbes sont ainsi parvenus à conserver le cuir sur leurs onze lancers en touche, sur leurs huit introductions en mêlée ainsi que sur les cinq groupés pénétrants qu’ils ont formé. Côté haut-garonnais, on peut aussi se targuer d’avoir réalisé des chiffres sensiblement similaires. 

Et même si les deux finalistes ont souvent chahuté en phase de conquête, on aurait pu penser que leur réussite dans l'exercice aurait pu leur permettre de lancer parfaitement les gazelles, une fois la défense resserrée. Cela a été fait, par à-coups, mais les 10 000 spectateurs présents à Twickenham n’ont que peu assisté à de belles percées. En témoigne le chiffre suivant : seulement cinq ballons touchés par les deux ailiers toulousains réunis. De bonnes conquêtes en phases de possession, certes, mais pas de grandes envolées. 

2 petits franchissements côté rochelais 

La Rochelle s’est montrée à son aise en mêlée et en conquête, comme les chiffres précédents le démontrait. En revanche, les partenaires de Romain Sazy ont assez peu franchis, très peu même. L’attaque jaune et noire n’a « breaké » que deux fois la défense toulousaine, symptomatique d’un cruel manque de tranchant. 

Il faut dire que les Rouge et Noir n’auront laissé que peu d’espaces à leurs adversaires, proposant un bloc défensif assez compact que les Alldritt, Leyds, Rhule et consorts n’auront pas su déchirer pour s’offrir plus d’occasions. L’équipe de Toulouse a quant à elle plus profité des intervalles laissés par le premier rideau défensif, après l’exclusion de Botia, avec 6 franchissements. Ses joueurs se sont aussi plus souvent extirpés des plaquages puisqu’ils ont battu 25 défenseurs sur l’ensemble de la partie. Là encore, les Rochelais ont été moins performants, avec deux fois moins de plaquages cassés (12). Moins tueurs, tout simplement. 

Ntamack, 100% au pied

Ce côté « moins tueur » s’illustre tout aussi bien par le manque de réussite - et de chance au passage - de l’ouvreur maritime Ihaia West face aux perches, au contraire du Toulousain Romain Ntamack, buteur chirurgical. Le bambin de 22 ans n’a effectivement pas tremblé pour sa première finale européenne, dans le temple du rugby, qui plus est. Il a ainsi réalisé un joli 100% au pied, inscrivant la bagatelle de 17 points et permettant aux siens de prendre, au fil du match, l’ascendant au tableau d'affichage. 

Ihaia West ne peut pas en dire autant. Car si au foot, les Verts de Saint-Etienne se souviendront toujours des poteaux carrés de Glasgow, il risque d’en être de même pour le demi d’ouverture de La Rochelle avec, cette fois-ci, les poteaux de Twickenham. Le Néo-Zélandais les a touché par trois fois, provoquant ses trois échecs de la partie, sur sept tentatives. Et quand bien même il est difficile de deviner ce qui aurait pu se passer si le Kiwi n’avait ne serait-ce que réussi le premier de ses trois ratés, les 8 points laissés en route ont inévitablement eu un impact sur le score final, côté rochelais. 

52 minutes à 14

Si les Maritimes n’ont pas pu exploiter les atouts de leurs attaquants lors des lancements de jeu, c’est aussi parce qu’ils n’ont pas été aidés par l’expulsion du puissant trois-quarts centre Levani Botia, auteur d’un plaquage dangereux sur Maxime Médard peu avant la demi-heure de jeu. Longtemps incertain pour la rencontre, le Fidjien aurait pu peser sur la défense adverse par sa présence physique. Et de fait, il se serait sans doute montré prompt à déchirer la ligne toulousaine, lorsque les organismes auraient commencé à fatiguer en deuxième période. 

Mais, comme les statistiques l’ont montré, avec cet atout en moins dans leur manche, les Rochelais ont peiné à franchir et à casser des plaquages dans leurs temps forts. Cela à aussi permis au Toulousains d'avoir un joueur dangereux en moins à museler, pour leur plus grand bonheur. 

Cinq interactions avec l’arbitre vidéo, un match haché 

Les Maritimes, un peu plus dominant devant avec leur opération destruction, n’ont pas été en mesure de franchir et de « breaker » la solide équipe toulousaine. Il faut cependant mentionner que le rythme du match, globalement assez haché, n’a pas permis d'emballer la rencontre. Et il va sans dire que les nombreux appels vidéo de l’arbitre Luke Pearce n’ont pas aidé à la fluidifier non plus. 

Par cinq fois, les interactions entre l’Anglais et son assistant ont ralenti une partie qui ne partait déjà pas sous les meilleurs auspices en matière de rythme, avec 6 pénalités contre les Rochelais et 7 contre les Hauts-Garonnais en première période. 

Au final, ces appels ont tout de même souvent été utiles. Entre le carton rouge attribué à Botia, le jaune à Elstadt ou les deux essais refusés à Toulouse, la vidéo a rempli son rôle ce samedi. 

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