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Montpellier, Italie, Nouvelle-Zélande: Franck Azéma ne manque pas de pistes

  • Franck Azéma quittera bien Clermont à la fin de cette saison. Sa future destination, en revanche, n'est pas encore actée.
    Franck Azéma quittera bien Clermont à la fin de cette saison. Sa future destination, en revanche, n'est pas encore actée. Bpi / Icon Sport - Bpi / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Fin février, il annonçait son départ anticipé de l'ASM, deux ans avant la fin de son contrat. Depuis, Franck Azéma, malgré des discussions avancées avec Montpellier, se dit « inquiet » pour son avenir. Entre négociations et jeu de communication, qu'en est-il réellement ? Sollicité, Azéma ne devrait pas rester en rade...

Il fallait bien lire chaque ligne du communiqué que l'ASM publiait, le lundi 22 février dernier sur son site concernant le départ à venir de Franck Azéma, à la fin de la saison, alors qu'il lui restait deux ans de contrat en Auvergne. Et notamment ce passage. « Nous avons pris en compte sa demande sous réserve que soient préservés au mieux les intérêts du club. » Une manière de faire connaître la demande de libération du technicien, mais aussi de la conditionner à des contre-parties.

Depuis, les discussions fusent autour du cas Azéma mais aucun mouvement ne se concrétise. Qu'est-ce qui bloque ? « Je ne vois pas d'évolution venir. Oui, je suis inquiet, mais on en reparlera plus tard » lâchait le technicien la semaine dernière en conférence de presse. Pourtant, sa situation n'est pas au point mort. Bien au contraire, plusieurs portes de sortie qui s'offrent à lui. Le point sur sa situation.

 

Azéma renonce à ses deux ans de salaire et partira, quoiqu'il arrive

Les conditions de la libération contractuelle de Franck Azéma en Auvergne ont été négociées et couchées par écrit, par des avocats des différents partis. Les indemnités compensatoires réclamées par le club ont été clairement fixées. Elles sont nettement inférieures à la valeur de ses deux années de contrat restant (de l'ordre de 800000 euros) et variables, en fonction du scénario du départ :

- les indemnités seront élevées si le Catalan s'engage, la saison prochaine, dans un club de Top 14 ; moins élevées s'il prend la direction d'un club anglais, celte ou de Pro D2.

- les indemnités seront nulles si Franck Azéma s'engage dans un projet de Super Rugby ou une sélection nationale, deux options où il ne serait pas, demain, en confrontation directe avec son club actuel.

- s'il ne trouve pas de nouveau point de chute pour cet été, Azéma resterait-il contractuellement lié au club et Clermont devrait-il continuer de lui régler ses émoluments ? Négatif. Dans le document juridique établi lors de sa demande de libération, le technicien catalan s'est engagé à renoncer quoiqu'il arrive à ses deux dernières années de salaires. Il quittera donc l'Auvergne cet été, quoiqu'il arrive. Que ce soit pour un nouveau projet sportif ou pour une année sabbatique.

 

Montpellier a bien fait des offres pour sa libération

La future destination tôt avancée pour Azéma se nomme Montpellier. Bien avant d'annoncer son départ, l'homme fort de l'ASM avait échangé à plusieurs reprises avec le président du MHR, Mohed Altrad. Ces contacts sont toujours actifs, avec également Philippe Saint-André dans la boucle des discussions. Altrad confirmait d'ailleurs son souhait de lui confier le poste. Il l'affirmait chez nos confrères de RMC : « Le job est pour Franck ». Qu'est-ce qui bloque, alors ?

Mi-avril, le président de Montpellier affirmait encore qu'il n'y avait « pas de contact particulier ni de négociation en cours avec l’ASM concernant Franck. [...] Je ne négocie pas avec l’ASM. » C'est une fausse allégation, inscrite dans un contexte de négociations où chacun avance masqué.

En réalité, s'il n'y a pas encore d'accord sur le montant et les modalités, Clermont et Montpellier discutent effectivement au sujet de la libération de Franck Azéma. Deux offres d’indemnisation ont d'ailleurs déjà été transmises par les dirigeants du MHR. Jugées insuffisantes en Auvergne. Mais les discussions sont toujours actives et l'hypothèse de voir Azéma débarquer dans l'Hérault, en juillet prochain, reste la plus probable.

 

L'Italie l'a également approché

Si cela ne devait pas aboutir, Franck Azéma a dans sa mains d'autres options, comme autant de portes de sortie. Depuis le départ, il affirme avoir « des contacts avec Montpellier, mais pas seulement. J'ai été sollicité sur d'autres projets. » Quels sont-ils ? Le Stade français est venu aux renseignements. Sans suite.

Plus sûrement, il faut chercher du côté des projets qui ne nécessiteraient aucune indemnisation pour sa libération, et pour lesquels il peut donc s'engager librement. C'est le cas de l'Italie, dont la Fédération a engagé des discussions avec l'entourage du Clermontois pour en faire son futur sélectionneur.

Ce n'est pas un secret, le dernier Tournoi des 6 nations a été catastrophique pour la Squadra azzurra et les dirigeants transalpins s'activent pour trouver un remplaçant à Franco Smith, à la tête de la sélection. Guy Novès, par exemple, a été approché. Plus récemment, Franck Azéma a été sondé. Et il n'est pas insensible à ces sollicitations.

A l'automne 2019, Azéma avait déjà été approché par les Fidji. S'il n'avait pas eu le poste de sélectionneur, finalement confié à son ancien patron à Clermont Vern Cotter, l'idée de prendre en mains les destinées d'une sélection nationale l'intéresse toujours sérieusement. Surtout à deux ans d'une Coupe du monde. A suivre...

 

Il refuse les Moana Pasifika, Ian Foster l'invite en Nouvelle-Zélande

Autre piste évoquée (et plausible), celle de l'hémisphère sud. « Je vois que Fred Michalak a trouvé des solutions pour vivre une aventure en Australie. On ne peut pas aller partout aujourd'hui, mais il y a des possibilités » lâchait le technicien clermontois en conférence de presse, mi-avril, sans être pourtant invité à se projeter vers le Sud. S'il l'a fait, c'est que l'option est réelle.

D'abord, Franck Azéma aurait été approché pour travailler sur le projet « Moana Pasifika », la franchise des îles du Pacifique (basée à Auckland) qui disputera le Super Rugby à compter de 2022, avec des joueurs issus du Tonga, des Fidji et des Samoa. Une sollicitation qu'il a écoutée avec attention, avant de le mettre en veille, le temps de traiter ses autres sollicitations.

En Nouvelle-Zélande, d'autres options pourraient s'ouvrir à lui. Il est proche du sélectionneur des All Blacks Ian Foster et de plusieurs membres de son staff.

En marge d'une interview chez nos confrères de L'équipe, Foster confiait d'ailleurs, début avril : « Franck m'a parlé il y a deux semaines de sa décision d'arrêter à Clermont. Voilà qui en dit long sur l'homme qu'il est. Conforme à ce qu'il demande à ses joueurs. Mieux vaut finir tant qu'on a la flamme que réaliser la saison de trop. C'est triste car il aime profondément l'ASM. Mais il sent que le club a besoin d'une nouvelle dynamique. Il faut qu'il vienne désormais entraîner en Nouvelle-Zélande. » Une invitation de marque, tout sauf anodine. Franck Azéma, qui n'a jamais caché son attrait pour d'autres rugby pour enrichir son expérience, ne serait pas insensible à l'idée d'une pige en Nouvelle-Zélande, à la manière de Ronan O'Gara chez les Crusaders (2018-2019).

Du côté de la NZRU (fédération néo-zélandaise), son nom est effectivement étudié pour le placer dans le staff d'une franchise de Super Rugby.

 

Bès et Goutta devraient également partir, Clermont en mode « économie »

Quoiqu'il arrive, du côté des dirigeants clermontois, ce dossier est suivi avec une grande attention. Surtout, il ne devrait rien coûter au club. Au pire, ce serait une opération blanche, financièrement.

D'abord, le club auvergnat a la certitude, par écrit, de ne pas avoir à assumer le salaire de Franck Azéma pour les deux prochaines saisons. Quelle que soit l'issue des négociations en cours.

Ensuite, pour le remplacer, les Clermontois ont enrôlé Jono Gibbes a un salaire légèrement inférieur. Un recrutement « gratuit », qui plus est, La Rochelle ayant accepté de libérer Gibbes sans indemnité, malgré une année de contrat encore à honorer (2022).

Enfin, dans la recomposition du staff pour la saison prochaine, Clermont fera l'économie d'un poste : comme Azéma, Didier Bès et Bernard Goutta devraient également quitter le club. L’indemnisation espérée pour la libération d'Azéma servira à couvrir les frais liés au départ de ses deux adjoints.

Surtout, Clermont comptera un élément (donc un salaire) de moins dans son staff : l'ancienne icône du club Davit Zirakashvili devrait prendre la place de Didier Bès, au chevet de la mêlée ; Jono Gibbes, lui, prendra à sa charge les responsabilités actuelles de Franck Azéma (entraîneur principal) et de Bernard Goutta (entraîneur des avants). Deux entraîneurs pour en remplacer trois. Dans l'affaire, l'ASM ne devrait pas perdre d'argent. Elle pourrait même en gagner.

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Les commentaires (1)
StadeToulousain Il y a 2 années Le 06/05/2021 à 14:01

Rien n'est fait et Azema est dans la mouise. En même temps, un contrat reste un contrat...