Mayans : « On leur a fait perdre pied »

Par Baptiste Barbat.
  • Les Bleues de Marjorie Mayans attendent avec impatience la confrontation contre l’Angleterre, qui devrait leur offrir un match d’un tout autre niveau. Photo Icon Sport
    Les Bleues de Marjorie Mayans attendent avec impatience la confrontation contre l’Angleterre, qui devrait leur offrir un match d’un tout autre niveau. Photo Icon Sport Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport
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Élue femme du match, la troisième ligne aile Marjorie Mayans s’est illustrée par son efficacité en conquête et en défense.

À 30 ans, vous êtes pour la première fois élue femme du match en équipe de France, quel est votre ressenti ?

Franchement, je suis hypercontente. Collectivement, on a fait une belle performance. On savait que le match se jouerait sur la qualité de notre défense, il ne fallait pas qu’on les laisse mettre leur jeu en place. Il fallait casser leur jeu et on a réussi.

Ce n’est pas anodin de recevoir cette distinction quand deux de vos partenaires inscrivent un doublé… Le travail de l’ombre, le plaquage, cela vous plaît ?

Oui clairement, la défense c’est mon fonds de commerce. Depuis toute petite j’ai toujours aimé plaquer. J’ai commencé le rugby à 9 ans, avec les garçons, et j’étais plus petite, plus fine. Mon père m’a expliqué : "Marjo, si tu ne veux pas te faire mal, il faut plaquer aux jambes !" J’ai commencé tôt, ça me faisait rire donc j’ai continué.

Vous étiez méfiantes envers ces Irlandaises, mais le score est sans appel. Avez-vous fait un grand match ou l’Irlande est passée au travers ?

Je pense qu’on fait un grand match. Quand on ne les bouscule pas, les Irlandaises mettent en place un jeu hyperhuilé. On leur a fait perdre pied. C’est pour cela qu’on a gagné beaucoup de ballons de récupérations et qu’on a pu marquer rapidement. On a fait la guerre devant et derrière on a des finisseuses hors pair.

Trois joueuses revenaient de Dubaï avec l’équipe de France à VII que vous connaissez bien. Le défi était de les réintégrer en une semaine…

Cela s’est très bien passé. Ce sont des quinzistes à la base et l’équipe à l’habitude. Le timing était un peu juste c’est vrai. Mais à VII ou à XV, ce sont d’excellentes joueuses de rugby.

On attendait une finale France-Angleterre, on y aura droit…

Jusque-là, nous étions vraiment concentrées sur l’Irlande sans penser au reste. On a fait le job, donc maintenant on a une semaine pour préparer l’Angleterre. On va rester sur les bases que l’on travaille depuis quelques mois. On va aussi évoquer la stratégie pour imposer notre jeu face à l’Angleterre qui est l’une des toutes meilleures équipes au monde.

Le championnat d’Élite 1 et le Tournoi ne vous ont pas offert beaucoup de rencontres de haut niveau. Avez-vous hâte de disputer ce genre de rencontre ?

Bien sûr, c’est toujours quelque chose d’affronter les meilleures nations au monde. La dernière fois c’était en automne où finalement le score tourne deux fois en leur faveur même si je pense que nous avons rivalisé dans le jeu sur une majeure partie des matchs. Maintenant, on y va forcément pour gagner.

Une des clés du rugby moderne, c’est la densité de l’effectif pour tenir 80 minutes. La France dispose-t-elle d’un effectif consistant aujourd’hui ?

Évidemment ! On a un groupe France très large, très compétitif et concurrentiel. On a des équipes à VII et à XV très fortes, et s’entraîner avec les meilleures c’est forcément de bon augure. On a des jeunes qui arrivent tous les ans et mettent la barre très haut, ça tire tout le monde vers le haut. Plus ça va et plus les jeunes filles arrivent à 18 ans avec une formation physique et technique parfaitement aboutie et cela nous fait progresser. Propos recueillis par B.B.

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