Valentin Saurs déjà dans le moule

Il l’attendait depuis longtemps celle-là. Exactement, depuis le 19 octobre 2019, date à laquelle Agen avait battu le Stade français en Top 14. Un match remporté 27-14 avec le numéro 15 dans le dos pendant soixante-seize minutes pour ce qui allait être le dernier succès de Valentin Saurs sous les couleurs de son club de cœur. Alors, forcément quand Colomiers est allé renverser (34-25) Oyonnax vendredi dernier à Charles-Mathon, le joueur de 26 ans, formé à l’Entente des Quatre Cantons et qui n’avait partagé qu’un seul entraînement collectif avec ses nouveaux coéquipiers, s’est dit que "l’aventure columérine commence bien" comme il nous le délivrait en début de semaine, tout sourire, vêtu du short et maillot d’entraînement frappés de l’écusson du club à la colombe. Après onze saisons passées à défendre l’institution agenaise, avec laquelle il a tout connu, l’ancien Bleuet a changé de département mais aussi de région, même si les 120 km qui séparent Michel-Bendichou de son ancienne maison ne représentent pas le bout du monde et qu’il retrouve à Colomiers certains visages connus à Armandie comme Jules Soulan, ou encore Guillaume Tartas. Malgré cela, il a fallu digérer "un départ précipité et une sensation très bizarre. Je ne l’ai pas très bien vécu dans le sens que ça m’embêtait de partir aussi rapidement, vis-à-vis des joueurs surtout et du staff d’Agen. Il a fallu s’adapter très vite."

Un puncheur finisseur

Car au départ, Valentin Saurs n’aurait dû rejoindre la bande du tandem Sarraute-Berneau que cet été et pour trois saisons. La pénurie d’ailiers — cinq absences actuellement - a modifié la donne et le joueur a débarqué il y a un peu plus de dix jours comme joker médical, un statut qui laissera place à un contrat de deux saisons avec Colomiers une fois l’exercice en cours terminé.

Racé (1,81 m, 82 kg), polyvalent, puisqu’il peut aussi bien jouer ailier qu’arrière, il a su tirer son épingle du jeu sur quelques prestations en Top 14 avec Agen ces derniers mois. En presque quarante feuilles de matchs à l’échelon supérieur, il s’est fait remarquer par ses "qualités de punch, de finition et sa capacité à mettre de la vitesse dans les couloirs. Sans oublier que c’est aussi un bon défenseur et qu’il a un bon pied", rappelle Yann Kergoulay, le spécialiste en charge du recrutement à Colomiers. "C’est un profil qui nous sied bien par rapport à notre projet de jeu", rajoute celui qui est aussi l’analyste vidéo. Le patron du sportif Julien Sarraute a lui remarqué son envie dès sa première à Oyonnax : "Il s’est très vite mis au diapason, on connaissait de toute façon ses qualités humaines et rugbystiques. Ce premier match ne fait que confirmer ce qu’on pensait de lui. Il s’est rapidement intégré au groupe et à notre jeu." Pour ce qui devrait être sa première à Bendichou, Valentin Saurs se retrouvera face à un adversaire "dans le dur mais dont il se méfie énormément, qui va tout miser sur ce match". Un adversaire dirigé par un Mauricio Reggiardo qu’il a connu pendant trois saisons à Agen. Comme un clin d’œil du destin.