Pourquoi se taire ?

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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Comment diable les différentes sélections qui représentent le rugby français ont pu engendrer quatre foyers épidémiques depuis l’automne ? Qui s’est affranchi du protocole sanitaire ? Fabien Galthié, le staff et les joueurs avaient-ils connaissance des règles en vigueur ? Qui a pris le risque des allers-retours avec l’extérieur ? Ces questions et tant d’autres méritent leurs réponses et leur temps de vérité. Le tout au grand jour, même s’il est très rugby d’avoir à laver son linge sale en famille.Cette fois, il est plus qu’urgent de jouer la transparence. Quitte à sanctionner, quitte à pardonner…

Vous l’aurez compris, la bulle sanitaire censée protéger le XV de France du virus Covid-19 a éclaté en plein 6 Nations : 17 cas positifs, 1 match reporté et, au finish, une accumulation de cas positifs parmi les sélections tricolores depuis l’automne. N’en jetez plus, notre coupe est pleine même si le grand chelem reste possible. Même si les Bleus engrangent les victoires et sont encore portés par une vague de satisfaction.

Oui, la bulle a explosé. Plutôt, vous le lirez dans ce journal, c’est son concept qui a volé en éclats avant même qu’elle ne se referme sur les joueurs. Les coups du sort ont bon dos pour justifier les causes de ce « cluster ». Et quand une voix de la fédération nous confia récemment -à propos de la bulle- qu’il s’agissait d’une « métaphore », on se dit qu’il y a forcément une erreur de lecture quelque part…

Le rugby ne sort pas grandi de cette crise de gestion « Covid ». L’exemple qu’il devait porter à la faveur de ce Tournoi pour la cause du sport français tout entier se retourne contre lui, avec la force d’un boomerang. L’impact est tel qu’il faut très vite en tirer les leçons et, surtout, ne pas céder à l’amalgame. Non, la France du rugby n’est pas incapable d’organiser un grand événement, elle l’a déjà prouvé par le passé et elle le démontrera certainement encore en 2023, lors de la prochaine Coupe du monde.
Pour éviter l’amalgame, le rugby français a le devoir de répondre à l’enquête commandée par Roxana Maracineanu, la ministre des sports, qui demande des comptes à Bernard Laporte. Pour l’heure, le président et Serge Simon, son vice-président et responsable « Covid », ont livré des informations contradictoires à propos du patient 0. Pire, le sentiment de messages brouillés s’est accru avec la communication agressive de l’ancien sélectionneur vendredi sur RMC et par son choix de diligenter une enquête interne pour tenter de tirer l’affaire au clair.

Difficile de s’en satisfaire. Parce que ce choix de l’entre soi porte le risque de ne pas lever tous les doutes à propos de l’enquête. Quels que soient les résultats, il planera forcément l’air vicié de la suspicion et de l’omerta.

Alors, qu’on se le dise, Bernard Laporte n’a pas choisi la facilité, lui qui se retrouve en première ligne sur un sujet qui ne lui appartenait pas, au départ. Parce qu’il doit désormais rendre des comptes et parce que le rugby français joue très gros dans les deux prochaines années, il a désormais tout intérêt à jouer la carte de la transparence, et de l’information plutôt que de la communication.

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