Amateurs - La saison blanche, c’est maintenant !

C’est aux alentours de 15 heures ce vendredi après-midi que la fumée blanche sortira du conduit de cheminée du bureau fédéral : la saison morte sera alors prononcée pour l’ensemble des championnats seniors, des Séries régionales à la Fédérale 1. Sans montée et sans descente, tous les clubs se retrouveront la saison prochaine dans la même configuration pour rejouer la saison qui n’a pas eu lieu. Même en la repoussant jusqu’au bout du bout, pour espérer profiter d’une éventuelle amélioration de la situation sanitaire, cette décision semblait inéluctable depuis de longues semaines. Il n’y avait plus suffisamment de temps avant le début des grands congés d’été pour achever les compétitions dans une formule acceptable.

En rendant officielle la décision que tout le monde attendait, la Fédération a fermé le chapitre des atermoiements pour ouvrir un espace d’actions possibles, de façon à répondre à sa crainte existentielle : la perte possible des licenciés. "Nous devons essayer de faire revenir le plus de joueurs possible dans les stades et le plus tôt possible, pour repartir le plus favorablement que nous le pourrons au moment de la reprise que nous espérons au mois de septembre", répétait en début de semaine Patrick Buisson, le responsable des compétitions Fédérales, qui a déjà lancé des lignes dans toutes les directions pour essayer de tirer tout ce qui pouvait l’être de ce marigot sanitaire.

Le rugby à 5 pour reprendre en douceur ?

Mercredi soir, deux jours avant la tenue du bureau fédéral et la décision, une réunion a eu lieu en visio conférence avec tous les responsables des commissions sportives de toutes les ligues pour évaluer les solutions possibles à mettre en action. On se dirige vers des actions locales, organisées ligue par ligue, dans un souci de rendre possibles les regroupements en les rendant territoriaux. Voilà pour la théorie.

Mais en pratique, aucune décision ne peut être prise à ce jour. Les mêmes raisons qui ont poussé à la décision d’une saison blanche, rendent incertaines les organisations de manifestations sportives de substitution. Mettre sur pied des mini challenge régionaux organisés par niveau ? "Dans l’absolu, c’est évident, c’est ce que nous voulons faire, explique Thierry Alliesse, le responsable de la commission sportive francilienne. Mais sous quelle forme, personne ne peut le dire à ce jour. Tout sera fonction des décisions gouvernementales. Au rugby, tant quand nous resterons en stade 3, rien ne sera vraiment possible. Et dans le cas d’une amélioration de la situation, il faudra aussi que les clubs manifestent leur désir de participer. Sinon, évidemment, nous ne pourrons rien faire." À partir de la semaine prochaine, un questionnaire sera envoyé par la fédération à l’ensemble des clubs pour connaître leurs envies. Les responsables des Ligues feront aussi un travail de proximité pour disposer d’une carte plus précise de la participation éventuelle.

Dans quinze jours, en fonction des réponses, des scénarios pourront être évalués. "Si nous partons du principe que l’amélioration sanitaire sera graduelle, il est possible de penser que nous passerons par le stade 4 avant de pouvoir ouvrir le stade 5, décrypte Thierry Alliesse. Dans ce cas, avant de penser au rugby à 15 ou à 7, le rugby à 5 serait une reprise d’activité intéressante." Mais quels qu’ils soient, tous les scénarios imaginés pour faire revenir les joueurs au stade, seront soumis au déblocage de la situation sanitaire. Nous savons aujourd’hui qu’il n’y aura plus de championnats. Mais nous ne savons pas si les exercices de remplacement pourront être mis en place.