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Dylan Cretin, tous les airs de Bonnaire

  • Dylan Cretin connaîtra-t-il la même réussite que Julien Bonnaire ?
    Dylan Cretin connaîtra-t-il la même réussite que Julien Bonnaire ? Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Joueur et garçon discret, Dylan Cretin n’en devient pas mois de plus indispensable aux Bleus, notamment de par sa science de la touche. De quoi filer la comparaison avec son glorieux prédécesseur Julien Bonnaire ? Le plus simple était encore de le demander à l’intéressé...

C’est drôle comme une fois les événements passés, tout s’explique. Drôle comme avec un peu de recul et un brin de lucidité, on se rend compte à quel point on a pu passer à côté de la plaque. Parce qu’enfin, depuis l’annonce du forfait de François Cros, tous les candidats possibles ou presque ont été évoqués, d’Anthony Jelonch à Cameron Woki, en passant par Selevasio Tolofua ou le rappel en urgence de Sekou Macalou.

Et pourtant, c’est bien Dylan Cretin qui a démarré à Rome avec le maillot floqué du numéro 6, ouvrant au passage le compteur d’essais des Bleus dans ce Tournoi, et le sien au niveau international. Une surprise ? Même pas, si l’on veut bien se souvenir que le Lyonnais aurait été de la première feuille de match de l’ère Fabien Galthié contre l’Angleterre, si une entorse reçue lors du stage de Nice pendant l’opposition avec France Militaires ne l’en avait pas empêché.

Encore moins si l’on se rappelle que, sitôt après son rétablissement, le sélectionneur l’avait convié pour affronter le pays de Galles au Millennium. Et plus du tout si l’on constate que depuis lors, Dylan Cretin n’a plus jamais quitté les feuilles de match du XV de France « premium », passant du statut de remplaçant à titulaire après la blessure au pied de Cros contre l’Irlande, au mois de novembre… La marque de fabrique de ceux qui savent se rendre indispensables, en somme…

« Un garçon discret, très bosseur… »

Impossible, dès lors, de ne pas évoquer la filiation qui semble lier Dylan Cretin avec un autre grand joueur de l’histoire récente du rugby rhônalpin, Julien Bonnaire, avec qui il eut d’ailleurs le privilège d’apprendre le métier lors de la saison 2016-2017. Et pour s’en convaincre, il suffit d’écouter le modèle… « Il s’entraînait avec nous et a fait ses premières feuilles pendant ma dernière saison, se rappelle Bonnaire. Même si nous n’avons jamais démarré un match ensemble, j’ai le souvenir d’un garçon qui me ressemblait un peu dans son caractère : très discret, très bosseur. Il est un peu à l’image du XV de France actuel, jeune, travailleur et déterminé. Et il a pris une autre dimension quand il a eu l’opportunité d’enchaîner les matchs. C’est comme ça que la confiance arrive. » 

Une « chance » que Julien Bonnaire lie étroitement à Karim Ghezal, son entraîneur au Lou devenu celui de l’équipe de France, dont Dylan Cretin maîtrise sur le bout des doigts les attendus techniques et stratégiques, et qui lui voue une confiance totale. « Le fait d’avoir déjà travaillé en club avec Karim l’a certainement aidé à se sentir en confiance dès son arrivée avec le XV de France, pointe "JuBon". Il y a mis un pied et a saisi la chance qu’on lui a offerte. Maintenant, le plus dur est d’y rester parce qu’en Irlande, ce sera d’un tout autre niveau qu’en Italie. » Un défi toutefois loin de paraître inaccessible aux yeux de Bonnaire, qui se souvient lui aussi être entré par la petite porte en 2004 pour rester huit saisons et 75 sélections en Bleu.

« Dylan a pour lui l’atout d’être un joueur vraiment très complet, pointe Bonnaire. Il n’a pas le gabarit le plus impressionnant mais en défense, il ne se défile pas. Il est aussi capable de gratter des ballons et en attaque, il est très intéressant ballon en main. Il a toute la panoplie qui va bien, même si on ne l’a pas encore vu à l’œuvre dans le jeu au pied ! » Un éclat de rire plus loin, le Berjallien précise sa pensée : « Il n’a peut-être pas les fulgurances que peuvent avoir certains de ses concurrents mais il a pour lui d’être très régulier et constant dans ses performances. C’est bien d’avoir des mecs capables de traverser le terrain sur une action mais, il faut aussi des joueurs capables de batailler quatre-vingts minutes sans baisser de régime. Dylan est de ceux-là, qui sont tout aussi importants que les autres, peut-être plus…»

L’atout touche

Qui plus est lorsque ceux-ci présentent l’avantage d’être très performant en touche… Celui qui fut l’entraîneur spécifique du XV de France entre 2016 et 2019 ne le nie pas, qui reconnaît évidemment ses caractéristiques dans celles de son cadet : même profil filiforme, mêmes gainage parfait et détente sèche explosive, auxquels le Haut-Savoyard a désormais joint un vrai sens stratégique, peaufiné en club auprès de son autre mentor, Julien Puricelli.

« Les joueurs capables d’annoncer intelligemment en touche ne courent pas les rues, pointe Julien Bonnaire. C’est une chance pour le XV de France d’avoir, avec Charles Ollivon et Dylan Cretin, deux joueurs capables de tenir le rôle de leader d’alignement. Quand j’étais joueur, j’appréciais toujours d’avoir sur le terrain un coéquipier sur qui je pouvais me reposer si j’étais dans le rouge et que je n’avais pas la lucidité pour faire le bon choix au bon moment. Pour moi, leur association ne peut qu’être bénéfique à la touche du XV de France. » Comme à cette époque dorée du milieu des années 2000 où, déjà, les Bleus pouvaient compter en troisième ligne sur un Rhônalpin et un Basque pour survoler le rugby européen. L’histoire n’étant jamais, après tout, qu’un éternel recommencement.

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