Cheslin Kolbe : « 2019 : une cérémonie formidable »

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    Cheslin Kolbe : « 2019 : une cérémonie formidable » - CHRISTOPHE SAIDI
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L'arrière ou ailier du Stade Toulousain Cheslin Kolbe est revenu sur la soirée des Oscars Midol de 2019. Ce soir-là, le feufolet sud-africain et champion du monde avait élu meilleur joueur du monde en recevant l'Oscar Monde Midi Olympique, surfant sur la vague du troisième titre mondial de la nation arc-en-ciel.

En 2019, vous aviez été élu meilleur joueur du monde lors de la cérémonie des Oscars avec l’Afrique du Sud. Quel souvenir en gardez-vous ?

C’était une cérémonie formidable. Me retrouver parmi autant d’anciens grands joueurs, autant de légendes, c’était magnifique. Je ne pensais jamais rencontrer autant de monde d’un coup. Me retrouver nominé au milieu d’un parterre aussi prestigieux et avoir la possibilité de leur parler, ça signifiait beaucoup pour moi. Ce fut une soirée exceptionnelle avec un trophée qui représente toujours beaucoup de choses pour moi.

Quels souvenirs gardez vous de ces deux jours vécu à Paris avec votre capitaine, Siya Kolisi et vos famille ?

Nous avons joué si longtemps ensemble avec Siya aux Stormers, cinq ans je crois... Sans compte notre aventure commune en sélection... Nos familles sont très proches. Le voir faire une si longue route du Cap à Paris pour assister à cette cérémonie reste un souvenir merveilleux. J’avais vraiment été touché. C’était une soirée magnifique, en plus du séjour passé dans un hôtel aussi beau que le Fouquets... C’était inoubliable.

Cette année, vous êtes dans la liste des nominés avec Beauden Badett et Owen Farrell. Que diriez-vous à leur sujet ?

Je suis leur carrière. Ils ont tellement de qualités, sont si impressionnants quand je les rencontre que je me dis que c’est une fierté de se retrouver nominé avec eux. Ce n’est pas le même style de joueurs, disons qu’ils amènent des forces différentes à leur équipe. C’est ce qu’on apprécie dans notre sport. Certains amènent leur puissance, d’autres leur vitesse, d’autres encore leur vision du jeu. Pour ma part, je joue sans être le plus costaud sur le terrain, et parfois de loin, mais j’exprime mes points forts en portant le ballon d’une certaine façon. Je cherche à trouver des espaces libres tout en croyant toujours le plus fort possible en mon étoile.

Après cette année exceptionnelle, vous avez connu des problèmes physiques. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Je vais très bien. Je suis toujours resté positif, malgré mes quelques petites blessures. Je sais que tout ce qui nous arrive a une raison et je suis resté professionnel. J’ai fait tout ce qu’il fallait pour me donner les meilleures chances de revenir sur le terrain.

Comment se passe votre vie en 2021 avec cette pandémie ?

L’épidémie a été difficile pour tout le monde. Pour nous, le plus grand choc fut de voir les stades vides : personne pour nous accueillir quand on arrive au stade, personne pour nous supporter... On se dit que notre mission de donner du plaisir aux gens n’en est que plus forte, même si c’est au travers de la télévision et alors qu’ils sont contraints de rester chez eux. Je dois reconnaître que la période de confinement m’a aussi permis de passer plus de temps avec mes proches, avec ma famille et ma fille qui vient de naître par exemple. Ce n’est pas si facile pour nous, joueurs, qui voyageont souvent. On peut souvent manquer des choses importantes, comme les premiers mots ou les premiers pas d’un enfant. Cette période difficile pour beaucoup avait aussi ses bons côtés.

Le rugby sud-africain traverse des moments difficiles. En-avez vous parlé avec Siya Kolisi ?

Oui. Nous nous appelons régulièrement avec Siya pour parler de choses et d’autres, des sujets sportifs et des sujets non sportifs. Nous avons évoqué la grande interrogation qui agite le rugby sud-africain en ce moment. La tournée des Lions britanniques va-t-elle se dérouler ? Si Oui, où ? Chez nous comme prévu, en Grande-Bretagne ou sur terrain neutre ? La fédération et World Rugby doivent prendre une décision. Évidemment, ça fait beaucoup parler : cette tournée est toujours un événement très important pour nous, d’autant plus quand nous recevons avec la couronne de champions du monde.

L’équipe de France a commencé le Tournoi des 6 Nations par une victoire. Selon vous, les Français seront-ils favoris pour le Mondial 2023 ?

Quand je suis arrivé à Toulouse en 2017, je voyais une équipe nationale qui souffrait avec des résultats assez erratiques. De mon point de vue, après en avoir parlé avec certains joueurs de l’équipe de France, j’ai l’impression que le staff technique a apporté de la nouveauté. J’ai constaté une amélioration massive dans une série de domaines. Je pense que ça se voit à travers les séquences de jeu de cette équipe, la cohérence de leurs chémas et les inspirations. Ce n’est pas un cliché de dire que le french flair est en train de revenir. Il manquait tellement depuis quelques années. Et vous imaginez combien je suis flatté de voir autant de joueurs toulousains dans une équipe si brillante. Comme c’est une équipe jeune, je pense qu’ils ne peuvent que s’améliorer et qu’ils seront donc au sommet au moment de la Coupe du monde 2023. Quel formidable potentiel !

Pouvez-vous nous citer un nom, qui vous marque plus que les autres au sein du XV de France ?

Si je dois sortir un joueur parmi les internationaux toulousains, ce serait évidemment Antoine Dupont. Il est incroyable par son talent et il tire tout le monde vers le haut. J’aurais aimé citer Romain Ntamack aussi, mais il est blessé actuellement. Devant, Julien Marchand n’est pas mal non plus, non ? Les dernières fois que je les ai vus jouer, avec les Bleus, j’ai juste prié juste qu’ils ramènent leur niveau de jeu sous le maillot du Stade toulousain...

Le Stade toulousain est premier du Top 14 avec La Rochelle. Est-ce la meilleure équipe française en ce moment ?

Vous savez, il y a beaucoup de bonnes équipes en Top 14 ; la concurrence est forte. On ne joue pas beaucoup de matchs faciles dans cette compétition. Mais à Toulouse nous avons de vrais scoreurs, de vrais chasseurs d’essais et, à mon avis, nous avons un vivier de jeunes joueurs qui ont entre 19 et 21 ans et qui frappent à la porte de l’équipe première. C’est peut-être ça qui nous amène un petit avantage... Alors, si nous continuons sur cette voie, en jouant le jeu que nous aimons, il n’y a pas de raisons pour que nous ne récoltions pas les résultats et que nous ne rendions pas tout le monde fier des couleurs rouges et noires.

Y a-t-il un match du Stade toulousain que vous avez plus particulièrement apprécié cette saison ?

Je dirais le match européen contre l’Ulster (victoire à l’extérieur de Toulouse 29-22, avec un essai pour lui, N.D.L.R.). Ce fut une performance très aboutie pour nous. Nous avions joué exactement comme nous le voulions. J’avais adoré ce que nous avions produit aussi bien en termes de rugby pur qu’en termes d’état d’esprit. C’était vraiment bien...

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