Lacoste : « Le XIII est enfin prêt au changement »

Tout d’abord, quel est votre sentiment deux jours après votre élection ?

Ce n’est pas seulement mon élection, elle n’est pas si personnelle que cela. Ce que l’on doit déduire de ces résultats, là ou certains disaient que ce sport était voué à ne jamais changer ou presque, c’est que le monde du rugby à XIII est enfin prêt à bouger, à se renouveler, et à s’ouvrir au changement tout simplement. Elle est surtout là notre satisfaction : cela nous donne énormément d’espoirs pour l’avenir.

Vous attendiez-vous à être quasiment élu à l’unanimité ?

Pour tout vous dire, j’étais assez serein. Mais de là à remporter vingt-trois sièges sur vingt-quatre, peut-être pas. Pour tout vous dire, je suis descendu ce week-end à Carcassonne car si ce que j’attendais était confirmé, c’est-à-dire mon élection, je voulais légitimement passer au siège de la Fédération. Mon but était de venir saluer les permanents qui, eux aussi, ont vécu une journée très chargée ce samedi.

Maintenant que vous êtes à la tête de la Fédération, quelles sont vos missions prioritaires ?

Alors, on va très rapidement lancer trois chantiers. Le premier sera de réaliser au plus vite les états généraux de nos clubs, en les réunissant tous, avec les comités et les ligues. Notre objectif est de faire le point sur la situation au cœur de cette pandémie de Covid-19 pour se préparer à ce qui va arriver l’année prochaine. Ensuite, le deuxième point c’est l’équipe de France. On a tout de même une Coupe du monde à préparer, qui se déroulera la saison prochaine. Il y a urgence, j’en suis conscient, mais je ne veux pas me précipiter avec notre équipe nationale. On va commencer à travailler sur ce sujet dès la semaine prochaine et je prendrai les décisions qui s’imposent par la suite. Le troisième chantier auquel je m’attendais, c’est de remettre de l’ordre. Il faut modifier certains statuts, certains règlements pour repartir de bon pied. Voilà nos trois grandes priorités.

Lors d’un entretien il y a quelques semaines dans nos colonnes, vous aviez évoqué le manque de médiatisation du XIII. On suppose que c’est un secteur que vous voulez améliorer également ?

Bien sûr ! Vous savez, il ne sert à rien d’en vouloir à la presse parce qu’elle ne s’intéresse pas à nous. L’important, c’est que les médias parlent de nous lorsque nous leur apportons de la matière comme on dit. Si rien ne change, logiquement rien ne changera. Nous voulons créer des événements. Il faut commencer à imaginer notre sport entouré d’événements. Il y a une cellule qui va se créer d’ici quinze jours pour travailler exclusivement sur ce sujet.

Cette période compliquée en raison de la pandémie rajoute de la complexité à votre mandat…

Effectivement. C’est pour cela que nous voulons au plus vite effectuer les états généraux des clubs car ils souffrent tous de cette situation. Vous savez, toutes les fédérations sont actuellement en difficultés mais quand vous êtes pauvres comme l’est le rugby à XIII, vous avez davantage à perdre que les très riches. Pour autant, je suis persuadé que notre sport va s’en sortir car nous sommes entourés de passionnés et il faut l’être pour aller de l’avant.

Au niveau du XIII de France, quels sont vos objectifs pour les mois à venir ?

Notre principal objectif est de réussir la Coupe du monde 2021. Alors, je pourrais dire que nous voulons devenir champions du monde mais ce serait totalement stupide. Nous voulons sortir du premier tour et, pour cela, il faut effectivement accorder une attention particulière à notre équipe de France. La sélection nationale, c’est l’image de notre sport. Il est donc impératif de faire l’effort et de faire bonne figure l’année prochaine en Angleterre.

Le Toulouse olympique n’a jamais semblé aussi proche d’intégrer la Super League. êtes-vous confiant ?

Bien évidemment. Pour avancer, il faut faire preuve de confiance. Ce serait une extraordinaire nouvelle pour le rugby à XIII français. On pousse beaucoup et très fort derrière le président Bernard Sarrazain pour que son dossier soit accepté. Je sais, pour avoir échangé avec ce dernier, que même s’il venait à se voir refusé la Super League, il continuerait à se battre. C’est ce côté que j’aime au Toulouse olympique et chez les treizistes en général. Ils ne renoncent jamais.

Si, ce lundi, le TO intègre la Super League, avez-vous un projet pour les soutenir dans cette avancée historique ?

Comme je l’ai dit tout au long de ma campagne, le TO et les Dragons catalans sont les deux clubs qui génèrent le plus d’audience. Ce sont également les principaux fournisseurs de l’équipe de France, donc nous avons déjà entamé beaucoup de dialogues avec les présidents de ces deux clubs pour déterminer comment, tous ensemble, on pouvait former un triptyque en mesure de tirer tout le rugby à XIII vers le haut. Donc, bien évidemment que la fédération est derrière les Dragons et le TO. Et inversement, je l’espère. C’est un contrat gagnant-gagnant, les uns apportent aux autres. Et ils ont parfaitement compris ce message puisqu’ils nous ont soutenus pendant toute la campagne.