L’esprit des types

  • Le groupe France avant la finale face aux Anglais.
    Le groupe France avant la finale face aux Anglais. Focus Images / Icon Sport
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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Les Marie-Louise de Galthié ont été exemplaires. Disons-le, tout net. Et qu’importe le résultat final, la première mi-temps livrée à Twickenham par cette équipe de France version bleusaille est un trésor à partager dans toutes les écoles de rugby.

Ne parlons pas de jeu, même si la manière avec laquelle les partenaires de Baptiste Couilloud ont entrepris les Anglais fut pleine de lucidité, d’efficacité et d’intelligence. Non, ne parlons pas de jeu, et encore moins du péché d’orgueil de ce XV de la Rose qui pensait dérouler peinard son rugby pour finir par nous humilier. Les potes de Farrell ont longtemps déjoué, pris à leur propre idée du jeu sans ballon. En attendant la faute de l’adversaire.

Parlons au plus juste des hommes, de l’engagement formidable dont ils ont fait preuve dans le Temple. Têtes hautes, épaules mordantes et solidarité accrochée au coq, ces gamins et leur paire de « papas » (Dulin et Atonio) ont démontré ce que le rugby a de plus beau, probablement de différent et somme toute d’indispensable : l’état d’esprit.

Dans l’histoire de l’équipe de France, il n’y a jamais eu d’exploit sans un don de soi total et ces jeunes n’y coupent pas. Même sans s’être montrés géniaux balle en mains, ils sont dignes des titulaires et de tous leurs prédécesseurs qui, un jour, avaient renversé le cours de leur histoire.

Franchement, nous avons trop connu d’humiliations d’équipes envoyées à l’abattoir faute d’adhésion au discours du sélectionneur, et plus encore à la cause tricolore, pour ne pas s’en féliciter aujourd’hui. Pendant des années, Serge Blanco cherchait un patron capable de faire « respecter le maillot bleu et la cocotte ». C’est Bernard Laporte qui l’a trouvé avec Fabien Galthié.

S’il n’a pas osé l’avouer dans l’après-match, « Galtoche » peut être fier. Son premier trophée, c’est ce fameux état d’esprit à tous crins qui donne vie à un collectif dépassant désormais les 23 ou 25 titulaires du premier Tournoi pour former un groupe. Un vrai.

Avec seulement un ou deux entraînements à se mettre sous la dent, ce n’est pas la moindre des performances dans ce monde pro où il en faut toujours plus et où l’on manque souvent de simplicité et de spontanéité… Là encore, un coup d’œil dans le rétro permet de se souvenir que chez nous, les préparations d’avant match international n’ont jamais duré des semaines. Les plus grands exploits du XV de France se sont souvent construits en dehors des terrains. Entre hommes et avec ce qu’il faut de caractère pour nourrir la flamme. Pourvu que ça dure !

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