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Composition des Bleus : le XV de la Rose n’en revient toujours pas

  • Peu convaincants cet automne, les Anglais de Ben Youngs compensent par un immense réalisme, comme face aux Gallois samedi dernier. Peu convaincants cet automne, les Anglais de Ben Youngs compensent par un immense réalisme, comme face aux Gallois samedi dernier.
    Peu convaincants cet automne, les Anglais de Ben Youngs compensent par un immense réalisme, comme face aux Gallois samedi dernier. PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Les Anglais ont découvert tardivement que le XV de France n’alignerait pas ses meilleurs joueurs. On les a sentis déçus de ne pas disposer d’un test grandeur nature, meme avec un jeu qui ne fait qu’"assurer le minimum", c’est Eddie Jones quii le dit.

On ne peut pas demander aux Anglais de suivre l’actualité française à la loupe. Après leur victoire solide mais sans génie face aux Gallois, les médias et les joueurs anglais se sont soudain intéressés aux affaires du XV de France, leur futur adversaire. Et là, ils sont tombés des nues, quasiment en direct. À l’image du demi de mêlée Ben Youngs qui se faisait une joie de se mesurer à Antoine Dupont. "Ah bon ? Il ne va pas jouer. Je n’étais pas au courant de tout ça avant samedi. Peut-être qu’ils vont résoudre tout ça d’ici dimanche", a-t-il déclaré avant de comprendre qu’entre la LNR et la FFR, le fossé était trop profond pour qu’il se résolve, par une dernière réunion, à la bonne franquette. Les médias avaient aussi zappé que Fabien Galthié n’était pas libre de sélectionner qui il voulait pour cette coupe automnale.

Alors, ils en ont fait des tonnes sur cette "farce française" en s’indignant de l’absence des Dupont, Ntamack, Ollivon et Vakatawa. Ils ont mis ça en rapport avec l’autre info majeure : il y aura des spectateurs à Twickenham. Une foule par les temps qui courent et les 2 000 privilégiés risquent de se voir offrir une finale dévalorisée d’une compétition éphémère, bâtie à la hâte.

C’est dans cette atmosphère, qui mêlait l’ironie, le ressentiment et un léger complexe de supériorité, que les Anglais ont préparé le choc de dimanche, même si Benjamin Kayser, interrogé par la BBC, a fait de son mieux pour défendre cette équipe bis en faisant l’éloge des Jelonch, Geraci, Raka et consorts.

Eddie Jones en pleine forme

Bon prince, Ben Youngs a trouvé les mots pour déceler des qualités à ce XV de France composé de gars qu’il connaît à peine, voire pas du tout. " Ils seront forcément féroces, comme tous les Français qui mettent un maillot bleu pour jouer contre nous. Mais ce qui me fait spécialement craindre leur performance, c’est la présence de Shaun Edwards dans leur staff. Je sais qu’avec lui, la ligne défensive ne manquera ni de force ni d’organisation. Je pense que ce qu’il leur a apporté qu’ils n’avaient pas avant, c’est une absolue clarté dans ce qu’ils doivent faire. Ils ont toujours eu des gars très costauds mais désormais, je les sens hyperorganisés…" Bien sûr, il y avait un peu de diplomatie dans ces propos mais ils disent quelque chose du crédit de Shaun Edwards, un gars du nord de l’Angleterre, vedette du XIII des années 80-90 mais qui n’a jamais travaillé pour le XV de la Rose. Ce sont les Wasps puis le pays de Galles qui ont bénéficié de son passage à XV.

Eddie Jones ne s’est pas trop exprimé sur la France en tant que telle. Il a préféré parler du jeu en général avec, évidemment, sa malice habituelle et son art consommé de la formule. Le sélectionneur australien de la sélection anglaise est assurément un "bon client" de la meilleure espèce. Il a pris à son compte le style peu spectaculaire de sa troupe samedi dernier à Llanelli. Il ne l’a pas nié, s’en est un peu excusé en reconnaissant que ses soutiens offensifs n’avaient pas été au zénith. Mais il a ajouté un argument assez sidérant : "Notre attaque, on ne s’en occupera pas avant l’automne 2021, après la tournée des Lions. Vous savez, tout est analysé et décortiqué à l’ère numérique. On en est même à essayer de saisir ce que les joueurs se disent entre eux sur le terrain. L’attaque, c’est ce qu’on construit en dernier avant une Coupe du monde. On voudra surprendre l’adversaire donc il ne faut pas se dévoiler trop tôt. Pour l’instant, on se contente du minimum…"

Bienheureuse Angleterre. Elle peut gagner un Tournoi des 6 Nations et peut-être une Coupe d’Automne en se contentant volontairement du minimum. Et elle a un entraîneur intarissable. Nous observerons tout de même si ses paroles sont suivies d’effet dimanche et si l’Angleterre dispose de la France, même remaniée, "en faisant le minimum" et sans imagination offensive. En tant qu’ami du XV de France, ça nous vexerait.

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