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Nonu, la surprise du chef à Toulon

Par Pierrick ILIC-RUFFINATI
  • Ma'a Nonu (Toulon).
    Ma'a Nonu (Toulon). Icon Sport
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Annoncé hors-groupe et finalement titulaire contre Agen, Ma’a Nonu a réussi son retour sous le maillot frappé du muguet. Gratteur, puncheur et même passeur décisif, le double champion du monde a prouvé que, même à 38 ans, il n’était pas venu s’offrir une pré-retraite au soleil.

Elle déstabilise les journalistes, amuse les supporters et désarçonne (parfois) les adversaires, mais il faut reconnaître que la recette Patrice Collazo continue de surprendre. Coutumier du fait lors de ses années rochelaises, le manager toulonnais a réussi son coup de bluff : alors qu’il avait « officiellement » annoncé que Ma’a Nonu serait hors groupe pour ce déplacement à Agen, Patrice Collazo a finalement titularisé le double champion du monde. Un cadrage-débordement en règle, qui récompensait un début d’aventure parfait du surpuissant Néo-Zélandais. En effet, arrivé le 30 octobre, et alors qu’il n’avait repris l’entraînement collectif que depuis une semaine (!), le joueur de 38 ans avait impressionné tout le monde par sa forme physique, au point que l’ancien pilier lui propose de démarrer la rencontre.


Face à Agen, le double champion du monde a donc renoué avec le Top 14, plus de deux ans (911 jours, précisément) après son départ de la rade. Et comme par magie, ou plutôt comme si le temps n’avait pas d’emprise sur lui, le joueur aux 103 sélections s’est quasi instantanément montré décisif. D’un ballon récupéré sur une maladresse de Gérondeau, il initiait le premier essai toulonnais (Erwan Dridi, 10e), avant de délivrer une merveille de passe au pied pour Masivesi Dakuwaqa, qui s’en allait inscrire le deuxième essai varois (19e). Pénible au sol, capable de mettre des timbres et de courir à haute intensité, le revenant toulonnais a prouvé, 55 minutes durant, qu’il n’était pas venu s’offrir une préretraite sous le soleil de la rade. Et bien qu’un peu court physiquement, son incomparable justesse dans la lecture du jeu a permis au RCT de décrocher son premier succès en déplacement de la saison.
 

Le pendant de Parisse chez les trois-quarts


Aux côtés de l’autre papa naturel de cette ligne de trois-quarts, Isaia Toeava -bien que ce dernier passe désormais pour un môme comparé à son compatriote, de quatre ans son aîné (!)- Nonu va donc apporter son sens du jeu, sa technique individuelle, son charisme naturel et son infinie expérience. « Nous cherchions un joueur capable d’avoir une influence très grande sur le groupe, car on ne souhaitait pas faire venir un joueur juste pour faire le nombre, expliquait Bernard Lemaitre à la signature de Nonu. Notre ligne d’arrières est extrêmement douée, mais elle demeure jeune, et nous avions donc besoin d’un joueur d’expérience. Nous avons fait une liste de noms, mais Ma’a s’est imposé comme une évidence. » Comme Parisse chez les « gros », Nonu aura donc ce rôle de patron d’une ligne de trois-quarts composée en grande majorité de joueurs qui regardaient ses exploits derrière le petit écran bien avant d’imaginer le côtoyer sur le pré. Si on ajoute que l’homme aux dreadlocks les plus célèbres du rugby mondial a à cœur d’enfin soulever un trophée en Rouge et Noir, et voilà que ce nouveau chapitre qui lie désormais le joueur de 38 ans au RCT jusqu’au terme de la saison ne pouvait pas mieux démarrer. Décisif, ambitieux et déjà adoubé par le vestiaire, Ma’a Nonu semble en tout cas avoir les cartes en main pour ajouter une dernière ligne à un palmarès d’exception.

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