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Découvrez Blanco, manager des cadets du BO !

Par Midi Olympique
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Publié le Mis à jour
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En début de saison, l’information a surpris : Serge Blanco est devenu manager des cadets de son club de toujours, le Biarritz Olympique. Une annonce qui n’est pas de façade. Depuis, le numéro 15 de légende s’investit sans calcul et sur le long terme.

Samedi, jour de match. Les cadets de Biarritz reçoivent ceux de Mont-de-Marsan, en début d’après-midi. Serge Blanco a gardé l’art du contre-pied : on l’attend à Biarritz et lui prend la route d’Hendaye, vers son centre de thalassothérapie. Pas pour le travail maispour aller chercher deux plats mitonnés par Iñaki, chef cuisinier de son restaurant La Pinta : almejas (palourdes) en sauce et riz d’agneau. Retour à Aguilera pour 11 heures où dans la petite salle sous la tribune Blanco, Olivier accueille, tour à tour, les dirigeants. Michel, fraîchement enrôlé, débarque avec une gargantuesque omelette aux cèpes. Repas traditionnel d’avant-match, digne d’une réception de match de gala.Le tout dans une ambiance décontractée, familiale. C’est la patte de Serge Blanco. Le rugby ici prend des allures de savoir-vivr e, de fête simple, façon heureuse de faire les choses. 

Si les dirigeants sont enchantés de se retrouver, leur allégresse ne peut que rejaillir sur les jeunes, les petits cadets du BO que, lui, l’icône du rugby, a décidé de rejoindre en début de saison. Pour les encadrer, les entourer de conseils, presque les bichonner. Sans arrière-pensée. Pour le plaisir. Mot bien souvent galvaudé mais qui, là, résonne.

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L’idée lui trottait dans la tête. Déjà, l’an passé, il allait souvent promener son regard sur leurs attitudes. Pour franchir le pas. Et s’impliquer. 

Mais pourquoi les cadets ? La sensibilité du champion a guidé ce choix. « La catégorie cadets, ça fait partie de mes plus belles années, évoque-t-il. C’est elle qui réveille mes plus beaux souvenirs. Et puis, à cet âge-là, les jeunes sont malléables. Quand tu leur inculques quelque chose, ils s’en souviennent, ils rectifient aussi. Le travail n’est pas vain. Tu leur parles de technique, de passes, de tant d’autres choses et ils s’empressent de mettre tout cela en application. La base que tu leur donnes, ils la décuplent, en font autre chose. C’est en tout cas mon point de vue. »

De bons résultats, oui, mais surtout l’esprit

Les cadets du BO sont le fleuron du club. Les moins de 16 ans, Alamercery, étaient invaincus l’an passé au moment où la saison s’est arrêtée en raison de la Covid. Aujourd’hui, ils repartent sur de bonnes bases, toujours invaincus, en espérant un parcours national florissant. Les moins de 15, Gauderman, et une troisième équipe en entente avec  Bidart, collectionnent aussi de bons résultats. Mais ce n’est pas ce tableau encourageant qui a attiré l’ancien arrière. « Les résultats, je ne vais pas dire qu’ils m’importent peu mais je dirais qu’ils sont secondaires. Je n’ai jamais eu d’obligation de quoique que ce soit, si ce n’est au plan moral. Les années de cadets sont celles où tu changes le plus. Je voudrais que ces jeunes se souviennent de leur passage dans cette catégorie et qu’ils fassent le maximum pour prendre du plaisir. Leur plaisir d’aujourd’hui sera leurs souvenirs de demain. Moi, je me souviens bien de ces années de cadets, quand, par exemple, j’ai joué et perdu contre Lannemezan en quarts de finale. Il y avait Pierre Berbizier en face... Quand le groupe va s’étioler au gré des niveaux de rugby, ces années-là resteront communes. Elles sont la base, elles forgent l’avenir rugbystique. »

Pas question non plus de puiser des inspirations dans son propre parcours. D’appliquer des recettes qui auraient fonctionné à son époque. Les temps changent, la vie évolue, le rugby a pris une autre dimension. Blanco le sait. Néanmoins, il conserve une constante. « Je ne fais pas une seule comparaison avec le passé. Mais la technique doit toujours prévaloir sur le physique. On apprend à faire les bons choix. Il faut une technique irréprochable. L’objectif n’est pas d’aller loin dans une compétition. Mais si les gosses font le nécessaire et sont studieux, même si, à cet âge-là, c’est difficile de l’être tout le temps, le résultat arrivera. On leur aura donné les outils pour réussir. La technique pour moi est primordiale. La technique… et l’état d’esprit. »

Le rugby, côté humain 

Les seuls ressorts que Serge Blanco veut utiliser avec « ses » jeunes sont ceux de la vie, de l’émotion, ceux qui font réfléchir. Dans le derby récent, face à Bayonne, le jeune arrière biarrot, malgré la victoire sur le terrain adverse, passe à côté de son match. Dans les vestiaires, Serge Blanco s’assied à côté de son protégé et la discussion s’amorce. « Contrairement à ce que l’on peut penser, je lui ai parlé de ma vie. Je lui ai dit : je vais t’expliquer. Pour moi, la fin du monde est arrivée après un quart de finale contre Nice, à Narbonne. Je rate la transformation qui aurait permis au BO d’aller plus loin. Pour l’anecdote, dans l’autre quart de finale, Lataste, avec l’aviron, met la transformation sur le poteau contre Béziers, et Bayonne se retrouve éliminé. Biarritz et Bayonne auraient pu se retrouver en demi-finale. Incroyable ! Ma vie s’est donc arrêtée là. Sauf que… Je croyais que ma vie s’était arrêtée là et c’était un fardeau dont il fallait vite s’alléger. J’ai trouvé, pour cela, toute l’amitié, tout l’amour de mes dirigeants... Il m’a alors regardé avec ses yeux comme ça, il ne savait pas où je voulais en venir. Je lui ai dit que ça m’avait servi de leçon et que ça m’avait permis après de partager. De faire deux, trois fois plus pour mes potes et pour mes dirigeants. »

Alors, les gamins du BO en qui Serge Blanco se retrouve quand il revient en arrière sur le fil d’une vie si riche, sauraient-ils susciter chez lui quelques attentes ? « Non, je n’attends rien en retour. Je souhaite uniquement qu’ils évoluent et qu’on perçoive ce changement au fur et à mesure que la saison avance. Je veux le meilleur pour eux. »

Le rugby vu côté humain. Pour lui, le sport ne se borne pas à venir au bord du terrain dispenser son savoir ou critiquer. Il a donc mis en place son organisation basée sur l’échange, le partage, la transmission. « Il faut instaurer une vie avec les dirigeants. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi. C’est un engagement solidaire. Autant avec les enfants, les parents et les dirigeants. »

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Pour les jeunes, un système de navette a aussi été mis en place qui mobilise certains dirigeants. Car les cadets viennent en plus du Pays Basque intérieur et des Landes. Encadrés par Philippe Bidabé, pour les moins de 16, Laurent Mazas, pour les moins de 15… un staff de Top 14. « Non, c’est un staff d’amoureux du rugby, d’amoureux du BO, qui ne demandent rien. Je n’ai aucune retenue avec eux. On est dans l’échange permanent. La complicité est notre grande force. »

Complices de la grande période de Biarritz dans les années 2000, ils ont écrit ensemble un pan de l’histoire du club. Serge Blanco, lui, a marqué plus de 40 ans de cette histoire et va en ajouter une page, demain. Avec les cadets, le plus simplement du monde et avec une passion toujours intacte, cela mérite quand même d’être souligné…

Blanco, manager des cadets, vu par...

  • Philippe Bidabé, entraîneur des cadets

« La plus-value pour les gamins d’avoir un symbole comme lui est une évidence. Quand on discute avec les gamins, les joueurs de l’équipe de France qui ont joué avec lui, ils ne connaissent pas. Mais Serge, ils le connaissent tous. La comparaison avec Pelé n’est pas nouvelle… Surtout ici à Biarritz. Il ne rate pas un entraînement. Le premier jour où il est arrivé, il a fait le tour de la main courante, a salué tous les parents, leur a laissé son numéro de téléphone. Quand Serge parle, les jeunes l’écoutent tous. Il insiste sur l’école. Les diplômes. Je n’ai jamais fait autant de réunions de rugby. Il a le souci du détail. Jusqu’aux maillots. Il est très investi. »

  • Baptiste Britz, capitaine des cadets Alamercery

« Je connais le personnage. J’ai déjà vu des actions, des beaux essais de lui. Il nous parle beaucoup, aux entraînements, au début du match. Il nous amène le petit grain pour réussir le match, nous apprend à être calmes. Dès qu’il parle on entend les mouches voler. Tout le monde applique ses conseils. Au début, on a été très surpris de le voir au bord du terrain. Maintenant on s’est habitué. Ca ne nous donne que du positif. »

  • Loulou Tollis, dirigeant des cadets

« Beaucoup de nos jeunes le connaissaient. Je ne suis pas du tout étonné qu’il soit venu. On est contents de l’avoir avec nous. Il a mis les choses à plat, un organigramme en place. Il ne nous met pas la pression. C’est surtout Philippe Bidabé… »

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