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Ushuaïa, terre de rugby

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    Ushuaïa, terre de rugby DR
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Comment des vétérans du club de larche, au cœur de la corrèze, se sont-ils retrouvés à l’extrémité sud du globe terrestre, au fin fond de la terre de feu, pour y disputer le tournoi le plus austral au monde ? C’est cette drôle d’histoire que l’on vous invite à découvrir. Du rugby comme on l’aime…

Ushuaïa. Le nom parle, évidemment, à tous les anciens téléspectateurs de la mythique émission de Nicolas Hulot. Mais peu en connaissent, finalement, l’origine exotique. Ville argentine de 56 000 habitants considérée comme la plus australe de la planète, Ushuaïa tient son nom des mots de la langue indigène yamana : ush (au fond) et wuaia (la crique). Une étymologie qui tient de l’évidence lorsqu’on découvre ce lieu mythique et son port en eaux profondes, soudé comme dans un dessin d’enfant aux monts Martial et Olivia. C’est en passant non loin d’ici qu’en 1520, Magellan et ses marins découvrirent le détroit qui porte désormais son nom, tout comme les manchots qui s’ébattent le long des berges, non loin des lions de mers. Apercevant du feu et de la fumée sur les côtes septentrionales, les Espagnols choisirent alors de conférer à ce lieu le nom de Tierra del Fuego. La Terre de Feu…

C’est pourtant ici, au bout du bout du monde, à quelques encablures du Cap Horn, du Phare du Bout du monde et de l’Antarctique, qu’une bande de joyeux Coujous se plut à poser ses valises, dans le courant du mois de février. Et pas pour n’importe quelle raison, mais bien dans l’intention de disputer le tournoi de toucher à 5 le plus improbable du monde…

Franco Pani, le guide

À l’origine de cette idée folle ? Il faut remonter jusqu’à Franco Pani, ancien talonneur passé par le CA Brive entre 2004 e 2007, avant de prendre la direction de La Rochelle. Voilà deux ans, devenu entraîneur de Las Aguilas, Pani avait en effet eu la belle initiative d’emmener un contingent de ses joueurs découvrir l’Europe, et notamment la Corrèze, où son équipe avait notamment affronté sur le terrain de Nespouls le club de Causse Vézère (Fédérale 3), avant de disputer le lendemain le challenge Jeannot-Lafon, un tournoi de rugby à 5. Il faut croire que la troisième mi-temps fut assez animée, puisqu’au départ des Argentins, quelques gars du club de Larche s’avérèrent assez barjots pour se promettre de leur rendre la pareille… « On a une section rugby à 5 pour les plus de 35 ans, constituée de joueurs pratiquement tous issus du cru, qui se connaissent depuis l’école de rugby, explique Karl Lorenzon, par ailleurs responsable marketing et communication du site Parions Sport. C’était l’occasion de faire un beau voyage, sachant que le mois de février est le plus chaud de l’année chez eux (la température atteint en moyenne les 9°C). On a capitalisé grâce à quelques commerçants locaux, grâce à quelques dons sous forme de mécénat. On a aussi organisé deux soirées dans une boîte de nuit bien connue de Brive (Le Cardinal). Ce qui nous a permis de financer une bonne partie du voyage, le reste a été payé par la cagnotte que nous avions créée entre joueurs.

Pêche au crabe et touch rugby

Le point de départ d’une aventure hors-norme, cousue main à distance par le plus indiqué des guides touristiques. « Franco Pani est aujourd’hui à Madrid, mais c’est lui qui nous a organisé tout le voyage. Ses parents habitent encore à Ushuaïa, son frère aussi, qui joue dans l’équipe première du club. Il connaît donc toute la région par cœur. C’est lui qui nous a réservé la plupart des activités que nous avons pu faire là-bas, qui nous a trouvé des guides… Cela a contribué à rendre ce voyage inoubliable. Nous sommes partis de Barcelone en vol direct pour Buenos Aires, où nous avons passé deux joueurs et même profité pour assister à un match de Boca Juniors à la Bombonera. Une expérience exceptionnelle… De là, nous avons pris un vol interne pour El Calafate, dans le Sud-Ouest argentin, où nous avons notamment visité le fabuleux glacier Perito Moreno. Puis nous avons pris un nouvel avion pour Ushuaïa, où nous sommes restés quatre jours… »
Avec un programme aux petits oignons, riche en spécialités locales, plus ou moins liquides… « On nous a notamment initiés à la pêche au crabe, sur le canal de Beagle, où ils recherchent une spécialité qui se situe quelque part entre l’araignée de mer et le tourteau… On nous a amenés dans une petite gargote de pêcheur qui nous a emmenés sur un bateau relever les casiers, avant de procéder à la dégustation au retour. »

De quoi préparer dans les meilleures conditions (ou pas…) un tournoi à toucher en compagnie de quatre équipes locales, les Corréziens important en missionnaires les règles du toucher tel qu’il se pratique en France… « On l’a fait un peu pour gagner, c’est vrai, se marre Karl Lorenzon. Mais comme on avait le voyage et le décalage horaire dans les pattes, il nous fallait ou moins ça ! Ce qui était chouette, c’est qu’ils avaient invité des clubs voisins. qui avaient parcouru plus de 200 kilomètres pour venir ! Au final, notre seul petit regret, c’est de ne pas avoir pu assister au derby entre Las Aguilas et le Ushuaïa RC, qui devait se tenir la semaine suivante. » À charge de revanche ! D’ailleurs, pour la petite histoire, les hommes du bout du monde se sont promis de venir en Corrèze, à l’occasion de la Coupe du monde 2023. Certains n’attendent que ça…

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