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Cervellon : « Revenons aux fondamentaux »

Par Midi-Olympique
  • Frédéric Cervellon, fondateur de la marque Rugby Division Frédéric Cervellon, fondateur de la marque Rugby Division
    Frédéric Cervellon, fondateur de la marque Rugby Division
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Frédéric Cervellon, le fondateur de la marque Rugby Division est revenu avec nous, entre autres, sur le travail qu'il doit effectuer pour le développement de sa marque auprès des clubs professionnels ou encore sur les atouts que représentent sa marque.

Comment allez-vous après trois semaines de confinement ?

Bien, merci. Le soleil du pays catalan où je vis en famille rend certainement la situation plus acceptable qu’ailleurs. Nous avons aussi la chance d’être épargnés par le Covid-19. Je suis heureux de vous annoncer que je vais bien. Vous repasserez pour faire du "buzz" avec moi. Allez, je plaisante…

Où en est votre marque, Rugby Division ?

Les points de vente sont fermés. Nous tentons donc de résister via la vente sur internet. Mais rien d’évident et je vois bien que certains sites qui ont pignon sur rue ont même du mal à livrer. On sent que les gens vont aux choses prioritaires. Le textile passe après et c’est normal. Du coup, nous sommes déjà dans le coup d’après. Nous regardons vers l’été, avec un espoir de reprise de la saison du rugby qui pourrait permettre aux clubs de relancer la vente des produits que nous fabriquons pour eux en collaboration. Il faut également voir plus loin et nous travaillons sur la collection de l’hiver prochain. En attendant, tous nos clients ont été livrés des produits qu’ils avaient commandés. C’est l’avantage de fabriquer en Europe…

Avec combien de clubs travaillez-vous ?

Une bonne dizaine l’an dernier, qui est réparti en Top 14, Pro D2 et même en Fédérale 1 avec Bourg-en-Bresse. Les autres ? Toulouse, Biarritz, Agen, Pau, Perpignan… Nous fabriquons et livrons des lignes exclusives chacun en termes de tee-shirts, sweats, polos, vestes, casquettes, shorts de bains… Bref, ce sont des produits merchandising alternatif qui n’entrent pas en concurrence avec l’équipementier ou le sponsor local mais qui apporte au club de quoi compléter l’offre de sa boutique. J’aime à dire que nous leur fournissons des collections "capsules" décalées, événementielles, qui apportent un peu de fraîcheur, de fun et de jeunesse. C’est un supplément de chiffre d’affaires intéressant.

Détaillez ?

Je ne vous donnerai pas de montants qui concerneraient les clubs. Je peux juste vous dire que nous répondons à leurs besoins. L’an dernier à Toulouse, année du titre de champion de France, nous avons livré au club plus de 5 000 tee-shirts qui les a tous écoulés. À Perpignan, cela représente plus de 1 500 par saison.

Qu’est-ce que cette activité représente concrètement pour Rugby Division ?

À peu près 30 % de notre chiffre d’affaires annuel qui s’est élevé à 1 million d’euros en 2019. Le reste correspond aux lignes siglées Rugby Division que nous développons. Nous sommes distribués sur l’ensemble du territoire français, dont les magasins Ruckfield and Co puisque nous avons signé un contrat de licence avec Sébastien Chabal au mois de novembre dernier. Il voulait rajeunir son offre et il a fait appel à nous.

Quel est l’atout de Rugby Division ?

La réactivité et la rapidité. Nous fabriquons en Europe, en grande majorité au Portugal. Cela nous permet de livrer dans des délais de quatre à six semaines maximum, pour des volumes raisonnables. Au regard de la pandémie, il ne fait pas forcément bon aller fabriquer en Asie… On le voit bien avec certaines marques qui tentent de revenir en France ou en Europe mais encore faut-il qu’elles trouvent des partenaires… Je crois d’ailleurs qu’il va y avoir un recentrage du marché, avec davantage de solidarité et de proximité. Les circuits courts vont être favorisés à l’avenir.

Comment allez-vous vous adapter ?

Pour nous, ce ne sera pas un problème puisque nous sommes déjà engagés sur ce créneau depuis quelques années.

Quel regard portez-vous sur le marché du sportswear rugby ?

Le rugby a souffert de l’image d’un sport vieillissant. Depuis ces dernières années, les choses ont évolué dans le bon sens. Et cela continue avec les résultats des moins de 20 ans qui ont été doubles champions du monde et qui débarquent aujourd’hui en équipe de France. Il y a des personnalités intéressantes, des jeunes avec des histoires et qui communiquent de manière différente auprès de communautés très fortes et engagées. Cela permet d’apporter un nouveau souffle et de dépoussiérer le rugby. Dans le même temps, beaucoup de clubs ont accompagné, voire impulsé le mouvement. On voit le résultat avec les produits commercialisés dans leurs boutiques. Franchement, c’est bien mais il faut aller encore plus loin.

Le rugby à VII, par exemple, n’est-il pas un bon support pour toucher un autre public ?

Si, évidemment. Il faut louer les initiatives mises en place par la Ligue, la Fédération et les clubs pour développer ce sport. Le Super Sevens organisé dans la salle du Racing 92 était une magnifique opération. Mais il faut aller plus loin, regarder vers d’autres sports qui portent des valeurs similaires, telles que la lutte ou la boxe notamment. Le rugby, c’est le don de soi, des performances physiques parfois hors-norme, du talent et une vraie solidarité entre les hommes. Ne l’oublions jamais. Pour moi, cette notion de mixité est importante : ce n’est pas un sport réservé à une seule classe sociale. Tout le monde a sa place, d’où qu’il vienne. C’est vrai sur le terrain et ce doit l’être en dehors, demain plus que jamais. C’est tout le sens que je veux donner à l’engagement Rugby Division dans les futures années. Cette année, nous fêtons nos quinze ans d’existence et nous avons encore toutes nos dents… Demain, nous accompagnerons les joueurs, filles ou garçons, d’où qu’ils viennent sur le terrain de l’implication quotidienne. J’en suis sûr, le rugby va s’afficher bien au-delà du terrain et porter des valeurs qui feront référence à l’avenir.

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