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Faut-il instaurer des catégories de poids ?

  • L'équipe de France des moins de 18 ans en 2019
    L'équipe de France des moins de 18 ans en 2019 FFR
Publié le Mis à jour
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Alors que la Nouvelle-Zélande a pris de l’avance sur ce terrain, des voix s’élèvent en France pour réclamer l’instauration de catégories de poids, plutôt que d’âge, à l’école de rugby. Une manière de confronter les plus jeunes sur leur technique ballon en mains, plutôt que sur leur physique.

C’est le professeur Jean Chazal, il y a quinze mois, qui nous faisait cette remarque : « Il faut se pencher sur les gabarits des postes. En boxe, on n’aligne jamais un poids lourd face à un poids plume. C’est pourtant ce que le rugby fait. » C’est exact. Comme il est exact qu’aucun sport individuel de combat ne s’affranchit des catégories de poids, pour des raisons d’équité et de protection des acteurs.

Si le rugby le fait, c’est qu’il revendique à la fois le statut de sport de combat et de sport collectif. Le deuxième axiome autorise, alors, de mettre sur le terrain des personnes de gabarits bien différents, pour une hétérogénéité dont le rugby s’est fait une fierté : un sport pour tous, du petit gros au grand maigre, sacralisant ainsi l’idéal du collectif. Il faut de tout pour faire une équipe et ensemble, différents, on est plus forts.

Reste qu’envoyer un joueur de 130 kg sur un autre de 75 kg poste ici la question de la santé. La réflexion sur les catégories de poids, Chazal la poussait vers des limitations par poste. « Quand Michalak est obligé de stopper Nadolo, cela pose un problème de santé. »

Graham Henry en première ligne de cette bataille

À ce stade, c’est plutôt vers les jeunes catégories de jeunes que les expérimentations du rugby se sont portées. Avec le grand écart des pubertés, précoces ou tardives, faut-il segmenter demain les catégories par poids, plutôt que par âge, ce qui remettrait au premier plan le développement technique des plus jeunes mais placerait dans la même équipe des éléments d’âge parfois très différents ? Problème complexe. Sur lequel des acteurs se penchent déjà. World rugby, tout d’abord, dans son programme Player Welfare*. Dont l’introduction du chapitre, « Ligne de réflexion sur les catégories de poids » : « Alors que World Rugby suit une logique de catégorisation par tranche d’âge et que les clubs proposent aux jeunes des parcours également basés sur l’année de naissance, la double logique de l’âge associée au poids demeure intéressante à étudier. Des initiatives individuelles de catégories de poids existent mais restent délicates à mettre en place. Dans l’idéal, ces catégories devraient prendre en compte le développement physique, mental et rugbystique de chaque enfant. » Un monde idéal dont il n’est pas encore question. Pour l’instant, le rugby néo-zélandais, précurseur comme sur bien des domaines, expérimente des catégories de poids dans ses catégories de jeunes. Dans ses catégories adulte, aussi, pour ce qui est du rugby loisir. Un projet porté et récemment lancé par Graham Henry « himself » sélectionneur des champions du monde 2011. La marche à suivre ? Débat.

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