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Reprise du Top 14 - Pro D2 : une véritable course à obstacles

  • Illustration programme entrainement .
    Illustration programme entrainement . Dave Lintott / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Alors que plusieurs Fédérations ou Ligues ont déjà enterré l’idée d’une reprise de la saison en cours, le rugby français continue de plancher sur un scénario permettant de sauver l’exercice 2019-2020.

Les heures, les jours passent et les fans de sport vont de désillusion en désillusion. Les annonces de report, quand cela est possible, ou alors d’annulation pure et simple, s’enchaînent. La Fédération française de rugby s’est elle aussi résolue à clôturer la saison en cours chez les amateurs. Chez les professionnels, c’est une course contre un drôle de temps qui n’a toujours pas livré son verdict, alors que la pandémie fait toujours plus de morts en France. Et le fameux pic de l’épidémie n’est toujours pas survenu pour les experts, qui craignent que le nombre de victimes n’explose d’ici l’été. La Ligue n’a pas encore décidé de baisser définitivement le rideau et travaille toujours à poursuivre la saison actuelle. Il faut sauver le rugby pro !

Ne pas condamner trop tôt la saison 2019-2020 est louable mais une reprise de la compétition est-elle seulement possible ? Plus le temps passe, plus cette hypothèse prend du plomb dans l’aile. Il est d’ores et déjà acquis que les joueurs, confinés à domicile avec quelques exercices physiques relevant de l’entretien pour une durée qui devrait être au minimum de quatre semaines si le confinement était levé le 15 avril, auront besoin d’une préparation digne de ce nom avant d’envisager un retour à la compétition sans risque. "Au-delà de trois semaines d’arrêt de l’activité cardiaque, on constate une baisse des performances physiques. En reprenant la compétition trop tôt, on s’expose à des blessures qui n’auront rien à voir avec le coronavirus mais à l’absence d’activité pendant trop longtemps", prévenait Régis Boxelé, médecin du sport à l’Institut Médical du Sport Santé à Paris dès lundi dernier dans les colonnes de Midi Olympique. Il insistait aussi sur la nécessité d’effectuer une batterie de tests au niveau cardiaque et respiratoire avant d’envisager un retour à l’entraînement. Cela va nécessiter une logistique extrêmement lourde en termes de temps et sur le plan financier. Il faut donc le prendre en compte avant d’estimer une éventuelle date de reprise.

À l’heure actuelle, il est aussi impossible de connaître le jour de la fin du confinement qui, pour l’instant, court jusqu’à la mi-avril. Aussi, il est maintenant connu que cela ne signifie pas un retour à la normale. La fin du confinement "ne se fera sans doute pas en une fois, partout et pour tout le monde" prévenait ce mercredi le premier ministre Edouard Philippe. Les regroupements d’un trop grand nombre de personnes devraient encore être proscrits pour éviter un retour en force de l’épidémie. Ce qui repousse encore la perspective de revoir du monde dans les stades.

Face à une équation à multiples inconnues, les présidents doivent donc prendre en compte que la reprise du Top 14 pour cette saison ne pourrait vraisemblablement pas sauver les recettes de billetterie. Pour terminer cette saison, il faudrait que tout le monde accepte de jouer à huis clos un championnat à la formule devenue alambiquée et dont le verdict n’aura que peu, pour ne pas dire pas, de valeur.

Ne pas rompre la relation de confiance

En sacrifiant la convivialité chère au rugby et sans espoir de se couvrir d’argent ni de gloire, retrouver les terrains pourrait alors être guidé par la volonté de respecter les engagements pris auprès du diffuseur. Les présidents des clubs ont pu être échaudés par le souhait de Canal + de suspendre ses paiements des droits TV à la Ligue 1 en raison de l’arrêt du championnat. Une hypothèse qui ne tiendrait pas, selon nos informations (lire ci-contre), en raison de la fidélité de la LNR envers le diffuseur historique, qui compte bien lui rendre en assurant le versement de ses droits.

Malgré l’arrivée dans la danse de nombreux concurrents, ceux-ci n’ont jamais réussi à mettre la main sur les droits du Top 14. Cela a permis de construire une relation de confiance que Canal + ne souhaite pas rompre, même si la fin de cette saison 2019-2020 ne devait jamais voir le jour. Tout laisse donc à penser que la reprise relève aujourd’hui d’un parcours du combattant, puisqu’elle ne se fera pas sans passer outre de nombreux obstacles.

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Les commentaires (1)
TM1348 Il y a 4 années Le 08/04/2020 à 19:34

Merci a Jean Baptiste LAFOND pour son honnêté et sa rigueur. Le rugby français doit se mettre au diapason de la situation et ne pas proférer des analyses financières et économiques d'un autre temps !! Le monde lutte contre l'infiniment petit , le rugby s’intéresse à contrario à la continuité des flux monétaires , du moins une partie de ses dirigeants....et de canal BOLLORE bien évidemment....