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Un impact financier conséquent pour les clubs

  • Didier Lacroix
    Didier Lacroix Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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La plupart des écuries professionnelles s’attendent à subir des pertes financières conséquentes. Pour ceux qui vivent sur une économie réelle, cela a forcément des conséquences sur le recrutement.

Tous les agents contactés sont unanimes : "Quasiment toutes les discussions sont arrêtées et le marché en sommeil." Ceci car la majorité des clubs sont aujourd’hui dans le flou le plus total quant à une éventuelle reprise des compétitions et aux difficultés financières qui pèsent sur eux. Dans ce contexte, les présidents — qui doivent résoudre bien d’autres urgences — ont gelé la plupart des dossiers. Première répercussion : les prolongations de contrat. Certaines négociations étaient entamées, voire bien avancées, mais la conjoncture provoquée par l’épidémie de Coronavirus pousse à la prudence. Pour prendre un exemple, le Racing 92 parle avec son pilier droit Ben Tameifuna et son troisième ligne centre Antonie Claassen depuis plusieurs semaines pour peut-être poursuivre l’aventure. Mais, pour le premier notamment dont le salaire est jugé élevé, la tendance pourrait être à une non-reconduction.

Certains, comme Clermont, avaient déjà bien avancé leur recrutement et les répercussions devraient donc se situer à la marge dans ce domaine. L’ASMCA devrait même boucler son marché très rapidement avec la signature de l’ailier de Pau Bastien Pourrailly, dossier à faible coût.

Mais, ailleurs, la situation paraît beaucoup plus tendue. Là encore, les écuries qui sont sous la houlette d’un propriétaire investisseur semblent davantage à l’abri que les autres car, même si les pertes sont conséquentes pour elles aussi, l’amortissement pourra se faire en partie via la fortune personnelle de leur homme fort. En clair, elles auront plus de chances de mener leur marché jusqu’au bout. Mais quid de ceux qui vivent sur une économie réelle ? "Je pense que des clubs peuvent tenir la baraque puisqu’ils ont des présidents mécènes, qui n’ont pas que le club à gérer mais aussi d’autres affaires, explique l’avocat spécialiste en droit du sport Antoine Semeria. En revanche, le dépôt de bilan n’est pas à exclure pour certains, notamment en Pro D2." On comprend alors mieux pourquoi les transferts deviennent secondaires. Perpignan, pourtant très actif jusque-là, a ainsi placé ses dossiers en sommeil. En Top 14 aussi, des clubs comme La Rochelle, l’Union Bordeaux-Bègles et le Stade toulousain — qui sont dépendants des recettes guichets et du partenariat — sont particulièrement inquiets pour l’état de leurs finances d’ici quelques mois et auraient mis un coup de frein considérable en ce qui concerne le recrutement.

Toulouse, les dossiers en stand-by

À Ernest-Wallon, si la prolongation du flanker Louis-Benoît Madaule a été actée ces derniers jours, le dossier du trois-quarts polyvalent, érigé en priorité depuis plusieurs semaines, est désormais en stand-by. Comme indiqué dans ces colonnes, le profil du All Black de Clermont Isaia Toeava (34 ans) avait été sérieusement étudié et, tel que révélé par la presse britannique, la piste menant à l’international anglais des Saracens Alex Lozowski (26 ans) était très chaude récemment. Outre-Manche, on évoquait même un accord entre les deux parties mais le président Didier Lacroix a affirmé voilà quelques jours que rien n’était encore signé.

Effectivement, et même si le champion de France réalise un très gros coup en attirant un joueur d’un tel calibre pour une saison (et peut-être une autre optionnelle), il se voit contraint de placer les discussions en attente, face à l’incertitude qui est la sienne actuellement. Dans un entretien accordé à La Tribune, Lacroix a estimé entre 250 000 et 300 000 euros la perte en valeur nette pour chaque match en Top 14, et même à 850 000 euros pour le quart de finale de Champions Cup. Dans ces conditions, même le remplacement de l’entraîneur des avants Régis Sonnes, qui quittera ses fonctions en fin de saison, n’est clairement plus la priorité du moment.

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