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En Australie, un avenir en pointillé

Par Jacques BROQUET, correspondant
  • Suspension du circuit mondial à VII et report des JO d’un an obligent, les partenaires de Lachie Miller, ici face à la Nouvelle-Zélande, lors de la dernière étape de Vancouver début mars, ont été mis en vacances par la Fédération australienne pour quatre semaines. Photo Icon Sport
    Suspension du circuit mondial à VII et report des JO d’un an obligent, les partenaires de Lachie Miller, ici face à la Nouvelle-Zélande, lors de la dernière étape de Vancouver début mars, ont été mis en vacances par la Fédération australienne pour quatre semaines. Photo Icon Sport
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L’Australie, comme le reste du monde, est prise dans la tourmente du COVID-19 avec des effets dévastateurs sur l’économie, en premier lieu, mais aussi sur les activités physiques dans un pays obnubilé par le sport et les activités en extérieur.

Contrairement à l’Italie, l’Australie n’a pas les mêmes taux de mortalité, bénéficiant sans doute d’une pyramide des âges plus favorables avec davantage de jeunes. Actuellement, il y a environ 3 000 cas de covid-19 enregistrés pour quatorze victimes, toutes âgées de plus de 70 ans et souffrants de comorbidité. Mais ces chiffres inquiètent énormément les autorités fédérales et celles des six états, forçant la prise de mesures très fortes pour restreindre tout ce qui implique un contact physique ou des déplacements de groupe. Et pour un pays comme l’Australie, c’est un drame ! Avec sa population jeune accro aux activités sportives, ces restrictions sont lourdement vécues. à l’heure qu’il est, toute les sports sont en hibernation, à l’exception des courses hippiques qui continuent mais à huis clos.

87 % de réduction de salaire à XIII

Le XIII a essayé de tenir le plus longtemps possible mais, devant la fermeture des frontières du Queensland qui héberge les Broncos (Brisbane), les Cowboys (Townsville) et les Titans (Gold Coast), la compétition devenait injouable. Cette mesure a pris de cours les dirigeants treizistes, qui étudiaient le regroupement des seize équipes de la NRL dans une ville du Queensland où les températures sont chaudes, empêchant le développement rapide du virus (selon certaines sources médicales). Maintenant, la priorité est de sauver le XIII car, sans aucune rentrée financière, les clubs vont être en situation de faillite. Les diffuseurs Fox Sports et Nine ont confirmé qu’ils ne verseraient pas leur paiement trimestriel à la NRL. Le président de la Fédération australienne de XIII, Peter V’Landys, annoncera lundi son plan de sauvetage qui permettra le paiement d’un salaire aux joueurs. On sait que les certains verront leur rémunération baisser de 87 %. Ces réductions drastiques toucheront bien sur les plus hauts salaires afin de protéger les plus jeunes joueurs. La NRL peut compter sur un fond de réserve d’environ 104 millions de dollars australiens (62 millions d’euros) plus des économies sur les salaires des personnels administratifs (licenciements et sacrifice salarial pour les autres). Par ailleurs, tous les autres championnats ont été annulés.

Frizell va trop loin

Sur le plan physique, les clubs n’ont plus le droit de s’entraîner et chaque joueur a un programme individuel. On a d’ailleurs vu un grand nombre de joueurs charger leur voiture avec du matériel de musculation ou de gymnastique. Un joueur a quand même trouvé le moyen de se faire remarquer : Tyson Frizell (le frère du All Black Shannon) dont le transfert aux Newcastle Knights vient d’être annoncé (un contrat de 1,3 million d’euros). à un moment où les plafonds salariaux vont être substantiellement réduits, une telle annonce est très mal passée. La NRL a refusé d’enregistrer le transfert. On se demande si Frizell va se séparer de son agent pour une telle bourde…

RugbY Australia au bord du gouffre

Coté quinziste, c’est le silence radio. Le sport est dans une situation financière catastrophique. Sans produit à offrir aux diffuseurs et avec les difficultés de la compagnie aérienne Qantas, le sponsor principal des Wallabies, on peut penser que plus rien de viendra dans les caisses de la Fédération. L’aide du gouvernement sera donc vitale avant que la Rugby Australia ne vende son âme aux fonds privés, tel CVC. Et comme les droits télés prennent fin au 31 décembre 2020, toute négociation se fera en position de grande faiblesse. Le rugby de clubs renaîtra lui sans problème car il est principalement soutenu par un réseau de volontaires qui n’attendent que le feu vert des autorités pour reprendre le chemin des stades. Le report des JO à 2021 a conduit la Fédération à envoyer les septistes en vacances pour quatre semaines, en attendant une possible reprise. Coté Super Rugby, les entraînements sont interdits et toute reprise est conditionnée aux directives gouvernementales, même si la date du 1er mai a été avancée pour une éventuelle reprise (le XIII vise fin mai pour rester prudent).

Alors que reste-t-il aux supporters australiens qui ne peuvent même pas se rendre au pub ou partager une bière autour d’un barbecue, activité australienne traditionnelle ? Fox Sport repasse des matchs du Rugby Championship ou du Super Rugby. Le Queensland innové en lançant des matchs de rugby en ligne, par ordinateurs interposés, opposant des rugbymen de chaque club, avec commentateur. On va sans doute y prendre goût si le sport ne revient pas bientôt.

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