Coronavirus : le grand bazar

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CORONAVIRUS - Face à l’évolution du coronavirus, l’organisation des 6 Nations a choisi de reporter à octobre les deux derniers matchs de l’Italie ainsi que le France-Irlande de samedi. Des mesures qui constituent finalement un moindre mal, en comparaison aux conséquences de l’épidémie sur le rugby professionnel, qui tranchera lundi à Toulouse entre un huis clos général ou un report des compétitions. Autant de mesures que le rugby amateur regarde de loin, actuellement préoccupé par l’interdiction de rassembler plus de 1000 personnes, qui pourrait s’avérer encore plus sévère en cas de passage au stade 3.

Vous en rappelez-vous seulement ? Un France-Irlande devait se disputer ce week-end, pour déterminer du gain du Tournoi des 6 Nations 2020. C’était encore le cas lundi matin, il y a un siècle, il y a une éternité. Depuis ? L’actualité s’est enflammée, rythmée par une communication toujours plus anxiogène au sujet de la propagation de l’épidémie, et de l’évolution en temps réel du nombre de décès liés au coronavirus. Un tourbillon infini, qui a relégué aux calendes grecques l’annone du report de la dernière journée du Tournoi au week-end du 30 octobre, en attendant de plus amples informations.

Frustrant ? À vrai dire, la piètre performance des Bleus en Écosse aura au moins eu un mérite : celle de mieux faire passer la pilule. Car s’il aurait été terriblement décevant pour le XV de France de devoir remettre à dans sept mois un éventuel grand chelem, la perspective de disputer dès samedi un France Irlande sans la charnière Dupont-Ntamack, prenait tout à coup un tour beaucoup moins réjouissant. De quoi faire contre mauvaise fortune bon cœur et presque se réjouir de la situation, à l’image du manager du XV de France Raphaël Ibanez. "Au vu du contexte, les clubs auront la possibilité de donner aux joueurs une semaine de vacances. C’est pourquoi on a jugé utile de les libérer plus tôt, afin de leur donner une respiration et de remercier les clubs pour leur participation."

Top 14 : un arrêt estimé à 100 millions d’euros

Un message de fin politique, qui ne masque malheureusement pas que si la Fédération et le XV de France s’en sortent finalement bien (la recette de France-Irlande étant préservée pour les caisses de la FFR, tandis que les Bleus ne voient pas leur bonne dynamique brisée), ce sont désormais les clubs qui vont faire face à une crise sans réel précédent. Lesquels sont à l’heure actuelle opposés en deux clans (les partisans de matchs à huis cos contre ceux favorables au report du Top 14 après le 15 avril) qui devront trouver un terrain d’entente ce lundi, lors d’un assemblée générale extraordinaire à Toulouse. Un arrêt pur et simple de la compétition aurait un impact estimé à 100 millions d’euros ! "La seule chance qu’on a dans notre malheur, c’est que ce problème se pose pendant une semaine où nous n’avons pas de match, nous confiait dans la semaine le président lyonnais Yann Roubert. Parce qu’on doit clairement choisir entre la peste et le choléra ! Dès qu’on tire un peu le fil, quel qu’il soit, on voit des centaines d’emmerdes qui se profilent... Comme disait Chirac, ce genre de choses, ça vole toujours en escadrille ! Mais après réflexion, il me semble que les huis clos sont aujourd’hui la moins mauvaise des solutions." Reste qu’au vu de notre sondage (lire en page 4) tous les clubs ne sont pas du même avis. Vraie posture ou moyen de pression pour contraindre le diffuseur à contribuer au dédommagement des clubs pour leur manque à gagner à la billetterie ?

Rugby amateur : la crainte du stade 3

De fait ? Le navire du rugby français navigue forcément à vue, en priant pour qu’aucun joueur ne sera, à l’instar du Français Rudy Gobert en NBA, contrôlé positif au Covid-19. Chose qui paraît hautement improbable, la population du rugby pro comprenant environ 2000 personnes, sans compter les espoirs et assimilés qui gravitent au plus près de ce microcosme… Et l’on ne parle même pas du milieu fédéral qui, désormais, craint comme la peste un passage en stade 3. Car si l’interdiction de réunir plus de 1000 personnes dans un stade ne concerne aujourd’hui qu’une minorité de clubs, un passage au stade 3 impliquerait selon toute probabilité des mesures encore plus coercitives (on parle en coulisses d’une jauge interdisant les rassemblements de plus de 50 personnes). De quoi remettre en question la fin de tosu les championnats, voire des phases finales ? On n’en est pas encore là, bien sûr, et l’interrogation paraît bien vaine comparée aux questions de santé publique. N’empêche, le big bazar du Coronavirus semble bien loin d’être terminé...

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