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La bête noire à contre-emploi

Par Jérôme PRÉVÔT
  • Afa Amosa revient en très grande forme en cette fin d’hiver 2020. Une arme sur laquelle Christophe Urios ne manquera pas de s’appuyer.
    Afa Amosa revient en très grande forme en cette fin d’hiver 2020. Une arme sur laquelle Christophe Urios ne manquera pas de s’appuyer. Icon Sport
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On jouera presque à front renversé dimanche entre l’UBB et Castres. Ces dernières années, les Tarnais venaient systématiquement gagner en Gironde avec à leur tête un stratège nommé… Urios.

Une UBB qui revient d’une victoire à Clermont et qui caracole en tête avec… 19 points d’avance sur le septième. Mardi, à André-Moga, les supporters s’octroyaient le droit de savourer le moment, encore quelques heures, avant de penser au match de dimanche. C’est humain, jamais le club n’avait à ce point "marché sur l’eau". De l’autre côté de la talanquère, le groupe travaillait quelques schémas censés s’adapter à la venue de ce qui était un épouvantail, il y a encore six mois, Castres et tout ce que cela suppose.

Christophe Urios va donc retrouver son ancien club, le CO. D’un point de vue personnel, il a plutôt cherché à dédramatiser cette situation. Pour lui, le grand rendez-vous, c’était plutôt le match aller, le 7 septembre quand il est allé dans le Tarn pour son troisième match officiel avec l’UBB et qu’il avait fait sensation en s’imposant 34 à 32 avec les grands débuts de Santiago Cordero, qui s’était d’ailleurs vu refuser deux essais. Ceci n’avait pas empêché les Girondins d’aller quatre fois derrière la ligne. On peut considérer qu’ils avaient vraiment lancé leur saison ce jour-là. "Ce sera encore un contexte particulier oui, parce que c’est la première année que je suis à Bordeaux. Je suis allé à Castres en septembre pour la première fois, je les rencontre dimanche pour la première fois ici à Chaban-Delmas. Mais l’année prochaine, ce sera moins particulier. Je vous rassure, ça va rester un match de rugby. Bien sûr que je connais les Castrais par cœur, même si je ne suis plus dans le Tarn… Je ne sais pas non plus comment ils s’entraînent cette saison. Mais j’ai ma petite idée sur la façon dont ils vont jouer. Je sais qu’ils ont récupéré des hommes importants, des gars qui amènent de la cohésion. Je pense à Mathieu Babillot, même s’il ne jouera pas dimanche à cause de sa suspension, à Benjamin Urdapilleta ou à Danny Kotze. L’an passé, c’étaient des hommes très très forts, des "piliers" du groupe." Mais pour l’entraîneur des Bordelo-Béglais ces retrouvailles ont un certain relief d’un point de vue historique. Car entre 2015 et 2019, la période de son deuxième passage à Castres, "C.U." est venu gagner trois fois sur quatre en Gironde. Il a même aligné trois succès de rang en tant que visiteur à Chaban-Delmas entre 2016 et 2019. Oui, jusqu’en juin, il était une vraie "bête noire" de l’UBB surtout quand il venait marquer son futur club au fer rouge au printemps. Ça sonnait généralement le glas des ambitions bordelaises.

Une troisième ligne aux mille possibilités

"Vous voulez connaître la recette ? Mais je l’ai prise avec moi en venant. J’ai emporté les livres de cuisine avec moi." Les années passées, on avait coutume justement d’opposer l’UBB et le CO en termes de caractère, les Girondins avaient, paraît-il, du mal à se faire violence, les Castrais, eux, passaient pour le prototype de l’escouade pleine de caractère, capable d’outrepasser son potentiel pour viser les sommets. On peut imaginer que "C.U." a transmis un peu de ce fluide à son nouveau club.

Mais on sait que la saison passée, lors du succès du CO du 13 avril 2019, Christophe Urios avait été fidèle à sa réputation de décrypteur hors pair des arsenaux adverses. Il avait concocté un plan pour museler Afa Amosa qui était alors le fer de lance des Bordelais de l’ère Teague-Worsley. Il n’est pas le seul joueur surpuissant du championnat, mais il n’a pas son pareil pour être performant en sortie de mêlée. Un vrai "Vunipola" à la française.

C’est drôle, Afa Amosa est justement en train de revenir dans le circuit. Sa rupture des ligaments de la Coupe du monde n’est plus qu’un mauvais souvenir. Il a expliqué qu’il risquait fort d’être utilisé avec le numéro 7, plutôt qu’avec le numéro 8 dans les prochaines semaines. Un truc savamment préparé pour optimiser le rayonnement de la troisième ligne, vrai joyau de l’escouade et vrai laboratoire pour le staff bordelais. Combien d’alliages subtils peuvent être composés avec un matériau si riche. On suivra ça dimanche.

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