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Tayeb : « Construire un budget de 20 ou 21 millions d’euros, d’ici trois ans »

Par Edmond Lataillade
  • Philippe Tayeb - Président du directoire de l’Aviron bayonnais.
    Philippe Tayeb - Président du directoire de l’Aviron bayonnais. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le club basque va présenter dans les jours à venir sa « cité sportive », son futur centre de performance. une avancée majeure qui doit en appeler d’autres. Philippe Tayeb dévoile ses projets et ses ambitions.

Ce projet «Cité des sports» était-il une condition sine qua non pour prolonger votre bail tous les deux, avec Yannick Bru ?

C’était l’une des conditions. On ne pouvait pas continuer dans l’état actuel, avec un outil de travail aussi ancien. Malgré tous les moyens que l’on a pour travailler, quand on a un objectif de créer du champion pour pouvoir travailler sur nos valeurs et notre identité, on est obligé d’avoir un outil de travail qui corresponde aux attentes du sportif et surtout qui va nous permettre de sensibiliser et de capter l’ensemble des jeunes talents du territoire. Ce projet de Cité Sportive est né en mars 2018. Il est piloté par Pierre-Olivier Toumieux, le président du Conseil de Surveillance et une commission "immobilier" qui travaille depuis 18 mois maintenant. Il faut les remercier pour leur implication et leur détermination. Nous avons régulièrement des points de rencontre sur les avancées du projet.

Sans cet outil, Yannick Bru partait-il ?

Je ne veux pas me prononcer à sa place mais il y aurait eu de grandes chances. Il n’y avait pas que cette condition. Il fallait envoyer ce message fort à l’encadrement, aux politiques, aux administratifs, aux joueurs, à la population de l’Aviron bayonnais, que le club avait des ambitions de figurer dans le Top 14 et de bien y figurer.

Le souhait de Yannick Bru était de construire une équipe de Top 14, même si c’est venu très vite…

C’est exact. C’est venu deux ans avant l’échéance qu’on s’était fixée. Yannick Bru est sous contrat jusqu’en 2021. Mais ce contrat va se rediscuter très rapidement. Je compte le prolonger. On ne va pas se mentir, je sais qu’il a été sollicité et qu’il le sera encore. Mais il s’inscrit dans la durée. Il n’est pas là pour deux ou trois ans. En revanche, les messages forts sont : que va faire l’Aviron bayonnais pour le mettre dans de bonnes conditions, lui permettre de former des jeunes, d’en faire des champions, de maintenir une équipe en Top 14 ? Ce projet est le premier signe ferme lancé par le club, les dirigeants, les actionnaires, la municipalité aussi.

Son contrat va-t-il être signé avant la fin de la saison ?

Oui. Et on s’engage aussi aujourd’hui sur des joueurs comme Peyo Muscarditz, Ugo Boniface, Baptiste Héguy, Guillaume Ducat, Arthur Duhau, Manu Ordas, Aymeric Luc, Tom Darlet. Tous ces jeunes sont sous contrat jusqu’en 2021-2022. C’est la continuité de la saison 2018-2019. D’ailleurs, les gens me remercient aujourd’hui. Je l’ai vu à la nuit du rugby, pas seulement pour l’aspect sportif mais parce qu’il n’y a plus d’instabilité, parce qu’il y a du travail au quotidien et que, désormais, on n’entend parler que positivement de l’Aviron bayonnais. Cela va nous permettre d’aller chercher de nouveaux annonceurs, de nouveaux partenaires. On pourra ainsi construire, j’espère, d’ici à trois ans, un budget de 20 ou 21 millions d’euros.

C’est un budget raisonnable…

Construire des talents, savoir les perdre à un moment et pouvoir les récupérer plus tard, c’est le schéma de l’aviron à 21 millions. Sinon, je ne vois pas comment, économiquement, on peut aller chercher 26 ou 27 millions. On est condamné à perdre des joueurs. Il faut accepter de les perdre et d’aller les rechercher à 30 ans. C’est l’exemple de Jean Monribot. On peut espérer la même démarche avec Ollivon, Chouzenoux, Etrillard, Iturria, Laveau et d’autres. Ils accepteront de revenir si l’Aviron est un club stable et avec de l’ambition. Qui ne prendrait pas ces joueurs à 31 ans ou avant ? (sourire)

Quid du stade ?

Dans une seconde étape, il faudra travailler sur nos installations actuelles. On ne peut pas continuer avec un stade dans cet état-là. Avec une piste d’athlétisme qui ne sert à rien, par exemple. Les gens viennent aussi pour l’ambiance et, demain, elle sera deux fois supérieure si on arrive à faire un stade fermé et à rapprocher le terrain des tribunes. On manque également de réceptif. On a refusé une centaine de loges. Il faut repenser le stade comme un outil de production et de richesses, avec de la location tertiaire de bureaux, peut-être de l’hôtellerie.

Quelle sera l’échéance pour le stade ?

D’abord, il y a une période électorale. Il faudra voir après. De toute façon, la mairie est un partenaire et un fournisseur du club. Nous avons de très bonnes relations avec nos institutions.

Vous n’êtes qu’au départ d’un nouveau projet. Est-il sur les rails ?

On est en phase de construction totale. On construit tout : recrutement, services administratifs, projet structurel sportif. On a cassé un modèle, maintenant il faut en reconstruire un autre. D’ici trois mois, je présenterai un projet écrit, formalisé, avec la vision de Bayonne dans quatre ans, à l’ensemble du club. On a la chance d’avoir l’histoire de l’Aviron, la passion, le public de Jean-Dauger, nos supporters que je remercie au passage. Ils répondent toujours présent même avec des conditions climatiques exécrables comme lors des matchs face à Pau et Brive. D’ailleurs, la billetterie est en hausse de 27 % et le partenariat de 37 %.

Pour pérenniser le projet, le maintien est-il obligatoire ?

On ne peut pas envisager la descente aujourd’hui mais c’est une éventualité. Si un jour, elle doit être là, la descente ne remettra pas en question le projet du club.

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