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Le Stade français, monument en péril ?

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Publié le Mis à jour
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Lanterne rouge du Top 14, le Stade français débute son opération sauvetage à Brive, ce dimanche, avec un nouveau duo d’entraîneurs Sempéré-Arias. Mais pas seulement. Dans les coulisses de Jean-Bouin, Thomas Lombard,nouvel homme fort des soldats roses, s’active pour renouer avec l’ADN du club.

C’était en avril dernier. Un incendie ravageait un des joyaux de la capitale. En flammes, la cathédrale Notre Dame de Paris voyait sa flèche s’effondrer dans la nef, sous les yeux du monde entier. Huit cent cinquante-cinq années d’histoire parties en fumée. Quelques jours plus tard, le Stade français annonçait qu’une partie des ventes du maillot collector à l’effigie de ce monument classé au patrimoine mondial de l’Humanité serait destinée au financement de sa reconstruction.

Évidemment, le Stade français n’est pas Notre-Dame de Paris, mais à l’échelle du rugby, le parallèle s’impose. Depuis deux ans, le club parisien s’égare dans les limbes. Il brûle de l’intérieur. à petit feu. L’an passé, pour la première saison d’Heyneke Meyer, il a échoué de peu dans la course à la qualification (8e). Mais en interne, les affaires ont succédé aux remous. Les tensions n’ont eu de cesse d’être exacerbées. Jusqu’au point de non-retour. Exit le président Patricot, son Directeur Général Fabien Grobon et le manager Heyneke Meyer. En quelques jours, place a été faite à Thomas Lombard, Laurent Sempéré et Julien Arias. Des hommes au sang rose.

Burban : "On a retrouvé la notion de plaisir"

"Nous sommes en état d’alerte", clame aujourd’hui Lombard. L’urgence est réelle. Lanterne rouge du Top 14, le Stade français ne compte que deux succès pour sept défaites en Top 14. Les supporters ont fui Jean-Bouin, l’image s’est dégradée. "Le club est en reconstruction", jure l’emblématique troisième ligne Antoine Burban, absent des terrains depuis le printemps 2018. De loin, il a suivi les épisodes tragicomiques qui ont secoué son club. "Je suis triste d’avoir vu partir beaucoup de mes amis, beaucoup de joueurs qui ont fait l’histoire de ce club. J’étais très proche de Sergio (Parisse), de Djibril (Camara), d’Alex (Flanquart). Mais, ce qui m’a fait le plus mal, c’est tout ce qui a été dit sur les joueurs français, que nous ne voulions pas nous entraîner dur. C’est faux. Lors de la première préparation physique avec Heyneke Meyer, tout le monde s’est accordé à dire que c’était très bien. Je le sais, j’y étais. On ne s’est pas plaint de la charge de travail, on a juste dit : "attention, une saison de Top 14, c’est long"." Et d’ajouter : "C’était le discours de Meyer, seulement c’était un peu trop facile comme excuse d’affirmer que les joueurs français ne voulaient pas travailler."

Depuis quelques jours, l’ambiance au sein du club tend vers un peu plus de sérénité. Lundi dernier, à l’initiative du troisième ligne Ryan Chapuis, les "gros" se sont retrouvés à la brasserie d’Auteuil pour un déjeuner convivial. "Ça faisait longtemps que nous n’avions pas fait ça, assure Burban. On a retrouvé la notion de plaisir. Le plaisir de l’entraînement, le plaisir de venir au stade, de partager des moments tous ensemble."

 la demande de Thomas Lombard, "La Burbe", tout proche de reprendre la compétition, sera à Brive dimanche. Il ne jouera pas. "Moi, un mec comme Burban qui prend sa bagnole pour venir à Brive pour parler à ses partenaires, à ses potes, ça me donne la chair de poule, souffle Thomas Lombard. C’est ça le Stade français. Qui mieux qu’Antoine peut incarner l’histoire de ce club ? C’est un mec qui a le Stade français chevillé au corps. Si il ne le fait pas, qui va le faire?"

Arias : "Nous sommes plus dans une logique de reconstruction que de survie "

Mardi, à l’heure de la pause matinale, ça rigolait dans les couloirs de Jean-Bouin. Face au bureau de Thomas Lombard, ils étaient une dizaine de joueurs à la machine à café à plaisanter, à chambrer Julien Arias et ses "lunettes d’intello". "On ne peut pas non plus se permettre de rigoler tous les jours, on est quand même dernier du championnat, coupe Burban, mais ça fait du bien. Même si on est dernier du championnat, même si on joue le maintien, on ne s’en sortira jamais si on vient au stade tous les jours en faisant la gueule."

Page de gauche et ci-dessus Hans Peter Wild, Thomas Lombard, Laurent Sempéré et Julien Arias. Quatre hommes pour une mission,sauver la saison du Stade français.
Page de gauche et ci-dessus Hans Peter Wild, Thomas Lombard, Laurent Sempéré et Julien Arias. Quatre hommes pour une mission,sauver la saison du Stade français. Icon Sport - Icon Sport

Cette rencontre face à Brive est annoncée comme celle de la survie, celle du maintien. Le match à ne surtout pas perdre. "Nous sommes plus dans une logique de reconstruction que de survie, promet Julien Arias. Peut-être que ça ne paiera pas dès ce week-end, mais cela n’augurera rien de l’avenir du club." "Quand on met des choses en place, ça prend toujours un peu de temps", ajoute Laurent Sempéré. Et Burban d’ironiser : "Donc si je comprends bien la question, si on perd à Brive, on descend en Pro D2. Si on gagne, on est maintenu. C’est bien ça ?" évidemment, il restera encore seize journées de Top 14 au Stade français pour réussir son opération sauvetage. Mais les joueurs parisiens ont tout intérêt à montrer un autre visage que celui aperçu il y a quinze jours face à ces mêmes Brivistes lors de la première journée de Challenge Cup. Ce soir-là, dans l’intimité du vestiaire, les mûrs avaient tremblé sous la colère de Thomas Lombard et du nouveau duo d’entraîneurs. "On a l’impression que les joueurs se sont responsabilisés depuis ce match, note Laurent Sempéré. Tous savent combien cette rencontre face à un concurrent direct pour le maintien est importante. Nous n’avons pas eu besoin d’en parler." Certes. Mais, à l’image de Notre-Dame de Paris, une défaite en Corrèze viendrait à "plomber" un peu plus le temps de la reconstruction.

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