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Plouzané : un héritage en investissement

Par Guillaume Cyprien
  • L’équipe de Plouzané est formée dorénavant par une jeune garde en apprentissage.
    L’équipe de Plouzané est formée dorénavant par une jeune garde en apprentissage. Photo DR
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Le club breton commence à trouver son rythme après tous les changements intervenus à l’intersaison. L’héritage laissé par Steven Sparks a de l’avenir.

La rétrogradation du club de Plouzané dans la hiérarchie du championnat de Fédérale 3, tout impressionnante qu’elle est, se déroule assez sereinement, sur la toile de fond de la construction d’un nouvel avenir possible. Il occupait une place majeure dans le rugby de l’Ouest depuis quatre ans, en tant que favori chaque saison parmi les prétendants vers la montée en Fédérale 2. Il n’est jamais parvenu à satisfaire son ambition. Mais ses deux défaites contre Drancy et Layrac sur les matchs de la montée (2016 et 2018), sa participation à un barrage (2017), et sa défaite en trente-deuxième de finale contre Gujan-Mestras (2019), l’avaient élevé jusqu’à une forme de constance remarquable. Le retrouver aujourd’hui englué à la dixième place de son groupe correspond à un moment de transition à la difficulté indépassable. Tout a changé, et ces changements sont des grands bouleversements. Le départ très tardif décidé au mois de juin de l’emblématique Steven Sparks vers l’école de rugby de La Rochelle avait laissé le club dans un moment de flottement énorme. Depuis qu’il avait été recruté il y a quatre ans par la « famille » Renaud, responsable à l’époque de toutes les strates du club, qui avait pris la décision majeure de l’enrôler et de lui confier les partenariats en tous genres pour le développement des équipes de jeunes, la création de la cellule rugby santé, et la montée en Fédérale 3, l’ancien pilier anglais occupait la place centrale de cheville ouvrière multitâches de leur projet. Son départ accompagné de ceux d’une dizaine d’équipiers premiers a complètement bouleversé le groupe seniors. Le retrait de la présidence de Gwénaël Lemeur avait agi de même dans l’organigramme des responsables. Au mois de juin, les gens de Plouzané ne savaient plus trop où ils allaient, ceci alors que la saison dernière s’était achevée sur une petite difficulté économique. « Les partenariats avaient subi une baisse, explique le coprésident Joël Agard, élu avec deux autres paires coresponsables, à la fin d’une assemblée générale une première fois reportée faute de quorum. Comme il fallait agir sur tous les leviers, nous avons opté pour une présidence à trois et des responsabilités déployées sur chacun. Nous commençons à peine à trouver notre mode de fonctionnement. » Au niveau sportif, sur les seniors, la tâche du responsable Adrien Leroy est immense.

22 ans de moyenne d’âge

Cet ancien deuxième ligne de Vannes intégré à l’équipe il y a cinq ans jusqu’à la saison dernière était déjà devenu salarié du club en tant qu’éducateur. Nommé responsable en chef à la rescousse au mois de juillet, il dirige aujourd’hui une équipe recomposée dans toutes ses lignes et privée de l’un de ses anciens capitaines, le talonneur Mathieu Mercer trop pris par son exploration agricole. L’autre titulaire de la charge, le troisième ligne Julien Lefrançois, est blessé. Le demi de mêlée Hugo Paroisse aussi. Les anciens repères n’existent plus. En raison de l’effectif amputé, il a dû tirer sur les juniors en incorporant neuf troisième année à son projet. Sa ligne de trois-quarts fonctionne avec des types de 20 ans. La moyenne d’âge de l’équipe est à vingt-deux-ans. « C’est une situation à la fois frustrante et très galvanisante, commente-t-il. De mon côté, je cumule la frustration de l’arrêt de ma carrière et celle des mauvais résultats auxquels nous n’étions pas habitués. De l’autre, le dynamisme de ces jeunes joueurs est très inspirant. Leur implication est excellente. Nous aurions pu mieux commencer compte tenu de l’énergie dépensée. Et le calendrier de nos quatre déplacements n’était pas favorable. Je pense que nous allons nous améliorer. Je pense sincèrement que nous sommes au démarrage d’une construction assez prometteuse. » Symboliquement, la présence de l’ancien président Gwénaëlle Lemeur, qui du haut de ses 42 ans, est redescendu jouer avec les réservistes, illustre cet élan collectif prenant. Plouzané a rétrogradé, mais l’héritage laissé par Steven Sparks semble entre de bonnes mains. 

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