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Pau : Hastoy à la baguette

Par Pablo ORDAS
  • Top 14 - Antoine Hastoy (Pau)
    Top 14 - Antoine Hastoy (Pau) Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Auteur de tous les points de son équipe, l’ouvreur a livré une belle prestation sous le déluge Basque.

Du haut de ses vingt-deux balais, il a pleinement assumé son rôle d’ouvreur. Pas facile, lorsqu’on est jeune et issu du cru. Ce derby des Pyrénées ne restera pas dans les mémoires de tous les passionnés de Top 14. Douze points, quatre pénalités, on a déjà vu mieux en termes de spectacle... Néanmoins, la bande à Lespiaucq s’en souviendra sûrement longtemps. Acculée sur sa ligne, elle a fait front de longues minutes, en fin de match, avant de laisser exploser sa joie au coup de sifflet de Ludovic Cayre. « C’était un match dur, reconnaît Antoine Hastoy. Avec la météo, on s’y attendait. Mais l’important, c’est le caractère qu’on a montré. Nous sommes tous restés solidaires et c’est positif de sortir avec la victoire. Sur la fin, on défend la ligne pendant cinq minutes, c’est énorme. » Au Pays Basque, l’ouvreur de la Section paloise n’a pas eu le temps de s’ennuyer sous le déluge de Dauger. Bon dans l’occupation, malgré les bourrasques qui n’ont cessé à Bayonne, il a effectué un 100 % et a inscrit les seuls points de son équipe. « Lorsqu’il fait ces conditions, c’est souvent une guerre d’occupation. On ne l’a pas toujours gagnée, on ne l’a pas toujours bien fait, mais on savait à quoi s’attendre. Les garçons ont montré une belle intelligence samedi soir », a salué Frédéric Manca en conférence de presse. « Je trouve qu’on s’en est bien sortis. On a réussi à remonter les ballons en première mi-temps. Le tir au but ? Ça a récompensé le travail des gros. Il fallait vraiment s’appliquer sur ça. Après, je n’ai pas eu grand-chose à faire, ni en défense, ni en attaque, mais c’est plutôt bien que j’ai pu être décisif sur le jeu au pied », avoue Hastoy.

Une carte à jouer

Passé par le pôle espoirs de Bayonne, le demi d’ouverture fait son trou cette saison à la Section. Après vingt matchs disputés l’an dernier (dix titularisations), il a pris part à toutes les rencontres depuis le début du championnat et s’est imposé comme un élément cadre de l’effectif vert et blanc. Mieux encore, il en a disputé six en tant que titulaire. « Je joue, les résultats sont là par rapport à l’an dernier et on sent qu’il y a un vrai investissement de tout le groupe, donc je suis content », savoure le natif de … Bayonne. Avec la blessure de Colin Slade, absent au moins trois mois à cause d’une accumulation de commotions, Hastoy a une véritable carte à jouer pour s’imposer au poste, sur la durée. « Pour l’instant, Colin n’est pas là, donc il faut que j’en profite absolument pour montrer ce que je sais faire et continuer sur la lancée de l’année dernière. Tom Taylor peut aussi jouer en 10 et je pense que pendant deux ou trois mois, on va se partager le poste.» Mais la confiance accordée à Hastoy, à l’ouverture, démontre que la politique de la Section est, aujourd’hui, de faire confiance aux garçons du cru. « C’est important de faire venir des grands joueurs. Des mecs comme Colin Slade ou Benson Stanley apportent énormément note le numéro 10. C’est bien d’avoir des grands joueurs, mais il faut aussi laisser la place aux jeunes et la politique est tournée vers ça. On voit que Thibault Daubagna et Quentin Lespiaucq ont résigné, c’est top pour nous.» Au sujet de sa relation avec le double champion du Monde, Antoine Hastoy poursuit : « Oui, c’est la concurrence, mais il a énormément de sélections chez les All Blacks ! Ce n’est pas pareil, il faut être réaliste. À ses côtés, tu apprends. Et puis quand tu joues, c’est tant mieux. Il faut alors absolument prouver que tu peux être dans le groupe et si tu ne joues pas, tu regardes, tu apprends et quand tu rentres, il faut être décisif. » Passé par les équipes de France chez les jeunes, Hastoy a, devant lui, un boulevard pour montrer l’étendue de son talent. Ouvreur qui aime attaquer la ligne, le jeune homme a tout pour devenir numéro un au poste dans les années à venir. Et à n’en pas douter, le match de samedi soir, aussi fermé soit-il, a contribué à son évolution.

Pau, le cap dans la tempête

Bayonne aura tenté l’impossible en fin de rencontre pour combler ses six points de retard. Pendant quatre minutes, à coups de pick and go, faisant fi du point de bonus défensif, les Basques feront le choix de porter le ballon et flirteront avec la ligne d’en-but paloise. Sans succès. Pau conservera ainsi sa frêle avance, chèrement et patiemment acquise, dans des conditions atmosphériques qui relevaient de « l’injouable ». Les Basques auront laissé filer leur chance en première période quand, au plus fort de leur domination mais au plus fort de la tempête, ils n’auront su concrétiser leurs temps forts. Ils pourront aussi s’en vouloir d’avoir commis quelques fautes de mains malgré tout… pardonnables et des erreurs… impardonnables, comme cette pénalité, 35 mètres face aux poteaux, retournée pour un mauvais geste. Avec le vent dans le dos en deuxième période, les Béarnais vont maîtriser les éléments et les événements mieux que ne le feront leurs adversaires. Antoine Hastoy aura, de plus, la réussite qui fuira son vis-à-vis, Romain Barthélémy. Très pénalisés, les Bayonnais vont ainsi donner les armes au jeune demi d’ouverture palois qui finalisera le travail de ses valeureux avants. Jusqu’à cette fin de match et ce dernier ballon arraché par Thibault Daubagna pour la délivrance.

E. L.

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