La chronique de Marcel Rufo : « Il faut cloner Kolbe »

Par Marcel Rufo
  • Coupe du monde 2019 - Cheslin Kolbe (Afrique du Sud) contre l'Angleterre Coupe du monde 2019 - Cheslin Kolbe (Afrique du Sud) contre l'Angleterre
    Coupe du monde 2019 - Cheslin Kolbe (Afrique du Sud) contre l'Angleterre PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Ça y est ! On peut quitter notre fauteuil et notre écran et retourner au stade. Car certains protagonistes de la Coupe du monde et non des moindres vont agrémenter le Top 14. Car on sait l’effet hypnotique de la télévision qui en aucun cas peut remplacer la déambulation vers le stade, les odeurs, le vent et les cris des supporters. Mais il était bien difficile ces dernières semaines d’échapper aux images. Finalement, un peu ennuyeuse, mais avec une belle finale cette édition. Les Fidjiens sans leurs géniales attaques improvisées, les Néo-Zélandais battus, des Gallois accrocheurs puis atomisés pendant la petite finale et bon, le Japon pour sa vivacité et son public.

Nous, on se demandait, sans cesse, quand et comment on allait perdre. On peut comprendre alors, après la courte défaite en quart, le discours du président Laporte qui propose que le match honorable contre les Gallois soit le début de la belle aventure à venir. Néanmoins, on peut penser que la route sera longue et semée d’embûches. On peut aussi espérer que les propos intelligents de Dusautoir seront pris en compte, quand finement il insiste sur la confiance prolongée (Tournois et tournées à venir) à des joueurs aux postes clés. Car dire, « on gagnera » vous conviendrez que ce n’est pas sûr.

Le malin Eddie Jones en est aujourd’hui la preuve après la déroute anglaise, pourtant favorite pour de nombreux spécialistes. Tout s’est joué en partie avec la blessure de leur pilier Sinckler qui a totalement désorganisé la mêlée anglaise. Tu ne gagnes jamais avec un pack qui recule. Eddie Jones n’a-t-il pas d’ailleurs un peu traîné à stabiliser sa poussée ? Pourtant Pollard avait raté son premier tir pendant que Farrell lui enquillait. Mais, ensuite, l’énorme puissance de Vermeulen et le génie bondissant, crochetant de Kolbe feront la différence.

Coupe du monde 2019 - Cheslin Kolbe (Afrique du Sud) crucifie les Anglais en inscrivant le 2ème essai de la finale
Coupe du monde 2019 - Cheslin Kolbe (Afrique du Sud) crucifie les Anglais en inscrivant le 2ème essai de la finale PA Images / Icon Sport

Le seul Français en finale M. Garcès, dont le rugby français s‘honore a pris la décision, après vidéo, de valider le premier essai de l’histoire des trois finales des Springboks, bien, mais peut-être aurait-il pu sanctionner d’un carton jaune (sur deux actions) ce coquin de De Klerck ? Celui-là, il vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi : il embrouille, il plaque, avec un courage exemplaire, n’a pas peur des gros qu’il provoque même et aspire sans arrêt à la victoire. Un vrai boucan ! Les Boks ont gagné, leur capitaine signe la fin de l’apartheid et Nelson Mandela là-haut sourit. Où étaient passés les Anglais ? Pourtant si convaincants contre les All Blacks ?

Mais ce jeu est incroyable et quand tu crois gagner, tu perds. Critique aussi sur le jeu pratiqué, en dehors de la mêlée sud-africaine et des zigs zags de Kolbe. le jeu en effet est stéréotypé, standardisé : pénible que systématiquement les demis de mêlée tapent toujours à suivre, que lorsqu’ils partent au ras on sourit des chevauchées d’antan, que les mêlées ouvertes, pardon les rucks, servent surtout à fournir des pénalités et que les bons ballons sont ceux récupérés. Alors, vivement demain, un jeu déployé, des attaques des 22 mètres et des prises de risque. On est d’accord ? Et il faut cloner Kolbe !

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